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Durfort, pour avoir témoignage de lui sur le même sujet, nous auroit certifié la même chose que dessus, et ajouté qu'on pouvoit faire état, neuf mois de l'année, de la même quantité d'eau que nous y avons trouvée présentement; et pour être plus particulièrement informés de l'état de ladite rivière, nous aurions fait ouvrir la chaussée, afin que la rivière ayant son cours naturel et ordinaire, on pût avoir plus de certitude même les eaux d'icelle. A quoi ayant fait travailler à notre présence par les experts, ils nous auroient assurés y avoir trouvé quinze pouces en bas d'eau; après quoi nousdits commissaires serions retournés avec les experts audit lieu de Revel.

Du jeudi vingtième novembre 1664, dans la ville de Revel.

Nousdits commissaires étant assemblés, le sieur de Boyer, syndic général, nous auroit représenté · que les experts ayant porté leur travail au pied de la montagne Noire, et mesuré en notre présence la quantité d'eau qui se trouve dans la rivière de Sors, il étoit expédient, avant que procéder plus avant, d'entendre le rapport desdits experts, pour prendre les résolutions nécessaires.

Nousdits commissaires aurions fait venir lesdits experts, qui nous auroient dit qu'ils ont vaqué fort exactement à la vérification des endroits par où le canal, pour porter les eaux de la rivière de Sors

jusqu'au point de partage, doit être construit ; qu'ils ont trouvé, depuis ladite rivière de la Grave, point de partage, jusqu'au moulin de Purgatoire, au bas de la montagne Noire, la quantité de 22,747 toises sur 11 toises de pente, depuis ledit moulin de la fontaine de la Grave, et qu'assurément on pourroit tirer une rigole ou canal suffisant pour porter les eaux de la rivière de Sors jusqu'au point de partage, nonobstant les diverses et fréquentes sinuosités qui se rencontrent sur la route dudit canal de distribution, depuis le moulin de Purgatoire jusqu'au point de partage, mais bien que ladite rivière de Sors, puisse fournir une bonne quantité d'eau perpétuelle, il s'en perdroit beaucoup par les raisons qu'ils nous ont déduites, et qu'ainsi il étoit nécessaire de voir, dans la montagne Noire, les autres rivières, que le sieur Riquet prétend, dans son dessein, pouvoir conduire dans la rivière de Sors. Sur quoi ledit sieur de Boyer, syndic général, nous auroit requis qu'avant passer outre à aucune autre vérification, il étoit préalable, conformément à l'avis des experts, de travailler à la vérification et mesure des autres sources d'eau, dont on peut tirer du secours pour fortifier celle de la rivière de Sors, et de faire examiner s'il y a de la possibilité à la conduite d'icelles, suivant le projet du sieur Riquet.

Sur quoi nousdits commissaires aurions ordonné que nous nous transporterions, avec lesdits experts

et autres, demain vendredi, dans la montagne Noire, vers les lieux où les rivières indiquées par ledit sieur Riquet, prennent leur source.

Du vendredi matin vingt-unième novembre 1664, audit lieu de Revel.

Nousdits commissaires, suivant la délibération du jour d'hier, serions partis de la ville de Revel pour nous acheminer vers les rivières de Rieutort et Lampy, situées dans la montagne Noire, et dans notre route, nous aurions premièrement rencontré celle de Rieutort, distant d'une lieue dudit Revel et une lieue au-delà de celle de Lampy, toutes deux prenant leurs cours du côté de la mer Méditerranée, auquel lieu nous aurions ordonné que les experts mesureroient les eaux qui sont dans lesdites rivières, et dans celles de Lampillon, Vernassone et Alzeau qui sont aussi dans ladite montagne, et examineroient avec aucuns de nous la possibilité de la conduite d'icelles jusques dans la rivière de Sor; et d'autant qu'il n'y a nul logement dans ladite montagne, nous aurions résolu de nous en retourner dans ladite ville de Revel, pour de la nous acheminer en celle de Carcassonne, ayant enjoint auxdits experts de nous y venir rendre compte de leur travail.

Du samedi matin vingt-deuxième novembre 1664. Nousdits commissaires serions partis de la ville de Revel pour nous acheminer en la ville de Car

cassonne, suivant la délibération qui fut prise le jour d'hier, pour y faire le séjour nécessaire pour les vérification et exécution de notre commission.

Le samedi 22°, dimanche 23, lundi 24 et le mardi 25 novembre 1664, aucuns de nous, accompagnés de l'indicateur, experts, géomètres, niveleurs, arpenteurs, maçons, charpentiers, pionniers et autres, ont vaqué à la vérification des endroits par où on peut conduire les eaux de la montagne Noire dans celles de Sor, et se seroient rendus dans la ville de Carcassonne.

Du mercredi vingt-sixième novembre 1664, dans la ville de Carcassonne.

:

Le sieur de Boyer, syndic-général, nous auroit avertis que les experts étant arrivés et fait les vérifications dans la montagne Noire, ainsi qu'il leur avoit été ordonné; il étoit nécessaire d'entendre leur rapport pour régler là-dessus notre conduite surquoi lesdits experts ayant été introduits dans l'assemblée, nous auroient dit que suivant l'ordre qui leur avoit été donné, ils avoient procédé à la vérification des lieux par lesquels la conduite des eaux des rivières d'Alzeau, Vernassonne, Lampillon, Lampy et Rieutort dans celle de Sors, et que nonobstant toutes les difficultés qui se rencontroient par les élévations et sinuosités qui se rencontrent dans cette montagne, on pouvoit les surmonter et faire la conduite; savoir, de celles d'Al

zeau, Vernassonne et Lampillon, dans Lampy, et Lampy dans Rieutort, et toutes ensemble dans le Sor; et que pour la facilité de cette conduite, il fulloit construire plusieurs digues et autres ouvrages qu'ils marqueroient dans leur devis, et que pour la quantité de l'eau, ces cinq rivières fourniroient deux fois autant pour le moins que le Sor, et toutes ensemble donneroient suffisamment d'eau pour entretenir le grand Canal de navigation.

Sur quoi, nousdits commissaires, aurions ordonné que lesdits experts en chargeroient leur devis en forme de relation.

Dudit jour de relevée.

Nousdits commissaires étant assemblés, le sieur de Boyer, syndic-général, nous auroit dit que pour faire les choses dans l'ordre, il seroit nécessaire que les experts se transportassent à la fontaine de la Grave, lieu destiné pour la distribution des eaux, pour reconnoître le terrain et examiner les lieux pour être conduites jusqu'à la rivière d'Aude; mais que néanmoins, puisque MM. les commissaires étoient si près de l'embouchure du Fresquel dans Aude, il étoit à propos de s'y transporter pour la voir et vérifier avec les experts ladite rivière d'Aude, sauf à les renvoyer à ladite fontaine de la Grave après que la vérification seroit faite.

Nousdits commissaires, ayant égard aux réquisitions dudit syndic - général, avons ordonné que

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