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Absalon le poursuivit et l'attaqua; mais son armée fut taillée en pièces et mise en déroute par celle du roi. Absalon, dans sa fuite, passa sous un grand arbre fort touffu. Sa chevelure s'accrocha dans les branches, et il y demeura suspendu. Joab, qui le poursuivait, lui lança trois dards qui lui percèrent le cœur *. David apprit cette nouvelle, et pleura sa victoire et son fils. Joab parvint difficilement à apaiser sa douleur. <

La tribu de Juda continua à prouver son zèle pour David. Les autres tribus, jalouses de son séjour à Jérusalem, persistèrent dans leur révolte sous les ordres du rebelle Séba. Mais Joab l'ayant vaincu et tué, tout le peuple d'Israël se soumit au roi**.

Pendant ces troubles Miphiboseth, calomnié, était devenu suspect à David qui reconnut son innocence et lui rendit ses biens et son amitié. Plus cruel pour les autres enfans de Saül, il les abandonna à la fureur des Gabaonites qui les crucifièrent sur une montagne.

David eut quatre guerres à soutenir contre les Philistins, commandés par quatre géans. Ces géans furent tués, et leurs armées détruites. Le roi rendit à Dieu de solennelles actions de grâce pour ses victoires, et composa un cantique pour les célébrer. Il ordonna à ses officiers de faire le dénombrement

* An du monde 2981. Avant Jésus-Christ 1023.

** Même année.

-

Dénombrement du

peuple d'Is

du peuple. Israël compta huit cent mille hommes propres à porter les armes, et Juda cinq cent mille. Pup Ce dénombrement déplut au Seigneur, comme un acte d'orgueil. Gad, son prophète, vint dire au roi qu'il fuirait durant trois mois devant ses ennemis, que la famine désolerait le pays d'Israël pendant trois ans, ou que la peste exercerait ses ravages sur ses Etats pendant trois jours. Il ajouta que Dieu lui laissait la liberté de choisir l'un de ces trois fléaux. David se soumit au troisième qui trois jours. pouvait l'atteindre comme le dernier de ses sujets; et la contagion, dans l'espace de trois jours, enleva soixante et dix mille personnes. Le roi s'humilia devant le Seigneur, lui offrit des sacrifices et l'apaisa *

La vieillesse de David et le désir de lui succéder excitèrent l'ambition d'un de ses fils. Adonias flatta le peuple, donna un festin aux princes et aux grands, et voulut se déclarer roi. Mais David, informé de cette entreprise par Nathan et par Bethsabée, désigna Salomon son fils pour son successeur, et le fit sacrer par le grand-prêtre **. Il lui recommanda de suivre les commandemens et les lois de Dieu, et lui conseilla de punir Joab qui avait tué Abner, Absalon et Amasa, et dont il avait jusque là épargné la vie en faveur de ses anciens services. Il lui désigna enfin d'autres per

* An du monde 2988. Avant Jésus-Christ 1016.

** An du monde 2989.

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- Avant Jésus-Christ. 1015.

Peste de

Sacre

Mort

de David.

sonnes dont la conduite méritait un châtiment et plusieurs que leur fidélité rendait dignes de ré

compense.

David s'endormit avec ses pères, et fut enterré à Jérusalem, à l'âge de soixante et dix ans * après avoir régné sept années sur Juda seulement, et trente-trois sur tout Israël.

Saül avait été le fondateur de la monarchie d'Israël; mais David fut le plus grand des rois de ce pays. Soldat intrépide, habile général, sage administrateur, monarque imposant et magnifique, prophète respecté, poète éloquent, il se montra courageux dans le malheur, modeste dans la prospérité. Les étrangers redoutaient ses armes, ses sujets adoraient sa douceur, ses ennemis mêmes admiraient sa clémence. Une passion lui fit commettre des crimes qui furent expiés par un long repentir. Il avait subjugué tous les peuples ennemis du sien; il devint tranquille possesseur de tout le pays qui s'étend du Liban jusqu'aux frontières d'Égypte, et de la mer jusqu'au désert de l'Arabie. Par quarante ans de victoires, il assura quarante années de paix à son fils. Les livres sacrés ont fait de son règne un règne miraculeux; mais, sans tous ces prodiges, sa vie serait encore une vie héroïque.

* Même année.

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Translation de l'Arche sainte Construction du palais de Salomon. Egarement de Salomon. Sa punition. - Révolte de Jéroboam. -Mort de Salomon.

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SALOMON.

SALOMON prit possession du royaume de David,

Avéne ment de Sa

Sévérité de

son règue.

et, pour assurer sa tranquillité, il suivit les con- lomon. seils de son père. Il commença son règne par des actes de sévérité. La conjuration d'Adonias, qui avait voulu se faire roi avec le secours du grandprêtre Abiathar et de Joab, général de l'armée, fut le motif et l'excuse de ses rigueurs.

Le sacre et l'installation de Salomon avaient surpris et troublé Adonias, sans cependant le faire renoncer à ses projets. Il conçut l'idée de se donner un droit nouveau à la succession de David, en se mariant avec la jeune Abisag de Sunam, que le roi avait épousée peu de temps avant sa mort. Il employa, pour l'obtenir, le crédit de Bethsabée, lui persuadant que cet hymen le rendrait heureux et tranquille, et lui ferait oublier la perte

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du trône que son droit d'aînesse aurait dû lui as-
surer. Bethsabée, touchée par sa prière, et trom-
pée par sa feinte résignation, voulut engager son
fils Salomon à lui accorder la main d'Abisag; mais
le roi, apercevant le piége qu'on lui tendait, et
informé des intrigues des conjurés, ordonna à un
de ses officiers de tuer Adonias. Joab, condamné
au même sort, voulut en vain se réfugier près de
l'autel : il y fut immolé, comme chef véritable de
la conspiration. Salomon épargna la vie du grand-
prêtre, parce qu'il avait porté l'arche sainte; mais
il ne conserva que les honneurs de sa charge, et
Sadoch en remplit les fonctions. Séméi, cet Israé-
lite qui avait autrefois maudit David et soulevé le
peuple contre lui, éprouva aussi la vengeance de
Salomon. Il ne le condamna d'abord qu'à rester
dans Jérusalem sans pouvoir en sortir; mais ce
rebelle ayant enfreint sa défense, il ordonna sa
mort. Après ces exemples de sévérité qui firent
craindre la fermeté d'un roi dont la jeunesse aurait
pu difficilement, par d'autres
moyens, contenir
l'esprit indocile et turbulent des Israëlites, ce
prince fit de grands présens, et décerna de grandes
récompenses à tous ceux qui avaient servi son père
avec zèle et fidélité, et il donna le commande-
ment de son armée à Bonaïas, fils de Joïada.

Le royaume jouissait d'une paix profonde. Tous les peuples voisins d'Israël étaient soumis. Le célèbre Hiram, roi de Tyr, ami de David, conserva

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