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mières communions ont eu lieu, jeudi dernier, dans plusieurs paroisses; ce sont les secondes de l'année. -M. Charles-Jules Bizet, curé de Saint-Etienne du Mont, à Paris, est mort, le 8 de ce mois. M. Bizet avoit fait profession dans la congrégation des chanoines réguliers dits de Sainte-Geneviève, et avoit été successivement prieur à Beaugency et à Châteaudun, puis curé à Nantonillet. Il ne fit point le serment. Après le Concordat, il s'attacha à la paroisse Saint-Etienne du Mont, et il y remp'issoit les fonctions de vicaire à la mort de M. Le Clerc du Bradin, curé de cette paroisse. Il fut choisi, il y a quelques années, pour succéder à ce pasteur. Frappé d'un accident très-grave, il y a quinze jours, on avoit répandu prématurément le bruit de sa mort; cette nouvelle ne s'est que trop vérifiée au bout de quelques jours. M. Bizet étoit âgé de 74 ans ; il a reçu en pleine connoissance les sacremens de l'Eglise, et laisse aux pauvres une somme qu'on dit se monter à peu près à 10,000 fr., secours précieux dans une paroisse fort peuplée, et où les ressources sont loin d'être en proportion avec les besoins.

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M. de Maistre prétend, dans son dernier ouvrage, que la secte qui a si fort troublé l'Eglise dans les 17. et 18. siècles est encore subsistante et vivace, et que les gouvernemens ne sauroient mettre trop de soins à empêcher qu'elle ne produise de nouveaux troubles. Il y a des gens qui semblent travailler avec ardeur à prouver que M. de Maistre a deviné juste. Outre les écrits et les faits dont nous avons quelquefois rendu compte, et qui autoriseroient à tirer la même conclusion que cet habile observateur, il vient de paroître en ce moment deux ouvrages qui portent le cachet d'une opiniâtreté incurable. Dans l'un, qui est une traduction du prophète Jérémie, avec des explications et des notes, l'auteur, qu'on dit être M. A., juriscon

sulte connu par d'autres ouvrages dans le même goût, fait des allusions perpétuelles en l'honneur de la cause à laquelle il est attaché; il voit l'Eglise aux abois, la vérité persécutée, et parle encore des congrégations de Auxiliis, et de la bulle Unigenitus, comme le faisoient, il y a cent ans, les plus chauds de ce parti. Il y a surtout dans son livre une tirade véhémente contre les Jésuites, ces auteurs de tous maux, et on apprendra même de M. A. que ces hommes abominables ont contribué pour leur bonne part à la révolution, quoiqu'ils eussent été abattus et proscrits environ trente ans auparavant, Le second écrit n'est pas d'un genre moins convaincant et moins neuf. Il a pour titre : Lettres villageoises sur une secte imaginaire; c'est un pe tit volume par manière de lettres et d'entretiens dans un style véritablement assez villageois. L'auteur est, dit-on, M. S. Nos lecteurs doivent connoître le sens de ces initiales; nous les avons entretenus quelquefois des productions de ce personnage. Il s'étoit reposé quelque temps, mais le voilà qui rentre dans la lice avec une nouvelle ardeur. Son but est de prouver que sa secte est un fantôme; c'est là, comme on sait, un point capital de la doctrine de ces messieurs, et, depuis cent cinquante ans, ils se tuent à écrire pour montrer que l'on a tort de les appeler par leur nom, et le monde est si méchant que l'on continue à les appeler de même. Il faut espérer que la brochure de M. S. détrompera ceux qui s'étoient imaginé que, près de deux cents ans d'intrigues et de cabales, la publication de tant de pamphlets et de libelles, la résistance aux jugemens les plus solennels, et d'autres moyens aussi innocens, prouvoient l'existence d'un parti. Il y a aussi dans ces Lettres un morceau contre les Jésuites; de sorte que M. A. et M. S. peuvent se donner la main, et sont dignes l'un de l'autre on reconnoît en eux, malgré les glaces de l'âge, de fer

vens disciples de cette secte imaginaire, qui se trahit par les efforts même qu'elle fait pour se déguiser.

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On a reçu des nouvelles de M. Fiaget, évêque de Bardstown dans le Kentucky. Le prélat se proposoit de visiter prochainement, avec M. Abell, le Tennessée, état qui fait partie de son diocèse, et qui est situé au midi du Kentucky; on espéroit que sa présence ranimeroit le zèle des catholiques dispersés dans ce pays, et qui, par la rareté des prêtres, étoient restés jusqu'ici presque sans secours. Il y avoit eu, l'année dernière, à Bardstown, deux ordinations; l'une, faite par M. David, évêque de Mauricastre et coadjuteur de M. Flaget, et où il y avoit eu un diacre, un sous-diacre, deux minorés et deux tonsurés; et une seconde, faite par M. Flaget, dans sa cathédrale, le 24 septembre 1820, et où il avoit ordonné un prêtre, un diacre, trois sous-diacres, deux minorés et six tonsurés; foible ressource pour les besoins d'une si immense contrée. Le prêtre ordonné étoit un Flamand, nommé M. Austin. Le 7 mai, M. David avoit donné la confirmation au séminaire Saint-Thomas; le 1er. octobre, il avoit été béni une nouvelle chapelle sous l'invocation de saint Vincent de Paul. La nouvelle cathédrale de Bardstown excite l'admiration de tout le pays; il en a paru une description détaillée dans les journaux de Francfort. A côté de cette église s'élèvent deux constructions en briques, l'une pour les deux évêques et leur clergé, l'autre pour le collége, où il y a présentement une quarantaine d'élèves, avec douze séminaristes pour les enseigner; un grand nombre d'enfans se présentent pour y entrer. Le petit séminaire compte aussi un certain nombre de sujets. M. David venoit de commencer l'établissement d'une communauté d'hommes à Saint-Thomas; c'étoient des gens de métier: on espéroit beaucoup de cette réunion pour augmenter la piété dans cette classe, et pour élever les enfans qui

pourroient y être mis en apprentissage. Le 4 mars 1821, M. le coadjuteur avoit eu, à Bardstown, une longue conférence avec un fameux prédicant du pays, M. Hall. Celui-ci parla d'abord pendant deux heures de suite; M. David répliqua pendant le même espace de temps. Alors M. Hail reprit la parole, et se mit à déclamer avec tant d'emportement qu'il fut impossible à l'évêque de se faire entendre. M. David proposa du moins à son adversaire de mettre ses objections par écrit, ou d'assigner un autre jour pour la suite de la conférence. Le prédicant retusa l'un et l'autre. M. Flaget se propose de faire imprimer une relation de cette conférence pour imposer silence à M. Hall,' qui se vante d'avoir remporté la victoire. Ce prélat recevoit de plusieurs cantons des lettres où on lui demandoit des prêtres; il regrettoit amèrement de ne pouvoir satisfaire à de si religieux désirs. Il étoit question d'une division de son diocèse; nous attendrons des renseignemens plus précis pour parler de cet objet.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Leg, LL. AA. RR. MONSIEUR, MADAME et Mme, la duchesse de Berri, se sont rendus, à pied et sans gardes, à l'hospice de Saint-Cloud. LL. AA. RR. y ont été reçues par M. le curé et M. le maire, et ont visité l'établissement dans le plus grand détail. La commune de Saint-Cloud est redevable de cet hospice à la bienfaisance des Bourbons.

LL. AA. RR. MONSIEUR, MADAME et M. le duc d'Angoulême, ont fait parvenir un secours de 1300 fr. aux incendiés de la commune de Metz (Seine et Marne). MONSIEUR a donné aussi une sonime de 500 fr. pour concourir aux réparations à faire à l'église de Châtillon-sur-Seine.

S. A. R. MADAME, duchesse d'Angoulême, a fait remettre à M. Sauzet de Jonchères une somme de 300 francs pour aider à defrayer les pauvres ouvriers ou cultivateurs qui sont obligés de prendre les eaux thermales de SaintLaurent (Ardèche).

- S. A. R. Mme, la duchesse de Berri est partie de SaintCloud, le ro au matin, pour se rendre à Rosny, où elle doit passer quelques jours.

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Le 12, un service funèbre a été célébré, dans la chapelle de l'Asile royal de la Providence, pour le repos de l'ame de S. A. S. Me, la duchesse douairière d'Orléans, qui étoit une des bienfaitrices de cet établissement. Les habitans de Lamballe (duché de Penthièvre), ont fait célébrer une messe des morts pour cette princesse.

M. Lesenécal, sous-préfet de Sedan, passe à la souspréfecture de Nogent-sur-Seine; M. de Selle de Beauchamps, sous-préfet de Montfort, est appelé à la sous-préfecture de Châtellerault, et il est remplacé, à Montfort, par M. Morel Desvallons, conseiller de préfecture de Rennes.

- Le 10, le tribunal de police correctionnelle a condamné à un mois de prison et 16 fr. d'amende, un instituteur d'enseignement mutuel, pour les mauvais traitemens qu'il avoit exercés sur un enfant de sept à huit ans.

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-Le sieur Cauchois-Lemaire, dont nous avons annoncé l'arrestation, est sorti, le 9, de la Conciergerie, moyennant un cautionnement de 20,000 fr. maximum de la loi. Il s'est désisté de son pourvoi en cassation contre l'arrêt de la cour royale qui le renvoyoit devant la cour d'assises.

M. le ministre de l'intérieur vient d'autoriser MM. les préfets des départemens à souscrire aux Premières Leçons d'histoire de Dieudonné, ouvrage dont nous avons déjà parlé plusieurs fois, et qui renferme les titres des Bourbons à l'a mour des François et à la gloire.

-M. Massiot, ancien agent de change, décédé, a légué par son testament 6000 fr. en faveur des jeunes infortunés admis à la manufacture générale des apprentis pauvres et orphelins, située rue du faubourg Saint-Denis. Mr. le duc d'Orléans a doté cet établissement de plusieurs actions de 1000 fr.

-

Le 3 de mois, un orage terrible a éclaté sur la ville d'Avignon et sur les environs. La grêle, qui étoit d'une grosseur extraordinaire, a fait d'horribles ravages. La perte est incalculable. Tout espoir de récolte est anéanti.

Le 22 juin, le gouvernement de Naples a rendu un décret portant en substance que tous les officiers qui, du 1er

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