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de la France. Ici l'on se montre très mécontent de la longanimité de l'armée Piémontaise et l'ardeur pour la réunion faiblira de beaucoup si l'on n'obtient pas de succès de quelque pacification. Le licenciement des troupes fédérales qui étaient dans les Grisons 1) a produit ici une sinistre impression, car le bruit s'était répandu que l'Autriche avait offert des millions aux Grisons pour obtenir de pouvoir faire passer ses. troupes et que cela pourrait bien s'effectuer du moment qu'il n'y avait plus de troupes pour garder les passages. Je me suis fait un devoir de combattre ces bruits absurdes et de donner l'assurance que la Suisse saurait faire respecter la neutralité pour laquelle elle venait de se prononcer.

Agréez etc.

Milan le 17 juin 1848.

Excellence!

Le ministre de la guerre m'a fait appeler ce matin pour me communiquer les nouvelles qui lui sont parvenues dans la nuit de la Valtelline. Elles disent qu'un corps de six mille Autrichiens après avoir violé le territoire de la Confédération Suisse à Santa Maria s'avançait par le Stelvio que dans tous les villages on sonnait le tocsin qu'on avait envoyé des renforts pour s'opposer au passage de ces barbares et qu'il était urgent de faire parvenir de Como et de Milan de nou

1) S. Tillier III, 259, 260. Casati an Castagnetto, Mailand 15. Juni 1848 « Ora la Svizzera ritira dalle vallate grigione i suoi corpi d'osservazione ed i tirolesi minacciano l'infrazione del territorio, conviene immediatamente provvedersi (Carteggio Casati-Castagnetto, S. 177).

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velles troupes 1). Le ministre me priait de porter à la connaissance du Haut Directoire ces nouvelles et je le fais par la présente y ajoutant la prière de prendre toutes les mesures nécessaires afin d'obliger les Autri- · chiens à respecter le territoire de la Confédération. Si la violation avait eu réellement lieu, la dignité aussi bien que l'intérêt de la Confédération exigeraient une réparation. Il serait fâcheux de voir les troupes Autrichiennes franchir le territoire Suisse aussitôt après la retraite des troupes fédérales, car cette coincidence donnerait lieu à des désastreuses calomnies. Déjà l'on écrit ici aux autorités militaires que l'Autriche a offert à la Confédération la cession de la Valtelline pour obtenir le passage de ses troupes et les bruits qui se répandent d'après ces relations absurdes ne manquent pas de faire l'impression la plus défavorable. Les événements les démentiront et montreront ce que la Confédération sait faire pour forcer qui ce soit à respecter sa neutralité.

M. le Consul Général Raymond vient de me dire que le Haut Directoire lui a communiqué mon rappel. Je l'attends donc d'un jour à l'autre et j'ai la satisfaction en quittant mes fonctions provisoires de voir que les autorités de ce pays se montrent très affectés de mon éloignement.

Je prie V. E. d'agréer etc.

Excellence

Milan le 20 juin 1848.

J'ai reçu hier la lettre que le Haut Directoire m'a fait l'honneur de m'adresser sous la date du

1) Vgl. über diese Angelegenheit (es hatten « einige geringfügige Grenzverletzungen an der Grenze von Graubünden stattgefunden ») Tillier III, 274, 275.

12 ct. dans laquelle ma mission ici est déclarée terminée et qui m'autorise à quitter Milan. Je prendrai donc congé du Gouvernement Provisoire et après avoir fait les visites d'usage je quitterai Milan vendredi. Je remercie vivement le Haut Directoire de la confiance qu'il a bien voulu mettre en moi, de la bienveillance avec laquelle il a reçu mes services et des témoignages de satisfaction qu'il vient de m'en donner, témoignages qui sont la plus belle récompense que je pouvais désirer. Autant que je l'ai pu j'ai soigné les intérêts généraux de la Confédération et ceux des cantons et des citoyens Suisses qui se sont adressés à moi, j'ai fait tous les efforts pour cémenter les meilleures relations entre la Confédération et la Lombardie et j'espère avoir réussi à préparer une suite de bienveillance la plus amicale entre les citoyens des deux états.

Veuillez Excellence et très Honorés Messieurs accepter l'assurance de ma haute estime et de tout mon dévouement.

Lugano le 18 août 1848.

Excellence et très Honorés Messieurs !

En réponse à la lettre que le Haut Directoire m'a fait l'honneur de m'écrire en date du 2 août ct. je dois déclarer que, attendu les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons ici et les occupations dont je suis surchargé, il m'est absolument impossible de préparer un rapport général sur la mission que j'ai remplie à Milan. Le Haut Directoire pourra en conséquence tirer le rapport, que la Diète a demandé, des nombreux rapports que j'ai expédié à son président durant mon séjour à Milan.

Briefe

von Charles Pictet de Rochemont an Philipp Emanuel von Fellenberg.

Herausgegeben

von

Dr. Hans Brugger,

Lehrer am Staatsseminar Bern-Hofwil.

Der Verfasser dieser Studie hatte kaum die letzten Korrekturen durchgesehen, als ihm am 20. Oktober 1915 die Krankheit und schon zwei Tage darauf der Tod auf immer die Feder aus der Hand nahm. Es sollte seine letzte Arbeit sein. Auch uns sei gestattet, des vortrefflichen Geschichtsforschers und Lehrers, der so plötzlich von uns geschieden ist, in dankbarer Anerkennung zu gedenken.

Der Herausgeber.

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