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édition, publiée à Milan vers 1 493, est très rare; elle a été réimprimée à Paris, par Gourmont, 1525, in-4°, et à Bâle, 1546, in-8°. Parmi ses compatriotes réfugiés en Italie Chalcondyle se fit remarquer autant par la douceur de ses mœurs que par son savoir: aussi eut-il une grande influence comme professeur. Il a dirigé la publication de la première édition d'Homère, Florence, 1488, celle d'Isocrate, Milan 1493, et celle de SuiH. das, 1499.

ginales, ne voulant rien perdre de ce qu'il voyait être de la main de l'auteur, a mis quelquefois à la suite l'une de l'autre des phrases exprimant la même pensée, recueillies ou composées par l'historien soigneux de son style, afin qu'il pût choisir entre elles, lors de la rédaction définitive de son texte, laquelle n'a pas eu lieu. Il existe une version latine de Chal-❘ condyle faite par Conrad Clauser et imprimée d'abord à Bâle, en 1556 et en 1562, in-fol, ensuite à Genève, 1615, in-fol. C'est plutôt une paraphrase qu'une simple traduction littérale. Le texte grec a été publié dans le corps des historiens Byzantins par Charles-Annibal Fabrot, à Paris, 1650, in-fol., avec la version de Clauser; on y a joint les Annales des Turcs Othomans, traduites en latin par Leunclavius ou Lovenklau. Ce volume a été réimprimé à Venise avec beaucoup de négligence. La traduction française de Chalcondyle, par Blaise de Viguère (Paris, 1577, in-4°), a été également réimprimée plusieurs fois, entre autres avec deux diverses continuations, dont une est de Mézerai. M. Hamaker, professeur à l'université de Leyde, s'est chargé de publier Chalcondyle dans la nouvelle édition du Corps des historiens Byzantins, qui paraît à Bonn sous les auspices de l'Académie royale de Berlin. Tout fait présumer que nous devrons bientôt à ce savant distingué un excellent travail sur un auteur dont le texte a grand besoin d'être revu par un critique habile.

Un autre Chalcondyle, DÉMÉTRIUS, également né à Athènes et proche parent, ou, selon quelques écrivains, frère du précédent, est du nombre des Grecs qui, au xve siècle, portèrent en Italie la littérature de leur pays. Il l'enseigna à Pérouse, vers 1450; plus tard Laurent de Médicis le fit nommer professeur de langue grecque à Florence où, pendant plus de vingt ans, ses leçons eurent un grand succès. Appelé à Milan en 1492, par Louis le More, il y mourut en 1510, âgé de 87 ans; il eut trois fils et une fille qui fut mariée à Janus Parrhasius. Démétrius Chalcondyle n'était point un écrivain fécond: son principal ouvrage est une grammaire grecque sous le titre d'Erotemata, dont la première

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CHALDÉE. On donnait anciennement ce nom à une provinceau sud de la Babylonie, alors très fertile par ses nombreuses irrigations et qui s'étendait de l'Euphrate jusqu'au golfe Arabique. Aujourd'hui la Chaldée forme la partie déserte du pachalik de Bagdad et de Basra. Plus tard on a donné le nom de Chaldée à la Babylonie tout entière. Les habitans de cette contrée, appelés par les Hébreux Chasdims (OT), appartenaient à la race sémitique et jouirent d'une grande célébrité sous le nom de Céphènes; ils eurent d'abord, dit-on, leurs demeures près du Caucase, et ils ne se seraient établis près du golfe Persique que vers l'an 800 avant J.-C. Comme les Chaldéens ont rendu un culte divin aux astres, ils ont aussi, depuis les temps les plus reculés, cultivé l'astronomie, et le nom de Chaldéen était devenu synonyme d'astrologue et de devin. Leur Thaut, leur Belus et autres personnages peu authentiques, qu'on regarde comme les premiers astronomes, ne sont peut-être que des personnages allégoriques; ils appartiennent plutôt à la fable qu'à l'histoire. De même que chez les Égyptiens, l'astronomie fut chez les Chaldéens le partage de certaines castes et de certaines familles; elle fut surtout du domaine des prêtres, qui, tenant fortement aux traditions de leurs ancêtres, favorisaient une vaine astrologie plutôt que la véritable science des astres et en faisaient un mystère au peuple. Mais il n'en est pas moins vrai que, plus qu'aucun autre peuple, les Chaldéens se sont adonnés à l'observation du ciel étoilé. Simplicius raconte d'après Porphyre que Callisthène, qui accompagnait Alexandre-le-Grand dans son expédition, rapporta de ses voyages une suite d'observations faites à

CHALDÉENS. Si, en général, le royaume d'Assyrie et cette Ninive, si connue par sa magnificence et ses voluptés, ne se présentent à nos regards que sous un jour bien incertain, il faut reconnaître, en particulier, que la plus grande obscurité cache ce qui concerne les Chaldéens. C'est au temps de Sennachérib, vers l'an 707 avant J.-C., que quelques auteurs rapportent l'établissement à Babylone des Chaldéens, dont il est en effet question alors pour la première fois. Mais que sont réellement ces Chaldéens? une caste particulière de la

rait plus guère soutenable aujourd'hui. La plupart des savans pensent que les Chaldéens habitaient d'abord les montagnes voisines de la mer Noire, qu'ils servaient dans les armées des Assyriens,

et

Babylone pendant 1900 ans, d'où il fau- | dangereux de la société. Aucun des drait conclure que les Chaldéens se sont écrits qu'on attribuait aux Chaldéens n'est occupés d'astronomie plus de 2200 ans arrivé jusqu'à nous.-On peut consulter avant l'ère vulgaire. Il est certain qu'ils sur la Chaldée les Travels in Chaldæa devaient avoir fait des observations pen- de Mignan (Londres, 1829). Voy. BABYdant bien des siècles pour trouver la pé- LONE et les articles suivans. C. L. riode dite de Saros, qu'on a appelée, dans cette supposition, période chaldéenne. Cette période embrasse 6585 jours et un tiers, ou 18 années juliennes (de 365 jours et), et 11 jours pendant lesquels la lune fait 223 révolutions synodiques. Comme à la fin de cette période la lune a repris, relativement au soleil, la position qu'elle avait au commencement, elle leur servit pour la fixation des éclipses du soleil et de la lune, et pour la durée de ces éclipses. Il serait inutile de faire connaître ici la base de ce calcul compliqué, qui leur ferait grand honneur si réellement ils l'avaient trouvé les pre-nation assyrienne? Cette opinion ne semiers. Toujours est-il que, tant après qu'avant la chute de leur empire, ils étaient en grand honneur pour leur habileté dans la science astronomique, et l'on voit dans l'Almageste de Ptolémée que même les Grecs d'Alexandrie empruntèrent aux Chaldéens, et non aux Égyptiens, les plus anciennes observations. De ces dernières, celles qui remontent le plus haut sont des observations d'éclipses de soleil arrivées en 719 et en 720 avant J.-C., et l'observation de Saturne l'an 228 avant notre ère. D'après Diodore de Sicile, les Chaldéens regardaient la lune comme l'astre le plus rapproché de nous : ils pensaient qu'elle emprunte sa lumière au soleil et que ses éclipses proviennent de l'ombre que la terre y projette. Ils considéraient les comètes, à ce que disent Stobée et Sénèque, comme des planètes qui ne devien nent visibles pour nous qu'en se rapprochant de la terre. A Babylone, un grand temple, dont Hérodote nous fait la description, leur servait d'observatoire; mais du temps de Diodore de Sicile il était en ruines. Plus tard la réputation astronomique des Chaldéens baissa au point que, chez les Romains, les mots Chaldéens, astrologues et imposteurs devinrent synonymes, et que plusieurs empereurs bannirent de leurs états, par des édits sévères, lesChaldéens, comme des membres

que les rois de cette nation les reçurent à Babylone. Depuis ce temps, dit-on, on les prenait partout pour mercenaires, même dans la Perse et dans l'Inde. Ils donnèrent alors leur nom au pays où ils faisaient leur principale résidence et plus tard ce nom devint même celui de la caste sacerdotale. Il est certain du moins que dans la suite les prophètes des Juifs ont appelé Chaldéens les membres de cette caste; mais partout ailleurs ils apparaissent comme une force militaire nouvelle. Habacuc, dans son chapitre 1°r, les dépeint sous des couleurs trop poétiques pour que nous lui empruntions aucun renseignement. Nahum (11, 2-6) donne aux Assyriens des boucliers rouges, des étoffes de même couleur, des chars ornés de métaux, et Ézéchiel applique tout ceci aux Chaldéens. Dès Nabuchodonosor, le souverain mage, le chef des prêtres de Babylone, est un Chaldéen, revêtu en même temps d'un pouvoir temporel. Les Assyriens et les Chaldéens profitèrent des dissensions des Hébreux entre eux et avec les Syriens pour s'emparer des richesses des uns et des autres: ils se rendirent maîtres des arts et du

on peut assurer seulement qu'ils en eurent quelques notions principales à une époque très reculée. On veut que Callisthène ait envoyé ces observations à Aristote par ordre d'Alexandre; mais Aristote n'en dit rien, et Ptolémée (qui a fait aux Chaldéens des emprunts relatifs aux éclipses) ne peut remonter qu'à l'an 720 environ avant J.-C. Du reste, on ne peut nier que l'astrologie n'ait commencé à Babylone; car le culte, la religion, la vie privée, tout dépendait des superstitions astrologiques. Sans contredit, les Chaldéens avaient, depuis un temps immémorial, marqué le cours de la lune à travers 28 ou 29 maisons, et celui du soleil à travers 12 signes du zodiaque, qu'ils avaient divisés selon le lever et le coucher; mais leur année solaire était encore fautive. Delambre, dans: son Histoire de l'astronomie ancienne, a apprécié à sa juste valeur l'état de cette science chez les Chaldéens. A. S-R.

commerce des Phéniciens; et quand ces trois peuples eurent été vaincus, ils enrichirent de ces dépouilles leurs capitales, ainsi que les fêtes scandaleuses de leurs temples. De l'an 625 à l'an 538 av J.-C., les Chaldéens dominèrent dans l'Asie occidentale. Le règne de Nabuchodonosor (voy.), fils de Nabopolassar (605-562 avant J.-C.), est l'époque la plus brillante de l'empire de Babylone. Les auteurs juifs ne sont pas les seuls qui s'occupent des campagnes de Nabuchodonosor en Égypte, de ses excursions en Afrique, enfin de ses expéditions dans la Perse orientale: Megasthène, dans ses histoires indiennes, et Dioclès, dans celle de la Perse, en parlent aussi. Bérose dit non-seulement que Nabuchodonosor régna sur l'Égypte et fit transplanter dans son pays des colonies de cette contrée, il ajoute formellement que les immenses murailles de Babylone, ses portes magnifiques et sa citadelle, ainsi que les jardins suspendus que l'on attribue à Sémiramis, sont l'ouvrage de ce roi des Chaldéens et de sa femme, qui était de Médie. Ce n'est pas ici que nous devons décrire ces ouvrages, ni les institutions, ni le culte de Babylone (voy. ce mot). M. Heeren a épuisé le premier de ces objets dans ses Idées sur la politique et le commerce des anciens, et M. Creuzer a donné, dans sa Symbolique, un en semble complet de ce qui concerne le culte.

Voici la suite des princes qui ont régné sur l'empire Chaldéo-Babylonien: Nabopolassar I, Nabopolassar II ou Nabuchodonosor II (Nebukadnezar), de 605 à 562 avant J.-C.; Évilmérodac, de 562 à 560; Nériglissor; Laboroso archod, en 555; Nabonède, Labynit ou Balthazar, vaincu par Cyrus en 538.

Nous devons ajouter aux indications que nous venons de donner sur les Chaldéens, que des terres étaient destinées à l'entretien de la caste sacerdotale; que les prètres étaient divisés selon la nature de leurs travaux, mais qu'au temps d'Isaïe et de Daniel ces travaux se bornaient à de misérables rédactions et à des tromperies sacerdotales. On a répété souvent que les Chaldéens inventèrent l'astronomie (voy. l'art. précédent);

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CHALDÉENNE (LANGUE). On appelle ainsi la langue des Babyloniens, dont quelques monumens sont arrivés jusqu'à nous : ce sont plusieurs chapitres des livres de Daniel et d'Esdras, et des traductions chaldéennes de l'Ancien-Testament et des Targoum. Conjointement avec la langue syriaque, elle forme une des trois branches principales des langues sémitiques, la branche sémitique septentrionale ou araméenne; on l'appelle aussi branche araméenne orientale, pour la distinguer de l'araméen occidental, car elle était parlée dans les provinces orien→ tales d'Aram, c'est-à-dire qu'en outre de la Babylonie elle était en usage dans toute la Mésopotamie. Dans l'AncienTestament elle porte le plus ordinairement le nom de langue araméenne, tout court ('), et plus rarement elle est appelée langue des Chaldéens, expression à laquelle différens écrivains donnent un autre sens, en désignant la langue des Chaldéens venus du dehors et qui se sont établis dans le pays. Elle est mêlée de mots persans, de même que beaucoup de mots chaldéens se sont glissés dans la langue persane. Quant à l'histoire de la langue, à ses développemens, à son caractère particulier, on ne retrouve plus que quelques traits épars. Plusieurs pas

la qualité d'un dialecte à part, et en regardant cette langue comme un simple mélange de mots hébreux et syriaques,

en un prétendu hébreu auraient donné naissance.

de l'Écriture-Sainte font voir qu'on sages parlait la langue chaldéenne dans la Mésopotamie et qu'elle servait de communication entre les Assyriens et les Hé-jargon auquel de mauvais ouvrages écrits breux, de même que les Perses s'en servirent plus tard dans leurs rapports avec les Juifs. Pendant la captivité, ceux-ci échan- Quant aux formes grammaticales, gèrent leur langue primitive qui était nous dirons que l'araméen (c'est-à-dire l'hébreu, contre la langue chaldéenne, le chaldéen et le syriaque), se distinqui avait beaucoup de ressemblance avec gue de l'arabe et de l'hébreu par moins elle; et, à leur retour, ils transplantèrent de richesse en voyelles sonores, par des cette dernière dans la Palestine, où elle flexions moins variées, par un verbe fut en usage pendant quelque temps, bien plus borné dans ses conjugaiconjointement avec l'hébreu, qui resta sons, par l'usage bien plus rare du duel, encore long-temps langue écrite, langue et par ces particularités que l'article ne sacrée. Mais insensiblement, et surtout se rend jamais par une ou plusieurs letdepuis le 11° siècle de J.-C., l'hébreu per- tres placées en tête du nom, mais par dit encore ce dernier avantage, et le chal- une finale (status emphaticus), et que le déen en triompha au point de devenir la status constructus ou génitif (voy, lanseule langue dominante dans la Pales-gue et littérature HÉBRAÏQUE) est le plus tine, et elle usurpa pour elle seule le titre de langue hébraïque.

souvent remplacé par une lettre dite préformatif. Du reste, la langue chaldéenne a plus de rapports avec la langue hébraïque qu'avec la langue syriaque; comme celle-ci, elle préfère toujours les lettres labiales aux sibilantes, qu'elle voudrait exclure. Ajoutons que le caractère distinctif de la langue chaldéenne varie beaucoup dans les différens documens. La langue des parties les plus récentes du Talmud et les écrits des rabbins sont un mélange de l'hébreu et du chaldéen.

Même dans un temps plus reculé, la langue de la conversation avait exercé une influence très sensible sur l'ancienne langue hébraïque prête à s'éteindre, et lui avait imprimé quelques caractères propres à l'idiome chaldéen. Du temps de la domination grecque à Antioche, des mots grecs pénétrèrent naturellement dans ce langage; et le dialecte syriaque, avec lequel d'ailleurs il avait beaucoup d'analogie, exerça à son tour sur lui une grande influence. De là vint qu'à l'époque du Christ la langue des habitans de la Palestine était ordinairement appelée langue syro-chaldéenne. Si donc la langue originaire des Babyloniens ou du royaume chaldéen est parvenue à la postérité, elle le doit exclusivement à cette circonstance que les Juifs se l'approprièrent, et il est si peu question d'auteurs nationaux dans les différens récits qui nous ont été conservés, qu'il est presque douteux que jamais il en ait existé. Il ne pouvait pas manquer d'arriver que les Juifs ne mêlassent à ce dialecte, qui avait tant de ressemblance avec leur propre langue, quella Babylonie; car la plupart se rattachent ques uns de leurs idiotismes; et en effet les fragmens de Daniel et d'Esdras contiennent un grand nombre d'hébraïsmes; mais l'on s'est étrangement trompé en refusant à la langue chaldéenne en général

A en juger par les rapports qui sont parvenus jusqu'à nous, le chaldéen fut écrit en tout temps avec les mêmes caractères qui nous servent encore aujourd'hui pour écrire l'hébreu, et même son nom d'écriture carrée ou écriture assyrienne donne beaucoup de vraisemblance à cette opinion déjà ancienne, que cette forme d'écriture, propre à l'écriture chaldéenne, a été adaptée à l'hébreu après le retour de l'exil. Une observation faite il y a long-temps est celle-ci, que, parmi les noms propres de rois et d'officiers publics de la nation chaldéenne, il y en a fort peu qui puissent être expliqués par cette langue-mère de

à la langue-mère médo-persane, et, par cette raison, s'expliquent le plus souvent par le secours de la langue persane moderne, ainsi que cela a lieu pour les noms propres assyriens. La chose s'ex

plique d'ailleurs facilement, si nous regardons ces noms propres comme noms assyriens, ou si nous admettons qu'ils dérivent de la langue de ces Chaldéens arrivés des contrées du nord, langue qui devait être une sœur de celle des Assyriens. Il est aussi très probable que les inscriptions cunéiformes que l'on trouve en si grande quantité sur les ruines de Babylone se rattachent à cette langue assyrienne ou chaldéenne septentrionale qui a dû avoir exercé à Babylone une influence bien prononcée, sous la domination assyrienne et chaldéenne. G-s. CHALE (de l'anglais shawl), pièce d'étoffe ouvragée, de forme oblongue et plus souvent carrée, dont les femmes d'Europe se servent pour leur habillement, depuis un quart de siècle, et pour les quelles il est toujours un objet d'ornement et de luxe. EnOrient,cette étoffe sert à faire des turbans ou des ceintures et même des tapis dans les habitations des riches. On a pendant long-temps écrit schale ou schall; mais l'industrie et le commerce ont adopté généralement l'orthographe dont nous nous servons ici.

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La matière avec laquelle on fabrique les châles est une laine très fine ou un duvet très soyeux qu'on réduit en fil et qu'on tisse sur un métier à tisserand lorsque les châles ne doivent être que d'une seule couleur et qu'on ne doit pas y ajouter de bordures. Si sur sa surface doivent être répandus des palmettes, des fleurs ou des dessins quelconques, alors on se sert du métier à laJacquart pour brocher l'étoffe. Leurs dimensions varient, pour les châles carrés, depuis une aune jusqu'à deux (1m 20 à 2m 40), et pour les châles longs, la largeur est moitié de la longueur. Les plus beaux châles sont ceux qu'on désigne sous le nom de cachemire. Nous renvoyons à cet article pour plus de détails.

V. DE M-N.

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d'arbre et recouverts de chaume, dans lesquels on s'occupe uniquement à faire des fromages. Ils sont presque tous disséminés sur les hauteurs les plus escarpées, particulièrement aux environs de Gruyères, et servent d'abri à de nombreuses familles, dont tout le soin consiste à garder et à traire les vaches, pour fabriquer ensuite avec leur lait le fromage renommé qui tire son nom de ces montagnes.

Les mœurs patriarcales des châlets sont passées en proverbe : on sait que sous ces toits hospitaliers la paix la plus calme règne sans cesse et que la misère y est inconnue, grace aux heureuses habitudes de travail contractées par ces familles, dont chacune, en faisant dans sa journée près de 120 livres de fromage, apporte ainsi son tribut à cette industrie dont la Suisse retire 15 millions par D. A. D.

an.

CHALEUR (physique), voy. CALORIQUE.

CHALEUR (physiologie). Tout le monde sait que les animaux, placés dans les milieux les plus différens sous le rapport de leur température, conservent une chaleur qui leur est propre, et que c'est seulement quand la vie est éteinte que, devenus en tout semblables à la nature inerte, ils entrent en équilibre de température avec les corps environnans. Le fait de l'organisation, considérée d'une manière absolue, ne saurait être regardé comme seule cause de cette faculté; car les végétaux et les animaux à sang froid ne la présentent point, bien que les uns et les autres aient une organisation plus ou moins compliquée. A cette faculté de développer la chaleur qui distingue certains êtres, ils en joignent une autre corrélative à celle-ci : c'est celle de se débarrasser du calorique que les températures plus ou moins élevées sous l'influence desquelles ils peuvent se trouver placés tendraient à accumuler sur eux, et dont l'accumulation un peu prolongée. aurait pour résultat la cessation de la vie. Pour ne parler que de l'homme, la première de ces facultés le rend apte à vivre au milieu des climats froids; la seconde rend habitable pour lui les pays équatoriaux; il devient cos

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