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notre sainte devise: Liberté, Égalité, Fraternité, l'amour, le respect et la confiance

de tous.

Les Membres de la Commission du Pouvoir exécutif,

ARAGO, GARNIER-PAGÈS, LEDRU-ROLLIN, MARIE, LAMARTINE.
Le Secrétaire, PAGNERRE.

Quels que fussent les sacrifices que le gouvernement s'était imposés, et on va voir qu'ils étaient considérables, la question du travail restait pendante.

En 1848, les ateliers nationaux eurent deux directeurs:

M. Emile Thomas, pendant sa gestion, du 5 mars au 23 mai, a fait emploi d'une somme totale de 7.240.000 francs soit 96.530 francs par jour.

M. Lalanne, aujourd'hui sénateur et membre de l'Institut, a dépensé, du 23 mai au 23 juin, 4.150.000 francs, c'est-à-dire 138.330 francs par jour.

La République de 1848, a donc disposé, en faveur des classes. ouvrières, d'une somme totale de 11.390.000 francs. On ne saurait affirmer que les ouvriers lui en aient été reconnaissants; leur situation leur paraissait intolérable. Perclus de douleurs, rompus de fatigues, ils ne retrouvaient leur intelligence et leur force qu'au moment précis où ils devaient recevoir leur salaire. Les fêtes seules les sollicitaient; le 6 juin, le gouvernement se préoccupait de leur donner une nouvelle preuve de sa mansuétude, en laissant organiser le banquet des travailleurs à vingt-cinq centimes, puis à cinquante centimes par tète et pour lequel 165.000 souscripteurs s'inscrivirent dans les bureaux

ouverts à cette occasion.

Quoique le banquet des travailleurs nous éloigne quelque peu de notre cadre, nous voulons en donner le programme qui nous semble avoir une saveur particulière:

PROGRAMME DU BANQUET DES TRAVAILLEURS.

Le rendez-vous est fixé à dimanche (onze juin), à onze heures, place Dauphine, à la Madeleine et à la Bastille.

Les signataires devront marcher sur quatre rangs, dans le plus grand ordre; les chansons patriotiques sont interdites.

La musique des divers régiments de Paris, placée en tête, exécutera des marches guerrières et des fanfares républicaines, telles que : Le réveil du peuple, les Girondins et la Marseillaise.

A deux heures précises on se mettra à table par sections et divisions; chaque nom sera sur l'assiette de chaque signataire; il n'y aura pas de linge de table, mais une immense toile cirée se déroulera sur neuf cent quatre-vingts tables, formant l'effectif du banquet.

Le repas se composera de veau rôti, de salade, de fromage, d'une demi-bouteille de bière, d'un verre de vin et d'un petit verre d'eau-de-vie. Chacun apportera son pain et son couvert.

Douze marchands de vins traiteurs de diverses barrières, seront chargés des fournitures de bouche de ce festin phénoménal; tous les morceaux seront coupés d'avance, on ne reviendra pas deux fois au plat.

Au dessert, au lieu de toast, ce qui prolonge indéfiniment la fête, les cent mille signataires entonneront à la fois la Marseillaise....

Après le repas, qui devra être terminé de bonne heure, des groupes de danses se formeront dans le bois, à la lueur des torches; toutes les jeunes filles des environs pourront y prendre part; la plus grande décence devra y être de rigueur.

Le banquet à cinquante centimes, qui devait être installé aux fortifications de Paris, près du bois de Vincennes, n'eut pas lieu; absolument comme pour celui qui avait donné naissance à la révolution de février, les évènements de juin en empêchèrent la réalisation.

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