tes vos vûes. Ne confultez que la volonté de Dieu dans toutes vos entreprifes, ne cherchez que fa gloire, & vous. chercherez & ferez par là votre falut. LE DIMANCHE D'ENTRE NOEL. ET L'EPIPHANIE.. E'Oraifon qu'on dit à la Meffe de ce jour. LEU tout-puiffant & éternel, connos actions la regle de votre divine volonté afin qu'au nom, & par le merite de votre Fils bien-aimé, nous puiffions produire avec abondance les fruits falutaires des bon-nes œuvres. Par le même Jefus-Chrift qui étant Dieu vit & regne, &c. L'EPITRE. Leçon tirée de l'Apôtre faint Paul aux Romains. Chap. 13. 2 Es tout le tems l'he- Mritier eft enfant, il n'eft diftingué en rien de l'efclave, quoiqu'il foit le Maître de tout: mais il dépend des Tu teurs : & de ceux qui agiffent pour lui, jufqu'au tems marqué par fon pere. Nous auffi de même, lorfque nous étions des Enfans, nous vivions comme des efclaves, fous les premiers éle mens qui ont été enfeignez au monde ; mais quand les tems ont été accomplis, Dieu a envoyé fon Fils né d'une femme, né fujet à la loi; pour racheter ceux qui étoient fujets à la loi : afin que nous devinffions des enfans d'adoption. Et parce que vous êtes les enfans de Dieu, il a répandu dans vos cœurs l'efprit de fon Fils, lequel crie: Pere, Pere. Ainfi on n'eft plus efclave, mais on eft fils, on eft heritier par la grace de Dieu. L'EVANGILE. La fuite du faint Evangile felon faint Matthieu. Chap. 8. N ce tems-là, Jofeph & Marie, mere de Jefus, étoient en admiration fur ce qui fe difoit de lui. Simeon leur donna fa benediction, & dit à Marie fa mere : l'Enfant que voilà, eft au monde pour la perte, & pour le falut de plufieurs de ceux d'Ifrael, & pour fervir de but à la contradiction : & vousmême vous aurez l'ame tranfpercée d'un glaive: afin qu'on découvre ce que plu fieurs penfent au fond de leur coeur. En ce tenis-là vivoit Anne, qui avoit le don de Prophetie, & qui étoit fille de Phanuel de la Tribu d'Afer; elle étoit fort avancée en âge; elle avoit été fept 2 ans avec celui qu'elle époufa étant encore fille ; & elle demeura veuve jusqu'à l'âge de quatrevingt quatre ans, ne fortant point du Temple, en paffant religieufement les nuits & les jours, en jeûnes & en prieres. Etant furvenue à la même heure, elle loüoit le Seigneur & parloit de cet Enfant à tous ceux qui attendoient la redemption d'Ifraël. Enfin lorfqu'ils fe furent acquittez de tout felon la loi du Seigneur, ils s'en retournerent en Galilée à Nazareth, quiétoit le lieu de leur demeure. Cependant l'Enfant plein de fageffe, devenoit plus grand & plus fort; & la grace de Dieu étoit en lui. COM PRATIQUES DE PIETE': OMME rien n'eft plus propre pour entretenir une ame dans le relâchement, pour nourir même le libertinage que la pensée heretique que Dieu n'a point une volonté fincere de fauver tous les hommes, & que JesusChrist n'eft pas mort pour tous; rien auffi n'eft plus confolant, rien n'eft plus propre pour convertir le pecheur, & pour nourir notre confiance que cette verité de foi, que Dieu veut veritable ment que je fois fauvé, que Jefus-Chrift 1o. eft auffi-bien mort pour moi, qu'il eft mort pour faint Pierre ; faint Pierre; & que fi je me damne, ma reprobation fera mon ouvrage; & que fi je fuis reprouvé, c'eft uniquement parce que je n'aurai pas voulu me faire Saint. Convainquez-vous bien de cette verité fi importante; meditez-la fouvent, & quelque criminelle, quelque déreglée qu'ait été votre vie: dites-vous à vous-même ; mais j'ai dans les trefors des merites infinis de Jefus-Chrift, dequoi fatisfaire à la juftice de Dieu, fi je le veux. Quel débiteur refuferoit de payer fes dettes, file Prince lui ouvroit fes trefors. Soyez bien: penetré de cette grande verité; mais gardez-vous bien d'en abufer, en comptant fur cette mifericordieufe volonté de Dieu, pour perfeverer dans le crime: car ce feroit vouloir vous damner plus malicieusement, & avec plus de malignité. 20. Remerciez Dieu plufieurs fois. durant le jour, de la volonté fincere qu'il a de votre falut; & des grands frais qu'il a fait, & des graces toutes puiffantes qu'il vous donne chaque jour pour vous empêcher de vous perdre. 'eft une ingratitude infigne, c'eft une 1 grande faute de ne pas remercier Dieu. fort fouvent du benefice de notre redemption. C'est durant la Meffe fur tout que vous devez remercier Dieu particulierement de cette grace, & fur tout lorfque le Prêtre dit le Credo, puisque c'eft en recitant cette folemnelle formule de foi, qu'ils nous fait fouvenir que Jefus-Chrift eft mort fur la Croix pour chacun de nous: Mais en le remerciant de ce signalé bienfait, proteftez-lui que vous voulez efficacement en tirer tout le fruit, & pour cela déterminez toujours quelque chofe que vous ferez, ou que vous fouffrirez, pour gage de votre proteftation, & de la fincerité de votre volonté par exemple prenez la refolu tion de voir le jour même, cette perfonne avec qui vous avez eu quelque differend, ou à l'égard de laquelle vous fentez encore quelque froideur, ou de qui vous avez reçu quelque injure: de ne plus frequenter certaine perfonne, ou certaine affemblée, où vous ne fçauriez être fans danger; de ne vous. point mettre en colere; de faire telle, ou telle bonne œuvre que Dieu demande de vous; de pratiquer certaine mortification, ou certaine vertu qui vous : |