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drogue quatre alcaloïdes différents : la chélérythrine, la sanguinarine, la protopine, la 3 et y-homochélidonine. L'auteur les a séparés par une méthode nouvelle.

La chélérythrine (C2H23AZO), autrefois signalée, contenait toujours une molécule d'alcool, dissolvant qui avait servi à la faire cristalliser. R. Fischer l'a obtenue en précipitant sa solution dans un acide par l'ammoniaque et dissolvant le précipité desséché dans le toluène: il en résulte des cristaux fondant à 263-264°, tandis que la base, renfermant une molécule d'alcool, fondait à 203°.

Si on emploie le carbonate de soude pour la précipitation, on obtient un produit dont la teneur en azote est trop élevée les cristaux fondent à 257°, ils contiennent une molécule de toluène de cristallisation et répondent à la formule CH"AzO1.H2O÷C®H3.CH3.

Les résultats de l'analyse élémentaire de la sanguinarine correspondent avec la formule de König C20HAZO+1/2CH.OH.

Les 3 ety-homochélidonine existent bien dans la sanguinarine; elles possèdent des formes cristallines et un point de fusion différents : ce sont, d'après R. Fischer, deux isomères physiques. Suivant la nature de l'agent précipitant et la température à laquelle on opère, on peut obtenir l'un ou l'autre de ces composés.

La 3-homochélidonine fond à 159° el cristallise sans alcool de cristallisation; la y-homochélidonine fond à 169°; elle cristallise tantôt avec de l'alcool ou de l'éther acétique de cristallisation, tantôt sans combinaison avec le dissolvant.

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ER. G.

Empoisonnement par les têtes de pavot; par M. VAN LEDDEN-HULSEBOCH (1). L'auteur, en commun avec M. le professeur Ankersmit, a été chargé de l'expertise, à la suite de l'empoisonnement de deux enfants, l'un

(1) Vergiftung mit Mohnköpfen; Pharm. Weekbl., n° 2. 1902; d'après Apoth. Zig., XVII, p. 59, 1902.

de six mois, l'autre de seize jours. Dans un cas, les experts purent, en analysant l'urine, le contenu stomacal et intestinal, le sang, obtenir de faibles réactions des alcaloïdes des papavéracées, principalement de la narcotine. Dans l'autre cas, ils purent de plus constater, dans les déjections, la présence des éléments anatomiques des capsules de pavot. Quoique, vraisemblablement, les deux morts dussent être attribuées aux capsules de pavot, les experts n'ont pas cru pouvoir se prononcer, le seul alcaloïde qu'ils ont pu caractériser nettement, la narcotine, ne constituant pas le vrai principe actif des pavots.

V. H.

Empoisonnement par le bismuth (1). — D'après M. le Pr MÜHLIG, le sous-nitrate de bismuth appliqué sur une plaie ne serait pas sans danger. Deux cas sont signalés par lui.

Un homme, en maniant du pétrole, est gravement brûlé aux mains et aux avant-bras. On applique sur les plaies un liniment oléo-calcaire; puis, on fait un pansement sec au sous-nitrate de bismuth pur. Cinq jours plus tard, le malade est pris de salivation et un liséré foncé apparaît sur les gencives, et, après cinq autres jours, toute la muqueuse buccale, la langue, la voûte palatine et le voile du palais sont tuméfiés, colorés en bleu foncé et recouverts de petites ulcérations superficielles; la salivation est encore plus abondante et le malade a beaucoup de peine à ouvrir la bouche. L'état général reste pourtant bon, et l'examen des urines ne révèle rien d'anormal.

Bien que le pansement au bismuth ait été enlevé dès le cinquième jour, les symptômes d'intoxication ne rétrocédèrent que lorsqu'on prit le parti d'enlever, par un grattage à la curette, les granulations de la plaie auxquelles adhéraient des parcelles de bismuth.

Le second cas se rapporte à une brûlure par l'eau chaude, chez un homme de vingt-quatre ans.

(1) Annales d'Hygiène, mars 1892, page 279.

On fit le premier pansement avec du liniment oléocalcaire, et quelques jours plus tard un second au sousnitrate de bismuth.

Quatre jours après, le malade est pris de stomatite avec salivation abondante, coloration foncée de la muqueuse de la langue, du voile du palais et de la luette, odeur fétide, douleurs à la déglutition, etc. Comme dans le cas précédent, les urines restent normales, et l'état général ne laisse rien à désirer.

Le grattage des granulations de la plaie amène une amélioration de tous ces symptômes, et le malade finit par guérir en quelques jours.

A. R.

Chimie.

Sur le dosage pondéral direct de l'acide borique ; par MM. A. PARTHEIL et J.-A. ROSE (1). sur les observations suivantes.

Ce dosage est basé

L'éther purifié par distillation sur du sodium, et par conséquent exempt d'alcool et d'eau, dissout très peu d'acide borique (une partie de Bo(OH)3 pour 1300 parties d'éther, soit 0,0077 p. 100). Ce même éther pur, lorsqu'il est saturé d'eau, en dissout une proportion beaucoup plus forte (une partie de Bo(OH)3 pour 34,2 parties d'éther, soit 2,92 p. 100).

D'autre part, une dissolution éthéro-aqueuse d'acide borique, placée dans le vide au-dessus d'un vase renfermant de l'acide sulfurique, abandonne tout le dissolvant et laisse un résidu d'acide borique qui est fixe dans ces conditions.

L'opération consiste, en principe, à épuiser par de l'éther employé en quantité limitée une dissolution renfermant de l'acide borique ou un borate et qui a été acidulée par de l'acide chlorhydrique, puis à peser l'acide borique, résidu de l'évaporation de l'éther.

(1) A. PARTHEIL und J.-A. ROSE. Eine directe gewichtsanalytische Bestimmung der Borsäure. Leut. chem. Gesell., t. XXXIV, p. 3611.

Dans un petit ballon taré on met de l'éther pur (20°c); ce ballon est relié à un réfrigérant ascendant et celui-ci est construit de telle façon que l'éther condensé retombe par un tube vertical à la partie inférieure d'un autre tube enroulé en serpentin dans lequel on a placé la solution à épuiser. L'éther non miscible à l'eau la traverse en enlevant l'acide borique et vient se rassembler dans une boule qui est déjà pleine d'éther (20°c) et qui communique par un trop-plein latéral avec le ballon taré; l'éther chargé d'acide borique tombe donc dans ce flacon, s'y vaporise de nouveau pour recommencer le même cycle d'opérations (1). On chauffe le ballon au bain-marie et l'éther doit bouillir modérément de façon que son odeur soit à peine perceptible à l'extrémité ouverte du réfrigérant ascendant. Quand l'opération a duré dix-huit heures, on remplace le ballon taré par un autre également taré dans lequel on a mis 20cc d'éther; on recommence l'épuisement pendant deux heures encore.

Les deux ballons tarés sont alors placés sous une cloche dans laquelle on a fait le vide au-dessus d'un vase renfermant de l'acide sulfurique. On pèse alors le résidu quand son poids est devenu constant.

La dissolution boriquée ne doit renfermer ni acide sulfurique ni acide azotique, ni acide phosphorique, ni chlorure de zinc, ni perchlorure de fer, ni acide arsénieux. Pour contrôler la pureté de l'acide borique ainsi isolé, on en chauffe une quantité déterminée avec de l'alcool méthylique que l'on renouvelle à plusieurs reprises; l'acide borique se volatilise avec l'alcool, il suffit alors de peser le résidu.

Cette méthode a donné à l'auteur de bons résultats; il l'a appliquée à l'analyse de la boracite, de la ferroboracite, de la borocalcite, de la tourmaline et d'autres

(1) L'auteur se borne à donner une image de son appareil sans fournir aucune explication relativement à la manière dont il fonctionne. L'inspection de la figure insérée au mémoire original fera mieux comprendre la marche de l'opération.

minéraux boratés, ainsi qu'à la recherche de l'acide borique dans les matières alimentaires.

E. L.

Sur la fermentation alcoolique du moût de figue d'Inde; par MM. C. ULPIANI et L. SARCOLI (1). Les auteurs ont examiné la question de savoir si l'on pourrait pratiquement utiliser, pour la production industrielle de l'alcool, les fruits du figuier d'Inde (figuier de Barbarie, raquette).

Le sucre contenu dans la figue d'Inde est un mélange de glucose et de lévulose; le suc exprimé de la pulpe en contient 12,8 p. 100. En traitant par l'eau bouillante le fruit préalablement divisé, on trouve que ce dernier contient 7,9 de sucre p. 100 de son poids total.

Si l'on abandonne à lui-même le suc ou le moût de figue d'Inde, on constate qu'il se déclare une fermentation spontanée dans l'espace de 8 à 10 heures; le commencement de la fermentation est caractérisé par la formation d'un voile, en même temps qu'il se produit un dégagement gazeux; la fermentation se fait activement pendant trois jours, puis elle se ralentit considérablement, et, au bout de 10 jours environ, le chapeau qui couvrait le liquide tombe au fond de ce dernier ces phénomènes sont absolument comparables à ceux qui se passent dans le moût de raisin.

Les auteurs ont reconnu que la fermentation du suc de figue d'Inde était provoquée par un organisme apporté par le fruit lui-même, un Saccharomyces spécial qu'ils ont désigné sous le nom de Saccharomyces Opuntiæ. Ils ont fait l'étude morphologique et biologique de cet organisme, et ils ont reconnu qu'il n'excerce aucune action sur le saccharose et sur le maltose. Il ne fait pas fermenter le raffinose, le lactose et le galactose; par contre, il agit sur le glucose et sur le lévulose.

(1) Sulla fermentazione alcoolica del mosto di fico d'India. Gazzetta chim. ilal., XXXI, p. 375, 1901.

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