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2o. De deux capitulaires de Charlemagne ; ils marquent que chaque vassal promettait la fidélité à son seigneur;

3o. Des capitulaires et chartes de Charlemagne, Louis-lePieux et Charles-le-Chauve; ils marquent que «< tout vassal, << tout homme » d'un seigneur, ne pouvait quitter le service de ce seigneur ni en reconnaître un autre, à moins que celuici n'eût attenté à sa vie, ne l'eût frappé du bâton, n'eût attenté à sa propriété, ou à l'honneur de sa femme ou de sa fille.

CHAPITRE XI.

De l'inféodation des honneurs et des bénéfices.

I. La preuve que l'usage de l'hommage et recommandation du vassal au seigneur fut aussi ancien que la monarchie, résulte :

1o. D'une formule de Marculfe, des Codes salique et ri

2o. De juramentis, ut frustra non fiant, et non aliter nisi senioribus ad utilitatem regiam, et unicuique qui suam justitiam quærit. (Extr. d'un capitulaire de Charlemagne, de l'an 805, chap. 12. Baluze, t. I, p. 431.)

Ut nulli alteri per sacramentum fidelitas promittatur, nisi nobis et unicuique proprio seniori ad nostram utilitatem et sui senioris. (Extr. d'un capitulaire de Charlemagne, de l'an 805, chap. 9. Baluze, t. I, p. 425.)

3. De illis hominibus non recipiendis a marchionibus nostris qui seniores suos fugiunt pro damna quæ eis facta habent. (Extr. d'un capitulaire de Charlemagne, d'une année incertaine. Baluze, t. I, p. 53o.)

De clericis et vassallis, ut nullus sine licentia domini sui recipiatur. (Extr. du premier capitulaire de l'an 809, art. 10. Baluze, t. I, p. 465.) Præcipimus ut quemlibet liberum hominem, qui dominum suum contra voluntatem ejus dimiserit, et de uno regno in aliud profectus fuerit, neque ipse rex suscipiat, neque hominibus suis consentiat ut talem hominem recipiant, vel injuste retinere præsumant. (Extr. d'une charte de division de Charlemagne, de l'an 806, chap. 8. Baluze, t. I, p. 443. ).

Ut nullus ex his tribus fratribus,

nobis in corpore consistentibus, vel nostrum, vel cujuslibet alterius hominem sacramentum fidelitatis sibi promittere faciat, et... domino suo per hujusmodi sacramentum avertat et ad se adtrahat, (Extr. de la deuxième charte de division de Louisle-Pieux, de l'an 837, chap. 4. Baluze, t. I, p. 687.)

Quod nullus seniorem suum dimittat postquam ab eo acciperit valente solidum unum, excepto si eum vult occidere, aut cum baculo cædere, vel uxorem aut filiam maculare, seu hereditatem ci tollere. (Extr. du deuxième capitulaire de l'an 813, art. 16. Baluze, t. I, p. 510.)

Mandamus etiam ut nullus homo seniorem suum sine justa ratione dimittat, nec aliquis eum recipiat nisi sicut tempore antecessorum nostrorum consuetudo fuit. (Extr. d'un capitulaire de Mersen, Annonciation, chap. 3. Baluze, t. II, p. 44. )

I.1. Rectum est ut qui nobis fidem pollicentur inlæsam, nostro tueantur auxilio. Et quia ille fidelis ... noster veniens ibi in palatio nostro in manu nostra trustem et fidelitatem nobis visus est conjurasse; propterea per præsens præceptum decernimus ac jubemus ut deinceps memoratus ille in numero antrustio

...

puaire, et d'un capitulaire de Charles-le-Chauve : ces autorités nous font reconnaître, du commencement de la première race à la fin de la seconde, l'existence des mêmes vassaux royaux, liés au prince par un engagement spécial, qui leur assure la protection immédiate du prince; enfin, les premières lois nationales et les lois de Charles-le-Chauve présentent les vassaux royaux sous le même titre « d'hommes sous la foi du roi «< ou d'antrustion, » et leur assurent à ce titre les mêmes distinctions et priviléges civils;

2o. Des lois des Allemands et des Bavarois, rédigées sous les fils de Clovis ; elles supposent l'existence des «< vassaux du <«< duc, du roi, du comte, » et en général, des hommes << recommandés » à un seigneur dès la première époque de la monarchie;

3o. D'une formule de Marculfe; elle suppose généralement que les propriétaires avaient des vassaux;

4°. D'une charte du septième siècle, où un comte déclare avoir « des vassaux qui tiennent de lui des bénéfices; >>

num computetur. Et si quis fortasse eum interficere præsumpserit, noverit se wirgildo suo sol. Dc esse culpabilem. (Extr. de la formule 18 de Marculfe, liv. 1. D. Bouquet, t. IV, p. 475.) Si quis ingenuus franco barbarum, aut hominem qui salica lege vivit, occiderit... sol. cc culp. jud.

Si vero eum, qui in truste dominica est, occiderit... sol. DC culp. jud. (Extr. de la loi Salique, tit. 44. D. Bouquet, t. IV, p. 147.)

Si quis... hominem ingenuum in domo sua adsalierit, et ibidem eum occiderit... sol. Dc culp. jud.

Si vero in truste dominica ille qui occisus est... sol. MDCCC culp. jud. (Extr. de la loi Salique, tit. 45. D. Bouquet, t. IV, p. 148.)

Si quis eum interfecerit qui in truste regia est, DC sol. culp. jud. et quicquid ei fiet... in triplum componatur. (Extr. de la loi Ripuaire, tit. 11. D. Bouquet, t. IV, p. 237.)

Qui nobiscum vadunt beneficia et villa sub immunitate maneant. Quod si aliquis præsumpserit, in triplo componat sicut ille qui in truste dominica committit. (Extr d'un capitulaire de Charles-le-Chauve, de l'an877, art. 20. Baluze, t. II, p. 266.)

2o. Qualiscumque persona sit, aut vassus ducis, aut comitis, aut qualiscumque persona, nemo neglegat ad ipsum placitum venire. (Extr. de la loi des Allemands, chap. 36, art. 5. Baluze, t. I, p. 67.)

Qui infra illum comitatum manent, sive regis vassi, sive ducis, omnes ad placitum veniant, et qui neglexerit venire, damnetur quindecim solidis.

Si quis liberum hominem occiderit, solvat parentibus suis, si habet; si autem non habet, solvat duci, vel cui commendatus fuit dum vixit, bis octuaginta solidos. (Extr. de la loi des Bavarois, tit. 2, chap. 15, art. 1; tit. 3, chap. 13, art. 1. Baluze, t. I, p. 105 et 110.)

...

3o. In hoc testamentum... scribere rogavi, ut si tu..... jugalis meus, mihi superstes fueris, omne corpus facultatis meæ... quicquid exinde facere elegeris, aut... in pauperes dispensare, aut ad vassos nostros... faciendi liberam habeas potestatem. (Extr. de la formule 17 de Marculfe, liv. 11. D. Bouquet, t. IV, p. 494.)

4. Voyez une charte du septième siècle, au chap. II de ce livre, art. III, n° 4, première autorité.

5o. Du témoignage des historiens contemporains, qui, parlant de la recommandation du duc Tassillon à Pépin, disent qu'elle se fit << suivant l'ancien usage des Francs. >>

II. La preuve que les évêques étaient obligés, pour recevoir l'investiture des biens de leurs églises, de venir recommander entre les mains des rois leur personne et ces mêmes biens, et de jurer fidélité au prince, résulte :

1o. D'une formule de Marculfe; elle marque que les évêques mettaient, par un acte exprès, leur personne et les biens de leurs églises « sous la protection du roi ; >>

2o. De la Vie contemporaine de saint Aldric; on y voit que cet évêque « se recommanda à Charles, fils de Louis«<le-Pieux, en mettant ses mains dans les siennes, et lui garda <«< constamment la foi jurée ; »>>

3o. D'une plainte solennelle présentée par Charles-le-Chauve, au concile national de Savonnière; elle rapporte que « Vénil«<lon s'était recommandé à Charles-le-Chauve, selon l'usage, «< et lui avait promis fidélité avec serment, » avant de recevoir l'évêché de Sens;

4o. De la Vie de saint Rembert, évêque d'Ausbourg on y voit que cet évêque s'était recommandé au roi, et que son

5°. Voyez les récits des écrivains du neuvième siècle, au chapitre précédent, art. Ier, no 1.

II.1. Apostolicum et venerabilem virum illum de civitate aut de monasterio... cum omnibus rebus vel hominibus suis... undecumque... sub sermone juxta ejus petitionem tuitionis nostræ visi fuimus recepisse. (Extr. de la formule 24 de Marculfe, liv. 1. D. Bouquet, t. IV, p. 477.)

2o. Prædictus imperator inter tres filios suos regna sua divideret... pontificem memorato Carolo filio suo minori per manus commendavit. Cui jam dictus pontifex Aldricus fidem servans debitam, ab infidelibus sanctæ Dei ecclesiæ et suis... a sua sede ejectus est. (Extr. de la Vie contemporaine de saint Aldric, évêque du Mans, écrite par ses disciples. D. Bouquet, t. VII,' 342.)

p.

30. Vacabat... pastore metropolis Senonum, quam, juxta consuetudinem prædecessorum meorum reguin, Weniloni... clerico meo in capella

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successeur, qu'il désigna de son vivant, se rendit «< bomme du «<< roi par la réception de sa main; »

5o. Et enfin des écrits d'Yves de Chartres, auteur du onzième siècle : il remarque que l'ancienne coutume, à laquelle tous les archevêques de Reims qui s'étaient succédé depuis saint Remi jusqu'alors, s'étaient conformés, exigeait que chaque nouvel évêque « fit au roi la soumission, en <«< mettant sa main dans la sienne, et lui prêtât serment de « fidélité, » pour recevoir de lui les biens de son évêché.

III. La preuve que les abbés et abbesses des monastères privilégiés contractaient, avec le roi, l'engagement de la recommandation pour entrer en possession des menses abbatiales, résulte :

1o. D'un diplôme de Clovis I, d'une formule de Marculfe, d'une formule de Lindenbrog, suivie par un diplôme de Pépin, et un autre de Charlemagne; ils contiennent les actes par lesquels les princes recevant la recommandation et l'engagement des abbés, prenaient sous leur protection immédiate et spéciale ces abbés et leur domaine;

2o. De la Vie de saint Hermenland, d'un diplôme de

fieri, et inter consiliarios ejus collocari obtinuit. (Extr. de la Vie de saint Rembert, évêque d'Ausbourg, par un auteur contemporain. Actes des Saints de l'ordre de Saint-Benoît, quatrième siècle, partie 1, p. 477.)

maneat.( Extr. d'un diplôme de Clovis fer. D. Bouquet, t. IV, p. 615.)

Voyez une formule de Marculfe, à l'article précédent, no 1.

Veniens... abba de monasterio sancti illius tam se quam et ipsum 5. Adquievit tandem precibus no- monasterium cum omnibus rebus suis stris, et concessit ut eum ad curiam ad nos plenius commendavit; et nos suam, quæ Aurelianis... congreganda postea gratante animo ipsum ... abbaerat adduceremus, et ibi cum eo, tem cum ipso monasterio vel hominiet cum principibus regni de hoc ne- bus suis, et omnes causas suas amabiligocio... tractaremus... Sed reclamante ter sub nostro recepimus mundeburde curia, plenariam pacem impetrare ne- vel defensione. (Extr. de la formule 38 quivimus, nisi prædictus metropoli- de Lindenbrog. D. Bouquet, t. IV, tanus per manum et sacramentum cam p. 552.) fidelitatem regi faceret, quam prædecessoribus regibus Francorum antea fecerant omnes Remenses archiepiscopi... et sancti episcopi. (Extr. d'une lettre d'Yves de Chartres. Duchesne, t. IV, p. 239.)

III.-10. Dominus Joannes, clarus virtutibus, locellum suum ... qui Reomaus vocatur... nostræ celsitudini tradidit et commendavit, ut sub nostra emunitate et mundiburdio, nostrorumque successorum regum, semper

Voyez le diplôme 2 du roi Pépin, pour l'abbé du monastère de SaintCalais, D. Bouquet, t. V, p. 698.

Voyez le diplôme 72 de Charlemagne, D. Bouquet, t. V, p. 755.

Ces deux diplômes rentrent dans le même sens que la formule.

2o. Ad aulam regiam secum B. Hermeulandum ducens regis Childeberti, eum cum monasterio et monachis ex eo tuendum tradidit manibus. (Extr. de la vie contemporaine de saint Her

1

Charlemagne et d'un autre de Louis-le-Pieux; ils offrent de nouveaux exemples du même acte de recommandation et engagement de fidélité de la part des abbés aux rois francs; actes qui renferment les mêmes conditions essentielles que ceux que nous avons cités au numéro précédent.

IV. La preuve que les comtes et ducs se recommandaient entre les mains des rois pour recevoir d'eux l'investiture de leurs honneurs, résulte :

1o. De la Vie de Charlemagne, par le moine de Saint-Gal; elle nomme les comtes parmi les vassaux du roi;

2o. Des monuments authentiques déjà cités sur l'hommage du duc Tassillon; ils marquent que cet hommage l'avait rendu vassal du roi.

V. La preuve que les ministres du palais et conseillers du roi se recommandaient entre les mains des rois, résulte :

1o. De la Vie de Louis-le-Pieux, par l'Astronome; elle rapporte que le célèbre Wala, conseiller de Charlemagne, <«< vint trouver Louis-le-Pieux en diligence, aussitôt la mort « de Charlemagne, et que, se recommandant à lui selon la <«< coutume des Francs, il s'assujettit très-humblement à sa ‹ puissance; »

2o. Des écrits de Paschase Ratbert; ils rapportent un dis

menland, abbé d'Aindre, chap. 4. Actes des Saints de l'ordre de SaintBenoît, troisième siècle, partie 1o, p. 391.)

Gundelandus abbas ... ad nostram visus est accessisse præsentiam, qui et ipsum monasterium in manu nostra tradidit, etiam et secum omnem congregationem suam in mundeburdem et defensionem nostram plenius commendavit. (Extr. d'un diplôme de Charlemagne, rapporté dans la chronique de Laurcham. Duchesne, t. III, P. 493.)

Olomundus abbas ex monasterio... Malasti, quod est situm in territorio Carcassense... obtulit obtutibus nostris... auctoritatem... genitoris nostri Caroli... in qua erat insertum qualiter idem Olomundus ipsum monasterium a novo construxisset opere, et propter ejus defensionem . in manu ejusdem... imperatoris una cum monachis ibi degentibus se commendavit, ut sub ejus tuitione licuisset eis

...

cum rebus et hominibus eorum quiete vivere ac residere. (Extr. du diplôme 41 de Louis-le-Pieux. D. Bouquet, t. VI, p. 485.)

IV.. .-10. Carolus nulli comitum, nisi his qui in confinio... Barbarorum constituti erant, plusquam unum comitatum aliquando concessit... Quumque a consiliariis suis... interrogaretur cur ita faceret, respondit: cum illo fisco vel curte illa... tam bonum vel meliorem vassalum, quam ille comes

...

fidelem mihi acquiro vel facio. (Extr. de la Vie de Charlemagne, par le moine de Saint-Gal, chap. 14. D. Bouquet, t. V, p. 111.)

2o. Voyez les autorités citées au chap. X de ce livre, art. Ier, no 1.

V.-1°. Voyez l'extrait de la Vie de Louis-le-Pieux par l'Astronome, aux mêmes chapitre et article, no 2.

20 Voyez l'extrait d'un passage de Paschase Ratbert, au chap. III de ce livre, art. IV, no 1.

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