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SUR LES ÉVÈNEMENS QUI SE SONT PASSÉS DEPUIS
QUELQUES ANNÉES.

SUITE DES PIECES RELATIVES
AU ROYAUME DE NAPLES.

No XII.

Lettre de M. Richard Walcker, vice-consul anglois à Naples, au vicomte Castlereagh, en date du 7 mars 1815 (1).

MYLORD,

M. Fagan étant parti d'ici, la charge du consulat a passé sur moi en ma qualité de vice

(1) Traduite de l'anglois.

TOME VII.

1

consul, à laquelle j'ai eu l'honneur d'être nommé provisoirement par lord W. Bentinck, jusqu'à ce que la volonté des ministres de S. M. soit

connue.

En conséquence, j'ai l'honneur de prévenir V. S. que, par suite de la nouvelle importante et surprenante de la fuite de Buonaparte de l'île d'Elbe, qui a eu lieu le 26 dernier, avec 12 ou 1400 hommes, sur cinq ou six vaisseaux de transport et une corvette, et avec des provisions pour cinq ou six jours, ainsi qu'on l'a annoncé ici, un conseil de cabinet extraordinaire a été tenu hier, et je reçus la nuit dernière du duc de Gallo une note par laquelle il me demande avec instance de le voir ce matin.

Y étant arrivé, il me dit que le Roi l'avoit spécialement chargé de m'avertir officiellement, comme la seule personne publique appartenant au gouvernement Britannique qui se trouvât à Naples, que S. M. a déclaré en conseil, dans les termes les plus forts, sa résolution ferme et très-décidée de cultiver et conserver l'amitié de la Grande-Bretagne, politiquement et commercialement, et que, quels que soient les évènemens qui pourront résulter de cette circonstance extraordinaire, sa détermination de s'attacher, par tous les moyens qui seront en son

1

pouvoir, aux intérêts de la Grande-Bretagne, étoit inébranlable: c'est le terme même dont il se servit en françois.

Sa Grâce me requit de transmettre à V. S. cette information, qui est le résultat de la conférence, par un courrier du cabinet qu'il envoie ce matin à Londres.

J'ai omis de dire que j'ai pris la liberté de répondre au duc que je n'avois pas douté de la résolution que prendroit le Roi ; mais que j'étois heureux qu'elle me fût annoncée par une si haute autorité.

Il paroît qu'on ne connoît ici aucunes particularités sur le dessein de Buonaparte, et quand cela seroit, V. S. les connoîtroit naturellement long-temps avant de pouvoir les recevoir par

moi.

Etant sans instruction, j'ai été obligé de me conduire d'après mon propre jugement, et si

me suis trompé, ce fut sans intention; mais je serois extrêmement heureux d'être favorisé des ordres de V. S. pour diriger ma conduite je m'y conformerai absolument.

Le courrier attend ma lettre: je n'ai plus qu'à assurer V. S. que quels que soient les évènemens qui arriveront ici, et qui puissent intéresser le gouvernement Britannique, je ne né

gligerai aucune occasion de les faire connoître aussi, promptement que possible.

Je suis, avec le plus profond respect, etc.

Signé RICHARD Walker.

No XIII.

Extrait d'une dépêche du vicomte Castlereagh, adressée au duc de Wellington, du département des affaires étrangères, le 24 mars 1815 (1).

a

Je vous envoie une communication que j'ai reçue de Murat par le chevalier Tocco, qui résidé ici, comme M. Walcker à Naples, sans caractère accrédité.

Le Prince - Régent me charge de prévenir Votre Grâce qu'on a averti M. Tocco qu'on ne peut donner à Londres aucune réponse à son ouverture, et que la décision sera prise par Votre Grâce (à laquelle la proposition seroit transmise cette nuit), de concert avec les autres puissances réunies en congrès.

J'ai l'honneur d'adresser à Votre Grâce une dépêche de M. Tocco au duc de Campochiaro,

(1) Traduit de l'anglois.

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