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Bientôt sa maladie empira; toute sa chair se pourissait, et il sortait des vers de son corps. Accablé de douleurs, humilié, et ne conservant plus d'espérance, Antiochus se repentit de ses fureurs. Les livres saints assurent qu'il dit ces paroles: « Il est juste que l'homme soit soumis à >> Dieu, et que celui qui est mortel ne s'égale pas >> au Dieu souverain. >>

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Ce monarque expirant nomma pour son successeur Antiochus Eupator, en lui recommandant de se conduire avec modération et justice; il écrivit ensuite une lettre aux Juifs pour les engager être fidèles à son successeur, et pour les assurer qu'ils seraient traités avec douceur. Après avoir fait ces dispositions, reconnu la puissance de Dieu et témoigné un tardif repentir, Antiochus mourut. Lysias, parent du jeune roi, fut chargé de l'administration du royaume.

de paix.

Le nouveau monarque de Syrie écrivit à Lysias Traité qu'il savoit que les Juifs n'avaient jamais voulu consentir à changer de coutume et de religion, que c'était là le seul objet de leur révolte, et que, voulant que ce peuple jouît de la paix comme les autres, il ordonnait que leur temple leur fût rendu, et qu'on leur permît de suivre les lois de leurs ancêtres. Il chargeait Lysias d'envoyer des députés à Jérusalem afin d'y conclure un traité. Il joignit à cet ordre une lettre pour les Juifs, qui contenait les mêmes dispositions.

Nouvelle

guerre.

Mort de

Ménélaüs.

Nouvelles victoires de Judas.

Judas, aussi habile politique que brave guerrier, crut nécessaire de se donner une garantie de la solidité de cette paix, et il implora à cet effet la protection des Romains. Quintus Memmius et Titus Manlius, envoyés du sénat, qui se rendaient à Antioche, écrivirent au peuple juif, et lui confirmèrent les promesses de Lysias et du roi.

La méfiance de Machabée n'était que trop fon dée. Antiochus, trompé par des Juifs apostats, et par l'avidité de ses courtisans qui renonçaient avec regret à leur domination et à leurs pillages dans la Judée, déclara de nouveau la guerre aux Juifs, dont il voyait avec jalousie les victoires récentes sur les Arabes et les Galiléens.

L'auteur de tous les maux de Jérusalem, le perfide Ménélaüs, excitait de tous ses efforts la vengeance des Syriens; mais il se vit enfin victime de sa trahison. Lysias apprit au roi que les cruautés et les débauches de cet homme avaient donné naissance aux troubles de la Judée et à tous les malheurs qui en étaient résultés; il fut condamné à mort et précipité du haut d'une tour.

Bientôt le roi vint attaquer Judas avec son armée que commandait Nicanor; elle était composée de cent dix mille hommes de pied, cinq mille chevaux, vingt-deux éléphans, et trois cents chariots armés de faux.

Machabée, plein de confiance dans la protection du seigneur, après avoir ordonné des prières gé

nérales, marcha sans crainte au-devant du roi, et
donna pour mot d'ordre la victoire de Dieu.
Ayant pris avec lui les plus braves de ses jeunes
guerriers, il attaqua la nuit le quartier d'Antio-
chus,
, passa au fil de l'épée quatre mille hommes,
tua le plus grand nombre des éléphans, et répan-
dit l'effroi dans le camp.

Mort héroïque

Quelque temps après il remporta une autre victoire sur l'armée royale; ce fut dans cette se-d'Étéazar. conde bataille qu'un Juif nommé Eleazar, et que quelques versions disent être un des frères de Judas, fit l'action la plus héroïque avec la certitude d'y perdre la vie. Ayant aperçu de loin un superbe éléphant que la richesse de son harnois fit reconnaître pour l'éléphant du roi, il s'élança, s'ouvrit un passage au travers des ennemis, se jeta entre les jambes de cet animal, lui perça le ventre avec son épée, le renversa, et mourut écrasé sous son poids. Le roi ne montait point cet éléphant; mais l'éclat d'un coup si hardi augmenta le courage des Juifs et la crainte des Syriens. Cependant Judas, ne pouvant exterminer un si grand nombre d'ennemis, se vit obligé de s'enfermer, les uns disent à Bethsura, les autres à Jérusalem où le roi vint l'assiéger. Sa perte paraissait assurée, lorsque sur ces entrefaites le roi apprit que Philippe, auquel il avait confié le gouvernement de

* Même année, 3841.

Trahison d'Alcime.

la Syrie, venait de se révolter, probablement à F'instigation des Romains qui voulaient favoriser le jeune Démétrius, fils de Séleucus, et le placer sur le trône. Ces nouvelles forcèrent Antiochus à renoncer à ses projets. Il se réconcilia avec Machabée, l'embrassa, le déclara prince de la Judée, enrichit le temple saint de ses présens, et y offrit un sacrifice.

à se

Les craintes d'Antiochus ne tardèrent pas vérifier. Démétrius Soter s'empara de la plus grande partie de la Syrie, après avoir vaincu Antiochus et Lysias.

Sous ce nouveau règne, la paix dont les Juifs jouissaient depuis si peu de temps fut troublée par la trahison d'un habitant de Jérusalem, nommé Alcime, qui avait usurpé autrefois la grande-pretrise, et qui était souillé d'idolâtrie. Cet homme vint trouver Démétrius, lui fit de riches présens, et le trompa sur l'état de la Judée, en lui disant que Machabée et les Assydéens opprimaient le peuple par leurs rigueurs, et le portaient sans cesse aux séditions et à la guerre. Démétrius, persuadé, d'après les faux avis de ce traître, que la tranquillité publique était inconciliable avec l'autorité de Judas, ordonna à Nicanor d'entrer à la tête d'une armée en Judée, de se saisir de Machabée, et d'investir Alcime du sacerdoce. Nicanor obéit à regret ; il estimait Judas, et, l'ayant trouvé en bon état de défense, il persuada au roi de renoncer à

sa vengeance, et conclut un nouveau traité avec

les Juifs.

guerre.

Le libérateur de Jérusalem, parvenu à une paix Nouvelle qu'il croyait durable, se maria, et jouit quelque temps de son repos et de sa gloire. Mais Aleime parvint à aigrir de nouveau le monarque syrien, en lui faisant croire que Nicanor le trahissait. Le général reçut de nouveaux ordres; il ne lui fut plus possible d'en différer l'exécution, et la guerre

recommença.

de Judas.

Judas, suivant sa coutume, étant venu au-de- Victoire vant de l'ennemi, déclara à son armée que l'ombre d'Onias lui était apparue, et lui avait promis la victoire en lui donnant une épée d'or. Les Juifs, rassurés par ce prodige et affermis par leurs prières, ne comptèrent plus leurs ennemis; ils se précipitèrent sur eux, les mirent en déroute, et leur tuèrent trente-cinq mille hommes. Nicanor périt dans cette bataille. Judas célébra sa victoire par un sacrifice solennel, et ordonna qu'elle serait toujours fêtée dans la suite des temps. Les Juifs irrités suspendirent la tête de Nicanor aux murs de la forteresse, et sa main à la porte du temple. A cette époque Démétrius était devenu le maître de toute la Syrie par la mort d'Antiochus et de Lysias. Judas, instruit de la grande puissance des Ro- Son traité mains, envoya à Rome deux ambassadeurs, nom- mains. més Eupolime et Jason. Ils conclurent avec le sénat un traité d'alliance, dont les principales disposi

avec les Ro

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