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des départemens ont été admis à l'audience de S. M. l'Impératrice.

Le 17 frimaire, les députations de tous les corps des armées de terre et de mer, celles des gardes d'honneur et celles des gardes nationales, au nombre de plus de sept mille hommes, se sont réunies dans la grande galerie du Louvre, sous les ordres de M. le maréchal Murat, gouverneur de Paris. Le grand maître des cérémonies ayant informé l'Empereur que M. le maréchal avoit réuni toutes les députations, S. M. s'est rendue dans la grande galerie, précédée par le grand maître, par M. le maréchal Murat, par S. A. I. Mgr. le connétable, et suivie par S. A. I. Mgr. le prince Joseph, par les grands dignitaires et les grands officiers de sa maison.

L'Empereur a parcouru tous les rangs des députations, depuis la porte de la galerie de Diane, jusqu'à la salle des antiques, où il est descendu. En allant et en revenant, il s'est arrêté long-temps à chaque députation qui lui étoit présentée par le connétable; l'Empereur parloit à tous les guerriers, acceptoit leurs pétitions, les entretenoit, et de leurs anciens exploits, et de leur position actuelle. Rien n'étoit plus nouveau, plus grand, plus fait pour exciter l'enthousiasme, que le spectacle de cette représentation, de toute la nation armée, rassemblée au milieu des monumens des arts de tout l'Univers. Dans cette collection nombreuse des tableaux les plus célèbres, le tableau le plus noble, et celui qui fixoit toutes les attentions, étoit l'armée et son noble chef.

Après avoir passé sa revue, l'Empereur est allé

se placer au milieu de la grande galerie, et il a harangué les députations, avec le noble langage et le ton animé d'un soldat vieilli dans les camps. Cette voix si connue de ces braves, a excité l'enthousiasme dans toutes les ames, et porté l'attendrissement dans tous les cœurs.

L'Empereur étant rentré dans ses appartemens, s'est ensuite assis sur son trône, entouré de ses ministres et de ses grands officiers; le sénat étoit à la droite, le conseil d'état à la gauche du trône; l'armée, ayant à sa tête le maréchal Murat, introduite par le grand maître des cérémonies, et présentée à l'Empereur par Mgr. le connétable, a défilé devant le trône.

Le 18 à midi, MM. les membres de la cour de cassation, conduits par les maîtres et aides des cérémonies, ont été introduits à l'audience de l'Empereur, par M. le grand maître des cérémonies, et présentés à S. M. par S. A. S. Mgr. l'archi-chancelier.

A une heure, MM. les membres de la comptabilité nationale ont été conduits et introduits de la même manière, et présentés à S. M. par S. A. S. Mgr. l'archi-chancelier.

Il a été distribué aux présidens de colléges et de canton, ainsi qu'aux fonctionnaires publics, appelés par lettres closes, des médailles d'argent, du plus grand modèle; elles représentent d'un côté la tête de l'Empereur couronné de lauriers. Cette tête, d'une ressemblance frappante, est d'un grand caractère et d'un très-beau relief. Le champ du revers est occupé par trois figures debout. La figure supérieure, revêtue des ornemens impériaux, est élevée sur un

pavois, soutenu par un magistrat revêtu d'une toge, et par un citoyen armé; la légende offre ces mots : le Sénat et le Peuple.

Celles données aux députations militaires sont du petit modèle, et semblables à celles qui ont été distribuées par des hérauts d'armes, le lendemain du couronnement, et dont nous avons parlé page 30; mais on les a frappées en or.

Sa Majesté l'Empereur a reçu le 20 l'Institut na-. tional des sciences et des arts, qui a été conduit et introduit dans la salle du trône, par le grand maître des cérémonies. Elle s'est entretenue long-temps avec presque tous ses membres, et les a tous accueillis trèsfavorablement.

Le 22 frimaire (13 décembre), S. M. l'Impératrice a reçu en corps le sénat conservateur, qui lui a présenté son hommage.

Le même jour, les préfets et sous-préfets, les présidens des conseils de départemens et de canton, et les autres fonctionnaires publics appelés à la cérémonie du sacre, se sont rendus à la galerie du Muséum, pour être présentés au Saint-Père. Là, ils ont été divisés en provinces ecclésiastiques; et ceux des diocèses qui composent ces provinces, ont eu l'honneur d'être admis, diocèse par diocèse, à l'audience de S. S. en suivant l'ordre alphabétique, des métropoles, et ensuite des villes épiscopales. Sa Sainteté a témoigné une vive satisfaction des sentimens religieux qui lui ont été exprimés par les préfets, au nom de leurs administrés, et elle a successivement

donné sa bénédiction à toutes les députations qui lui ont été présentées.

Des Ambassadeurs.

Un ambassadeur qui présente ses lettres de créance est conduit et reconduit dans les voitures de S. M., où sont un maître et un aide des cérémonies; il est introduit près de S. M. par le grand maître des cérémonies, et présenté par le grand chambellan. Il en est de même de celui qui remet ses lettres de créance et prend congé.

Dans les cas extraordinaires, il y a, pour la présentation des ambassadeurs, un pêle-mêle, qui ne préjudicie en rien au rang des divers ambassadeurs et ministres.

Les étrangers de distinction qui ont obtenu la faveur de la présentation à l'audience de l'Empereur, sont présentés par leurs ministres respectifs.

Audiences de l'Empereur.

L'Empereur répond, assis et couvert, aux députations de tous les corps de l'état.

Cérémonies.

Dans les cérémonies publiques, comme dans celles du sacre et autres, il est de nécessité, pour les invités, de se présenter avec l'habit à la française et l'épée.

Lorsque S. M. Impériale écrit aux archevêques, elle se sert du titre, mon cousin.

L'Empereur des français appelle le Landaman de la Suisse son très-cher et grand ami,

Et il signe, votre bon ami.

Deuil de la cour.

L'Empereur porte le deuil en violet, lorsqu'il n'est

pas en uniforme.

Les personnes de la cour, en uniforme, portent un crêpe au bras.

En habit civil, le deuil des hommes consiste en un habit noir avec manchettes de mousseline garnies d'effilé, épée et boucles d'argent, ruban noir à l'épée.

Les dames prennent la robe de soie noire, et peuvent porter des diamans. Elles portent le petit deuil en blanc.

Nota. C'est le 15 germinal an 13 que la cour a pris le deuil pour la première fois, à l'occasion de la mort de la Reine douairière de Prusse, et elle l'a porté pendant trois semaines.

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