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neveu, et celles à l'Électeur de Saxe, en souscrivant Votre frère et cousin.

V. Des titres de courtoisie.

Les titres dont la courtoisie a imaginé de relever les dignités sont : pour le Pape, Saint Père et Sa Sainteté; pour les empereurs Sire et Sa Majesté Impériale; pour les rois, Sire et Sa Majesté; pour le Grand-Seigneur, Sa Hautesse; pour les autres princes souverains, Monseigneur et Son Altesse Sérénissime; pour les princes héréditaires d'une couronne et pour les autres princes, fils des rois, Monseigneur et Son Altesse Impériale ou Royale; pour les autres princes du sang royal et pour les princes souverains, Monseigneur et Son Altesse Sérénissime; pour les autres princes des familles souveraines, Monseigneur et Son Altesse.

Quant aux Princes, Ducs, etc., titrés, et aux personnes revêtues des premières dignités de l'état, l'usage de la courtoisie varie trop pour qu'il soit possible de le déterminer exactement. La vanité exige les titres, la flatterie les prodigue, et quelquefois l'orgueil les refuse. Il faut donc s'instruire des usages de chaque pays pour ne point

blesser le cérémonial.

On donne aux cardinaux : Monseigneur et Son

Éminence; aux archevêques et évêques, Monseigneur et Sa Grandeur. Dans presque toute l'Europe le titre d'Excellence est attaché à toutes les grandes charges de la cour, de l'état et de l'armée, et aux envoyés du premier rang. Il appartient de même au président des États-Unis et au Land Amman des cantons suisses.

Lorsqu'il y a lieu, les titres dont nous venons de parler se donnent aux femmes, à l'exception de ceux en apostrophe, qui sont remplacés par le simple mot, Madame.

VI. Du Pape.

:

En parlant du Pape on dit d'abord le Pape ou le Saint Père, et dans la suite du discours, tantôt Sa Sainteté, tantôt le Saint Père, tantôt encore le Souverain Pontife. En s'adressant au Pape on dit d'abord en apostrophe: Très-Saint Père, et dans la suite du discours, Très-Saint Père et Votre Sainteté.

VII. Des Empereurs.

En parlant des empereurs on dit: Sa Majesté l'Empereur, ou l'Empereur; en continuant on emploie le même titre ou celui de Sa Majesté Impériale, ou simplement Sa Majesté, et quelquefois le Sérénissime Empereur.

En s'adressant aux Empereurs on dit en apostrophe: Sire, et dans la suite du discours, Sire, Votre Majesté Impériale, ou simplement Votre Majesté, ou même Vous.

VIII. Des Rois.

En parlant d'un Roi on dit : le Roi, et en continuant on dit également : le Roi ou Sa Majesté. On fera bien aussi d'employer les expressions de Monarque et de Prince. Pour éviter une équivoque on ajoute quelquefois une épithète, comme, Sa Majesté Britannique, Sa Majesté Catholique, ou simplement le Roi Catholique, etc.

En parlant à un Roi on dit en apostrophe: Sire, et en continuant : Sire, Votre Majesté, et

Vous.

Dans les affaires politiques on emploie très-fréquemment les expressions suivantes : le cabinet des Tuileries, de St-James, de Pétersbourg, etc. On dira aussi : la Cour de Vienne, de Madrid, etc.

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En parlant des princes soit héréditaires, soit du sang, soit souverains, on les désignera simplement par les titres de leurs dignités : le Prince

Royal, le Grand-Duc de

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le Duc de

etc.

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Dans la suite du discours on répètera ces titres, ou on y substituera les suivans: Son Altesse Impériale, ou Royale,ou Sérénissime.

En parlant à un Prince on dit, en apostrophe: Monseigneur, et dans la suite: Monseigneur, ou Votre Altesse Impériale, Royale, Sérénissime, et pour varier quelquefois, simplement Votre Altesse, ou Vous.

S'il s'agit d'un prince tenant à une famille souveraine, mais non royale, on dira en parlant de lui, le Duc de N. N., le Prince de N. N. Quelquefois on fait précéder ces titres de ceux de Monsieur, Son Altesse, et même Monseigneur. En parlant à ces princes on les apostrophe de Monseigneur, et dans la suite du discours, alternativement Monseigneur, Votre Altesse, et dans certains rapports, Votre Altesse Sérénissime.

X. Des autres dignités.

En parlant de ceux qui sont revêtus des plus hautes dignités de l'état ou de l'église, on dira simplement: Monsieur le Cardinal de... Monsieur l'Évéque, ou Son Eminence Monsieur le Cardinal, ou Monseigneur le Cardinal; Sa Grandeur Monsieur (ou Monsieur) l'Évêque de... En leur parlant on les apostrophe de Monseigneur, et dans la suite du même titre, de Votre Eminence, ou, Votre Grandeur.

En parlant des autres personnes titrées, on désigne simplement leur dignité, ou on la fait précé der des titres de Son Excellence, Monseigneur ou Monsieur, suivant qu'il y a lieu. En leur parlant, s'ils ont droit au Monseigneur, on les apostrophe par ce titre, qui alterne dans la suite avec Votre Excellence; s'ils n'y ont pas de droit, on les apostrophe de Monsieur.

ARTICLE DEUXIÈME.

Du cérémonial des expressions et de ton.

La partie du cérémonial qui règle le choix des expressions est plus difficile et plus étendue.

Les termes d'égards qu'on emploie dans le corps d'une lettre, d'un mémoire ou d'un discours, et qui doivent varier suivant les circonstances, ne peuvent jamais être aussi fixes que les titres. Il y a cependant des expressions que l'usage a tellement consacrées, qu'on les retrouve dans toutes les pièces diplomatiques. Il faut savoir leur donner un tour nouveau et qui ne soit pas avili par un usage trop fréquent,

On doit d'abord admettre comme principe fondamental, que tous les souverains, quoique d'un rang bien différent, sont égaux à l'égard de la liberté et de l'indépendance. De là vient que ceux

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