Page images
PDF
EPUB

vait comme d'une prison. Cette maison devint, en 1792, une propriété nationale; une partie de ses biens furent vendus, et l'établissement était à peu près anéanti, lorsqu'en 1797, l'abbé Decoulmiers, ancien membre de l'Assemblée constituante, en fut nommé directeur. Enfin, un décret, daté de l'an x de la république, l'affecta spécialement au traitement des aliénés. Depuis ce temps, ces malheureux sont la seule classe de malades qu'on y admette. Mais Napoléon, dès le consulat, en fit en outre une prison d'État, où il envoya plus d'une fois, sans jugement, les écrivains qui osaient manifester des opinions en opposition avec ses idées. Un homme tristement célèbre, le marquis de Sade, qui déjà y avait été emprisonné avant 1789, y fut de nouveau enfermé sous le consulat, et y mourut en 1814. Maintenant Charenton n'est point un hôpital proprement dit, c'est bien plutôt une maison de santé, où l'on n'est reçu qu'à titre de pensionnaire, et moyennant une pension, qui varie de 800 à 1,500 fr. Cette maison contient environ 500 malades; et ordinairement on y reçoit un peu plus de femmes que d'hommes. Les recettes ont été, en 1833, d'environ 450,000 fr., et les dépenses de 412,000 fr.

CHARENTON, ancienne seigneurie du Berry, dont le possesseur avait droit de battre monnaie. Une ordonnance donnée à Lagny-sur-Marne, en 1315, oblige, en effet, le comte de Charenton à faire ses deniers à 6 grains de loi argent le roi (c'est-à-dire, que sur douze parties, il devait y en avoir trois et demie d'argent fin), et à la taille de 240 au marc; les 15 deniers valant 12 deniers tournois, monnoie le roi. Ce texte curieux est le seul document que nous connaissions sur cette monnaie, qui existait déjà au moins depuis le douzième siècle, ainsi que le prouve un denier frappé par Renaud de Montfaucon, seigneur de Charenton, qui vivait vers l'an 1171. Ce dernier, qui porte pour légende: RENAVDVS DNS CARENTONIS, est marqué d'un côté d'une croix à branches égales, et de

l'autre d'une faucille et d'une étoile qu'on remarque aussi sur les monnaies de Bourbon et de Nevers. [Voy. NEVERS (monnaie de)]. Cette pièce et celles qui portent les armes de Louis II (1326-1346) sont les seules monnaies que l'on connaisse de cette localité.

CHARETTE DE LA CONTERIE (François-Athanase), l'un des chefs les plus fameux de l'insurrection vendéenne, naquit à Couffé, près d'Ancenis, en 1763. A l'âge de 16 ans, il entra dans la marine, et s'y distingua; mais ayant épousé, en 1790, une de ses parentes qui lui donna de la fortune, il quitta le service et se retira dans ses terres. Quelque temps après, il alla rejoindre les émigrés à Coblentz. Mais il y fut mal accueilli par la noblesse, revint à Paris, se battit au 10 août pour la monarchie, et se retira ensuite son château de Fonteclause. La Vendée venait de se soulever. Charette, pressé de se joindre aux rebelles, s'y refusa d'abord, et ce ne fut qu'après y avoir été contraint par les paysans, qu'il consentit à se mettre à leur tête. Il éprouva d'abord quelques échecs; mais il les répara bientôt, et remporta, à Machecoul, sur les républicains, une victoire assez importante. Après des alternatives de défaites et de victoires, les royalistes étaient parvenus à s'emparer de Saumur; ils étaient maîtres des deux rives de la Loire; ils se réunirent, et Cathelineau, général en chef, proposa à Charette de se concerter avec lui pour l'attaque de Nantes. On sait que cette entreprise échoua, et que Cathelineau y perdit la vie. Charette, qui espérait le remplacer dans le commandement en chef, fut écarté par la jalousie des autres généraux; il fut blessé de ce manque de confiance, mais il n'en seconda pas moins les mouvements de la grande armée, qui fut cependant battue à Flines, à Vihiers, à Chantonay et à Luçon. Charette se sépara alors de ses collègues, et se retira à Machecoul, où les royalistes l'accusent d'avoir passé dans les plaisirs et la débauche un temps qu'il eût pu employer plus utilement dans l'intérêt de leur cause. Mais bientôt la garni

son de Mayence arriva dans la Vendée, et les chefs des rebelles comprirent qu'ils avaient besoin, pour résister à ces troupes aguerries, d'agir avec le plus grand concert. Ils réunirent donc toutes leurs forces, et remportèrent les victoires de Torfou et de Montaigu, auxquelles la bravoure et les talents de Charette eurent la plus grande part. Les batailles où Charette se signala seront racontées en détail dans des articles spéciaux, et elles sont trop nombreuses pour que nous les mentionnions toutes ici. Contentons-nous de dire qu'agissant, tantôt de concert avec les autres chefs royalistes, tantôt seul, il montra dans toute occasion une bravoure à toute épreuve et une activité surprenante; ses efforts ne purent cependant rétablir les affaires du parti royaliste. La division régnait entre tous les nobles, qui se battaient bien plutôt pour leur intérêt personnel que pour la cause royale. Aussi Charette fut-il enfin amené à signer, avec les plénipotentiaires de la Convention, un traité par lequel il s'engageait à reconnaître l'autorité de cette assemblée et à déposer les armes; il offrit même de réduire Stofflet, son ancien collègue, qui continuait à se battre. Conformément au traité, il fit dans la ville de Nantes une espèce d'entrée triomphale; mais les couleurs du royalisme, qu'il portait, furent insultées par le peuple; le lendemain, il retourna à son quartier général, recommença la guerre, et obtint d'abord quelques succès; mais la défaite de Quiberon, et surtout la faiblesse du comte d'Artois, qui n'osa pas effectuer la promesse qu'il avait faite aux insurgés, de débarquer sur les côtes du Poitou, et de venir se mettre à leur tête, lui ôtèrent tout espoir de réussir. Dès lors il ne chercha plus qu'à mourir glorieusement; cerné à la Preulère, il se défendit avec courage, fut blessé à la tête et à la main, et parvint cependant à s'échapper dans la forêt de la Chabotière, où il fut arrêté le 25 mars 1796, conduit à Angers, puis à Nantes; il y fut traduit devant un conseil de guerré, et fusillé quatre

jours après. Charette ne fut pas un de ces royalistes enthousiastes qui combattaient pour Dieu et pour le roi: l'amour de la guerre et le désir de commander furent ses principaux mobiles. Il méprisait la plupart des chefs de son parti, et plusieurs fois il parla avec dédain de la famille royale. Il n'en fut que plus coupable: car pour lever contre sa patrie l'étendard de la révolte, il n'eut pas même l'espèce d'excuse que les autres pouvaient tirer de leurs convictions. Son excessive ambition le poussa d'ailleurs à commettre contre ses compagnons d'armes des crimes dont ses partisans ne peuvent l'excuser eux-mêmes. L'assassinat de Marigny sera pour sa mémoire une tache éternelle aux yeux de tous les partis.

CHARGES SORDIDES. On appelait indifféremment charges sordides ou extraordinaires, les contributions imprévues qui n'étaient pas de nature à être comprises dans le CANON (Voyez ce mot), et que des circonstances particulières rendaient nécessaires. Lorsqu'on n'avait pas pu prévoir ces circonstances, et que le besoin était pressant, le préfet du prétoire était en droit d'en faire l'indiction de sa seule autorité; hors de là, il fallait qu'elle émanât de l'autorité du prince. Un grand nombre de faits nous appren nent que les charges sordides étaient des redevances personnelles. Les gouverneurs de province écrivaient de leur propre main à quel travail devaient être employés les contribuables, et combien de journées d'hommes, de voitures ou de chevaux étaient néces saires. Ce tableau général était remis au juge, qui dressait l'état de tous ceux qui devaient acquitter la contribution, en commençant par les plus aisés et les plus notables, et en exemp tant les clercs, les magistrats et les décurions. C'était un crime capital de comprendre dans cet état les labou reurs au moment où ils étaient occu pés à ensemencer la terre ou à en recueillir les fruits. Parmi ceux qui n'ap partenaient pas à l'une des trois clas ses privilégiées dont nous venons de

parler, les possesseurs que leur indigence réduisait au service personnel pouvaient seuls obtenir légitimement ce qu'on appelait une vacation, c'està-dire, une exemption de charges-extraordinaires. Cette faveur était pareillement acquise à ceux qui s'étaient fait inscrire dans un corps de métier. Voilà pourquoi on appelle encore vacation, en terme de droit, la profession particulière d'un artisan. Les hommes qui ne faisaient partie d'aucune corporation industrielle reconnue 1 par les lois étaient tous soumis aux charges sordides, de même que les colons et les serfs des décurions et des églises. Après la conquête de la Gaule par les Francs, ces charges devinrent perpétuelles sans qu'il fut nécessaire d'en publier l'indiction, et, jusqu'à la révolution, qui les abolit, elles firent partie, sous le nom de corvées, du revenu utile des terres seigneuriales.

[ocr errors]

CHARITÉ. Bien que nous ayons formé ce terme du mot latin charitas, qui revient à chaque page dans les écrits philosophiques de Cicéron; bien que le principe affectueux dont il représente l'idée, ait servi de base à la morale religieuse de presque tous les peuples, on peut dire cependant qu'il est devenu chez nous l'expression d'un sentiment que l'on ne retrouve dans aucune autre foi que la foi chrétienne. La charité n'est plus, en effet, dans le christianisme, une simple sympathie de l'homme pour les souffrances de son semblable; elle ajoute à la bienfaisance la sanction d'en haut, et fait au croyant une obligation d'embrasser dans un même amour ses frères et le père céleste. C'est, non-seulement un désir, mais encore un effort continuel dirigé vers le bien du prochain en vue de suivre les voies de la Divinité. La charité, avant les progrès du scepticisme moderne, a fondé le plus grand nombre de ces asiles ouverts à toutes les misères, et que nous ont légués nos ancêtres. Elle a créé ces saintes sociétés dont les membres se dévouent au soulagement de toutes les souffrances. Nous ne nierons point que la charité n'ait parfois ses erreurs.

a

Le zèle de ses adeptes n'est pas toujours éclairé. C'est elle qui, pendant des siècles, entretint au coeur de Paris la hideuse plaie de cette population de truands que vomissait chaque matin dans les rues le repaire de la cour des Miracles. C'est peut-être elle aussi qui, par ses libéralités irréfléchies, rendu le fléau de la mendicité si difficile à extirper. Mais disons aussi que la charité a sur sa moderne émule, la philanthropie, cet avantage, qu'essentiellement active de sa nature, elle ne peut même se concevoir à l'état spéculatif, état auquel se réduit trop souvent la seconde. Rappelons d'ailleurs en finissant, que c'est la charité qui, dans des vocations diverses, inspiré Vincent de Paul, Fénelon, Belsunce et l'abbé de l'Épée. L'histoire de plusieurs grandes oeuvres dé charité a été résumée aux articles AuMÔNE et BIENFAISANCE PUBLIQUE; nous devons cependant encore nous arrêter sur quelques-unes de ces œu→ vres, dont la place se trouve marquée naturellement ici, par le titre même qu'elles portent.

a

Les frères de la charité, institués par Jean de Dieu, approuvés comme société par Léon X en 1520, reconnus plus tard comme ordre religieux, furent introduits en France par Marie de Médicis en 1601, et fondèrent à Paris l'hôpital qui a conservé leur nom. Henri IV leur accorda, en 1602, des lettres patentes que confirma son successeur. Ils eurent jusqu'à vingtsept maisons, tant en France que dans les colonies, et pratiquèrent avec succès la chirurgie jusqu'à la révolution. Leur ordre disparut alors pour toujours. Un frère de la charité, le P. Élysée, jouissait encore auprès de Louis XVIII d'une assez grande fa

veur.

Sous le titre d'institution de la charité chrétienne, Henri III avait voulu fonder à Paris, dans le quartier Saint-Marcel, une maison de retraite pour les vieux soldats invalides. Les fonds devaient en être pris sur ceux de tous les hôpitaux de France; mais le projet reçut à peine un commence

ment d'exécution. Voyez MOINE LAI. Les dames de charité, qui sont depuis longtemps attachées à la plupart des paroisses et à quelques bureaux de bienfaisance, sont généralement choisies dans les classes de la société les plus favorisées de la fortune. Elles ont la double mission de solliciter les aumônes du riche et de rechercher les besoins du pauvre.S'il n'est que trop vrai que ces saintes fonctions sont pour quelques-unes un simple objet de mondaine vanité, d'autres savent ajouter, par ces douces consolations dont leur sexe a le secret, un prix nouveau aux secours qu'elles apportent à l'indigence.

Écoles de charité.-Des écoles gratuites sont établies sous ce nom dans la plupart de nos grandes villes. Qu'on nous permette de faire observer, au sujet de ce nom, que l'on commence, du reste, à mettre de côté, combien c'est une chose choquante que dans un pays comme la France, ce soit par charité que l'on donne au peuple les notions les plus indispensables au commerce de la vie.

Filles ou sœurs de la charité. Le noyau de cette utile institution existait dès 1617 à Châtillon-lez-Dombes, en Bresse. C'était une confrérie dont on désignait les membres par le titre de servantes des pauvres. Des soins aux malades, des secours aux indigents, l'instruction chrétienne à l'enfance, des consolations religieuses aux prisonniers, telles étaient les œuvres auxquelles avait appelé de pieuses veuves et de généreuses filles, la dame Louise de Marillac, veuve d'Antoine le Gras, secrétaire de la reine. En novembre 1633, aidée de la coopération de Vincent de Paul, elle établit sa confrérie à Paris, dans le voisinage de Saint-Nicolas du Chardonneret, d'où elle la transporta ensuite dans une maison sise à la Villette, pour la fixer définitivement, en 1636, rue du Faubourg-Saint-Denis, en face des bâtiments de Saint-Lazare. Le 18 janvier 1655, l'archevêque de Paris, le cardinal de Retz, érigea cette confrérie en congrégation;

Louis XIV l'autorisa par lettres patentes le 14 novembre 1657; et enfin le cardinal de Vendôme, légat à latere de Clément IX, en confirma les statuts le 8 juin 1668. En 1770, les Filles de la charité desservaient en France plus de 400 établissements, dont près de 130 hospices. Paris seul en comptait 35. Ces pieuses filles furent forcées, en 1792, d'évacuer le siége de leur communauté ; et tant que dura la tourmente révolutionnaire, on ne rencontra plus leur robe grise consacrée par tant de bénédictions; mais la plupart de ces charitables hospitalières, en déposant le costume, étaient demeurées fidèles à l'œuvre, et elles n'avaient rien perdu de leurs habitudes de dévouement, lorsque Napoléon les rappela, en 1802. L'empereur voulut qu'elles fussent, comme autrefois, sous la direction du supérieur général des Lazaristes, et en même temps i les plaça sous la protection de sa mère. Toutefois, elles ne reprirent pas d'abord leur habit pri mitif; la bure noire remplaça le drap gris, et le bonnet rond la grande coiffe empesée. Elles ne sont revenues que depuis quelques années à leur ancien costume. Depuis 1813, le chef-lieu de l'ordre est établi rue du Bac, dans l'hôtel de la Vallière. C'est là que réside la supérieure générale, et qu'est placée la maison du noviciat. Le temps des épreuves qu'on y fait est de 5 ans, et les vœux simples que font ensuite les soeurs ne les engagent chaque fois que pour ce laps de temps. A Paris, elles partagent avec d'autres communautés le service des hospices. Elles ont en particulier

les Incurables, les Ménages, les Enfants-Trouvés, où elles sont rentrées en 1814, etc. Elles gèrent aussi les maisons de charité où se fait la distri bution des secours dans les arrondissements municipaux. Si, d'un côté, le pouvoir hiérarchique auquel elles sont soumises, éteint à peu près comple tement chez elles la liberté individuelle, de l'autre, les exigences extrêmes de leur discipline ont quelque fois forcé l'administration à se priver

de leurs soins comme il est arrivé à l'hospice de la Charité de Paris, où elles considérèrent la nomination

d'un économe comme une atteinte portée à l'indépendance de leur ordre. Toutefois, disons - le en terminant, dans l'accomplissement de leur mission, ces dignes filles de Vincent de Paul méritent bien cette vénération dont le peuple ne se départit jamais à leur égard, et le spectacle des douces vertus des sœurs grises ou des sœurs du pot, comme il les appelle dans certaines localités, n'est pas l'enseignement religieux dont il profite le moins.

L'ordre de la charité de la sainte Vierge fut fondé par Guy, seigneur de Joinville, à Boucheraumont, en Champagne; il fut approuvé par les papes Boniface VIII et Clément VI, et on lui donna le monastère des Billettes, bâti à Paris en 1290, sur la maison d'un juif accusé de sacrilége. Ces religieux, qui suivaient la règle de SaintAugustin, se consacraient exclusivement au service des malades.

L'association de la charité maternelle, fondée par madame Fougeret, a pour but d'encourager, par le don d'une layette et d'une légère pension en argent, les femmes indigentes devenues mères en état de mariage, à nourrir elles-mêmes leurs enfants. La reine Marie-Antoinette se mit dès l'origine, c'est-à-dire, en 1788, à la tête de cette association, dont les temps difficiles qui survinrent arrêtèrent les progrès, mais qui se reforma dès les premières années du Directoire par les soins de madame de Pastoret. Les ressources de cette institution étaient cependant encore fort bornées, lorsqu'un décret du 5 mai 1810 la mit, sous le nom de Société maternelle, au nombre des institutions impériales, et lui assigna une large dotation. Un autre décret du 25 juillet de l'année suivante homologua ses statuts. La société devait être exclusivement régie par des dames. Marie-Louise prit le titre de protectrice, lequel s'est depuis perpétué dans la première princesse de chaque famille régnante. En

1837, la société avait étendu de bienfaisantes ramifications dans 36 des principales villes du royaume, et à Paris seulement, près de 800 mères avaient, dans l'année, eu part à ses

secours.

CHARITÉ-SUR-LOIRE (la), petite ville de l'ancien Nivernais, aujourd'hui chef-lieu de canton du département de la Nièvre, doit son origine et son nom à une abbaye de l'ordre de Cluny, fondée vers le milieu du onzième siècle, ou même, suivant quelques traditions assez incertaines, à un monastère établi vers l'an 700. Elle était jadis *fortifiée et beaucoup plus considérable que maintenant. Mais sa position sur la route de Paris à Lyon, et près d'un pont sur la Loire, lui ont attiré de grands malheurs. Elle a été plusieurs fois prise, dévastée et détruite, notamment dans les guerres contre les Anglais et dans les guerres de religion, où elle fut une des places de sûreté accordées aux protestants. Le prieur du monastère avait le titre de seigneur spirituel et temporel de la ville, et possédait, outre des revenus considérables, le droit de nommer à un grand nombre de bénéfices du royaume. La Charité était, avant la révolution, le siége d'un bailliage. On y compte maintenant cinq mille cent habitants.

CHARIVARI, nom que l'on donne à un bruit injurieux que, dans certaines provinces, et surtout dans les campagnes, le peuple va faire, pendant la nuit, aux portes des personnes qui convolent à de secondes, troisièmes ou quatrièmes noces, et même de celles qui épousent des personnes d'un âge disproportionné au leur, ou qui refusent de contribuer, par le don d'une somme proportionnée à leur fortune, aux divertissements de la jeunesse du lieu. Le charivari était, au moyen âge, une peine presque légale dont on se rachetait moyennant une composition. On lit, en effet, ce qui suit dans une pièce de 1409: « Le suppliant et << Jehan Lolier dirent qu'ilz avoient composé cellui sur qui devoit se faire << ledit chalivari à xij solz pour le boire << des compaignons et à iiij solz parisiş

[ocr errors]
« PreviousContinue »