la locomotive de 21 t. mise en service en 1896 aux mines de Elkhorn (Virginie occidentale) et capable de développer 200 chev. à la vitesse de 9,6 km. à l'heure sur une voie de 1,12 m.1. Pour satisfaire à ces conditions, il a fallu placer les moteurs au-dessus du châssis et employer un train d'engrenages intermédiaire. Cette locomotive est figurée sans sa carapace en tôle. Sa longueur est de 5,18 m., sa largeur totale de 1,50 m. et sa hauteur de 1,83 m.; les 6 roues de 0,815 m., accouplées par bielles, sont commandées par deux moteurs de 100 chev. chacun; l'empattement total est de 1,83 m. A la vitesse de 13 km: h., cette machine remorque un train de 40 wagons pesant chacun 4 t. sur une rampe de 20 mm: m. L'effort de traction correspondant au crochet est de 5 000 kg., c'est-à-dire environ 1/4 du poids de la locomotive. Elle vaut 33 000 fr.

Fig. 448.

Locomotive de manoeuvre Baldwin-Westinghouse.

D'autres compagnie américaines, notamment la Compagnie Jeffrey, ont construit aussi un certain nombre de locomotives minières. Cette dernière fabrique 8 types de locomotive de 10 à 80 chev., développant des efforts de traction de 250 à 2000 kg. sur des voies de 0,45 m. à 1, 44 m.

Les grands constructeurs dont nous venons de parler fournissent également pour les travaux au jour des locomotives analogues, dont les engins représentés par les figures 447 et 448 peuvent être considérés comme de bons exemples; le second est plus spécialement destiné aux manœuvres de gare.

C'est aussi parmi les machines de manœuvre que nous classerons la nouvelle locomotive à voie normale construite par l'Allgemeine Elektricitäts Gesellschaft (fig. 449), bien qu'elle puisse servir également à la traction des trains légers (120 t. à 50 km: h. en palier). Cette machine, qui porte des caisses de lest remplies de sable ou de pierre, de façon à réaliser le poids de 20 t, nécessaire pour l'adhérence, est à 2 essieux. Le truck, en tôle et fers profilés, ne présente d'autre particularité qu'un platelage continu en tôle ondulée qui lui donne une grande raideur; il mesure 6,63 m. entre tampons; l'empattement

'Cf. Engineering and Mining Journal, 4 juillet 1896. * Cf. Electrical World, 24 août 1895, p. 223.

PLAN

est de 2,50 m. et le diamètre des roues de 1 m.; la suspension est équilibrée au moyen de balanciers. La cabine du mécanicien est disposée au centre du truck de manière à laisser libres deux plates-formes à l'avant et à l'arrière; sa partie supérieure est en bois, afin d'assurer un bon isolement du trôlet. Ce dernier est formé de deux rouleaux en bronze pressés par des ressorts à lames contre deux fils conducteurs de 8 mm. suspendus à 4,43 m. de hauteur minima au-dessus des rails. Chaque essieu est attaqué séparément par un moteur cuirassé de 84 chev., pouvant en donner jusqu'à 150, avec un coefficient de réduction de 3; les engrenages, composés d'une roue en acier moulé et d'un pignon en bronze phosphoreux, tournent dans une boîte à huile étanche; les moteurs sont portés d'un côté par l'essieu et de l'autre par le truck avec interposition de ressorts, en sorte qu'un huitième seulement de leur poids repose sur l'essieu; on peut les visiter par des trappes ménagées dans le plancher de la cabine et les démonter par dessous sans avoir à lever la locomotive. La régulation de vitesse s'effectue par la méthode série-parallèle et le freinage par mise en courtcircuit des moteurs sur des résistances. La locomotive est aussi munie d'un frein à main à 8 sabots, ainsi que d'un sifflet à air comprimé alimenté par une pompe à main, et des

appareils accessoires habituels, parafoudre, disjoncteur automatique, etc.; l'éclairage est assuré par 8 lampes à incandescence, dont 4 à l'intérieur de

la cabine et les 4 autres, disposées par paires, pour les feux réglementaires. De simples trucks moteurs, comme celui de la figure 450, peuvent également être employés aux usages industriels. Celui que nous représentons a une longueur de 1,98 m. et une hauteur de 0,70 m.; le diamètre des roues est de 0,75 m. et l'empattement de 1,70 m.; il est équipé avec 2 moteurs G. E. 1 000.

Le tableau de la page 543 indique les constantes des trucks du même genre (fig. 451) établis par la General Electric Co.

Emploi d'accumulateurs sur les locomotives de mines. — Dans les mines grisouteuses, la traction électrique au moyen de conducteurs placés dans les galeries est impraticable par suite des étincelles qui se produisent au passage de l'appareil de prise de courant; mais les moteurs électriques eux-mêmes peuvent être rendus tout à fait inoffensifs si on les maintient hermétiquement fermés. La traction électrique est donc encore possible dans ces mines à l'aide de locomotives alimentées par des batteries d'accumulateurs. Ce système présente, d'autre part, certains avantages qui peuvent, lorsque le profil de la ligne n'est pas trop défavorable, en justifier l'emploi même dans d'autres cas: simplicité plus grande d'établissement dans les galeries où l'on a des mouvements du plafond à craindre, absence de tout danger de secousses pour le personnel, etc.

On peut même inspecter le collecteur en marche en fermant la trappe de visite par une toile métallique, comme on le fait, par exemple, dans les moteurs de mines construits par la maison Goolden et assez répandus en Angleterre.