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Si, comme l'ont écrit et Dupleix et Velly,
Il a jusqu'à ce jour dans l'ampoule vieilli;
La fureur d'un instant; ce mois où la nature
Reprend avec éclat sa brillante parure;
Un sujet distingué de l'Empire ottoman ;
Un poisson qui nous vient des bords de l'Océan ;
Une vierge célèbre, et l'appui salutaire
Que désire ardemment, quand il a su lui plaire,
Fillette qui languit; le nom d'un instrument
Utile au matelot, sur l'humide élément;
Une mesure agraire; un gouffre insatiable
Où parmi des monceaux de rocaille et de sable,
Des trésors enfouis sont perdus pour toujours ;
Deux notes de musique; un point qui de nos jours,
Sous les murs de Cadix et sur les bords du Tage,
Il faut en convenir, cause bien du ravage;
Un endroit très-bourbeux, un autre où tous les ans,
Par de rustiques mains de Cérès les présens
Sont battus et vannés; enfin ce feu céleste
Qui brille dans tes yeux; à deviner sois prește.

.V. B. (d'Agen.)

CHARADE.

MON premier qui se trouve en certaine ordonnance,
D'un peuple fugitif fut aussi la pitance;

Tel qui se croit du pape un premier moutardier,
S'abuse étrangement et n'est que mon entier ;

L'écorce du Pérou pour la fièvre efficace,

A mon dernier deux fois dans son être fait place.

Par le même.

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Mots de l'ENIGME, du LOGOGRIPHE et de la CHARADE insérés dans le dernier Numéro.

Le mot de l'Enigme est Cravatte ( cheval), cravatte ( soldat ), cravatte ( ornement de cou ), et cravatte ( décoration d'enseigne militaire).

Celui du Logogriphe est Marbre, où l'on trouve : arbre,
Celui de la Charade est Grécourt,

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LITTÉRATURE ET BEAUX-ARTS.

COURS COMPLET D'ÉTUDES POUR LA FIGURE, d'après les plus beaux monumens de l'antiquité et les tableaux des grands maîtres; dessiné par G. REVERDIN, et gravé à la manière du crayon par les premiers artistes de

Paris.

QUOIQU'IL ait été publié un grand nombre d'ouvrages pour faciliter à la jeunesse l'étude des beaux-arts, on désirait encore un cours complet qui pât servir de guide et d'exemple dans l'art du dessin. Un ouvrage entrepris dans cette intention, et exécuté avec soin, mérite d'attirer l'attention du public.

M. Reverdin, l'un des bons élèves de l'école de M. David, a conçu le projet de faire paraître une collection de gravures qui, des premiers élémens de la tête, s'élève progressivement jusqu'à la figure entière ou académie, et prépare l'écolier à dessiner facilement et correctement en le familiarisant, pour ainsi dire, avec les plus beaux monumens connus. Un trait pur lui présente l'esquisse, tandis qu'à côté le même objet ombré lui enseigne à finir d'une manière large et soignée.

Cet ouvrage comprendra trois divisions qui pourront être acquises séparément (*). La première, que nous annonçons, renferme douze cahiers, dont les cinq premiers de quatre feuilles chacun, représentent les traits du visage isolément, et les demi-profils sous divers aspects. Les quatre suivans se composent de trois feuilles; on y trouve les profils de l'Apollon du Belvédère, de l'Achille de la Villa-Borghèse, d'Ariane, de la Vénus d'Arles et de l'Antinous, des masques d'Apollon, de l'Amour

"

(*) Chacune des trois parties du Cours d'études, est de 36 fr. chez Roverdin, rue du Sentier, no 15; et chez les principaux marchands d'estampes de Paris.

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MERCURE DE FRANCE, DECEMBRE 1811. 54t grec, d'Hercule, de Thalie, de Diane et de la Vénus de Médicis. Les dixième, onzième et douzième offrent les plus belles mains et les plus beaux pieds qu'on ait pu choisir dans l'antique.

La seconde partie de l'ouvrage, déjà avancée, présentera, en feuilles détachées, des têtes moyennes, de grandes têtes, dessinées d'après les tableaux des grands maîtres et d'après l'antique.

La troisième sera composée d'académies, et terminées par deux groupes dessinés d'après les plus beaux monu

mens connus.

Une suite de belles figures drapées, pourra être substituée à la troisième partie du Cours d'études, dans les établissemens où le dessin du nud serait inconvenant.

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D'après ce qui a paru dans ce Cours, nous sommes fondés à croire que c'est rendre un service aux parens et aux instituteurs qui veulent donner des principes sûrs et former le goût des élèves, que de leur indiquer cet ouvrage, le meilleur qui ait paru jusqu'à présent.

H. R.

APPENDICE AUX HOMMAGES POÉTIQUES A LL. MM. II. ET RR., SUR LA NAISSANCE DE S. M. LE ROI DE ROME publié par J. ECKARD.

On a beaucoup loué et beaucoup critiqué le recueil publié par MM. Lucet et Eckard; cela devait être ainsi. Tout livre qui renferme un grand nombre de morceaux écrits par différentes plumes sur le même sujet, doit contenir, si l'éditeur n'est pas entièrement dépourvu de goût, beaucoup de choses excellentes et d'autres moins. estimables, ou même tout-à-fait mauvaises; car il est impossible que, quelque soin qu'il apporte dans le choix des objets, le critique le plus judicieux ne se trompe pas quelquefois ou ne se laisse pas déterminer par des motifs souvent très-étrangers au ministère qu'il doit remplir, aux devoirs qu'il s'est imposés. Ici la part de l'éloge été plus considérable que celle de la critique; nous en avons pour preuve le témoignage favorable que la plu

a

part des journaux ont rendu de cette entreprise, ainsi que des deux volumes qui en sont résultés. Si quelques voix se sont élevées par intervalle contre l'ouvrage et contre les éditeurs, on a pu reconnaître aisément les criailleries intéressées de quelque grand homme dont le petit mérite a été mis en oubli, de quelque oracle perdu dans les déserts, qui n'a pas été consulté; enfin de quelque poëte mal intentionné, malevoli poëtæ, mécontent du lot de gloire qui lui est échu en partage. Il est tout naturel, d'ailleurs, que le choc de tant d'amours-propres froissés produise quelque bruit dans la littérature. Il n'y a rien de si dur, de si intraitable, et qui fasse plus d'éclat que la vanité des poëtes, heurtée par un jugement ou par une critique qui les remet à leur place.

Les cris de la médisance ou de la jalousie sont tombés, le livre reste. Il tiendra désormais un rang honorable dans la bibliothèque de l'homme de lettres, de l'homme d'état, et de l'homme du monde. On se plaira à y retrouver l'expression fidèle de tous les sentimens dont fut agité le cœur des Français à une époque également intéressante pour la génération actuelle et pour celles qui doivent suivre. Il attestera le zèle et l'amour des peuples pour un héros objet de tant et de si justes hommages. La poésie n'a été que l'organe de la reconnaissance nationale. Dans ces grandes occasions le Parnasse est l'écho de la voix publique ; il est l'asile de toutes les renommées qui viennent s'y rendre à-la-fois, comme pour se faire entendre de plus haut à l'univers.

On avait observé, avec raison, que le recueil de MM. Lucet et Eckard n'était pas aussi complet qu'il pouvait l'être. Il manquait à cette couronne poétique quelques fleurons dont l'absence se faisait remarquer. Če vide était facile à remplir. M. Eckard, sans être arrêté par les dépenses très-considérables que lui a causées son entreprise, et ne voyant que le devoir d'un éditeur qui croit n'avoir rien fait tant qu'il reste quelque chose à faire, a publié un supplément aux deux volumes déjà mis en lumière. Quelques morceaux lui étaient, je puis m'exprimer ainsi, désignés d'avance par le doigt judicieux de la critique; il ne les a pas oubliés. L'occa

si

C

sion étant favorable, il a donné place à quelques autres poëtes qui ne se plaindront pas du voisinage.

Nous allons examiner les plus remarquables des onze pièces qui composent ce supplément. La première est une ode ou plutôt un dithyrambe de M. d'Avrigny. Le début a de la pompe et de la majesté. Quelques lecteurs se sont plaints de ne pas le comprendre assez facilement. Ils n'aiment pas que les premiers nominatifs de la phrase soient rejetés, l'un au quinzième vers et l'autre au qua

trième.

Ils disaient dans leur vain délire,

Que de sa cime altière il touche jusqu'aux cieux,
Que la terre à ses pieds l'admire,

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» Le cèdre qui toujours superbe, audacieux,

› Calme au milieu de la tempête,

» Des vents déchaînés sur sa tête

» Brave l'effort ambitieux;

» Les ans n'épargneront que son nom et sa gloire,
» Et les mortels un jour tout pleins de sa mémoire,

» Chercheront des forêts le fier dominateur.

» Quel jeune rejeton, digne de sa naissance,

» Viendra du cèdre roi dans toute sa puissance,

» Rendre à la terre en deuil l'ombrage protecteur?、.»

Ainsi du héros de la France,

Les fougueux ennemis se perdaient dans leurs vœux, etc.

Le poëte réprésente ensuite la France prosternée au pied de nos autels. Il la fait parler en strophes mesurées,, et le discours qu'il met dans sa bouche est une ode ou plutôt un hymne véritable. Il représente la nouvelle Clotilde

Le souris sur la bouche et les pleurs dans les yeux:
Elle étend vers le ciel, au moment d'être mère,
Ces mains qui tant de fois de leurs bienfaits pieux
Ont prévenu l'humble misère.

Cette strophe est pleine d'agrément; les derniers vers, sur-tout, sont très-heureux. Le premier rappelle ce

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