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38. JESUS fe retourna, & voyant qu'ils le fuivoient,il leur dit: Qui cherchez-vous? Ils lui répondirent: Rabbi, c'eft-à-dire, Maître, où demeurez-vous ?

39. Il leur dit Venez & voyez. Ils vinrent, & ils virent où il demeuroit & ils demeurerent chez lui ce jour-là. Il étoit alors environ la dixiéme heure du jour.

40. André,frere de Simon-Pierre, étoit l'un des deux qui avoit entendu dire ceci à Jean, & qui avoient suivi JESUS;

41. Et ayant trouvé le premier fon frere Simon, il lui dit : Nous avons trouvé le Meffie, c'est-à-dire lé CHRIST.

42.Et il l'amena à JESUS.JESUS l'ayant regardé, lui dit: Vous êtes Simon, fils de Jean; vous ferez appellé Cephas, c'està-dire, Pierre.

43. Le lendemain JESUS voulant s'en aller en Galilée, trouva Philippe, & il lui dit: Suivez-moi.

44. Philippe étoit de la ville de Betfai de, d'où étoient auffi André & Pierre. 45. Et Philippe ayant trouvé Nathanaël lui dit : Nous avons trouvé celui de qui Moïfe a écrit dans la loi, & que les Prophetes ont prédit, fçavoir Jesus de Nazareth fils de Jofeph.

46. Nathanaël lui dit: Peut-il venir quelque chofe de bon de Nazareth? PhiHippe lui dit : Venez & voyez.

47. JESUS voyant Nathanaël, qui le venoit trouver, dit de lui: Voici un vrai Ifraëlite fans déguisement & fans feinte.

48. Nathanaël lui dit: d'où me connoiffez-vous? JESUS lui répondit: Je vous ai vû avant que Philippe vous eût appellé, lorfque vous étiez fous le figuier.

49. Nathanaël lui dit : Maître, vous êtes le Fils de Dieu, vous êtes le Roi d'Ifraël.

5o. Jefus lui répondit: Vous croyez, parce que je vous ai dit que je vous aivû fous le figuier: vous verrez bien de plus grandes choses.

51. Et il ajoûta: En verité, en verité je vous le dis: Vous verrez deformais le ciel ouvert, & les Anges de Dieu monter & defcendre fur le Fils de l'homme.

POUR LE SOIR.

Verta.

L'ESPRIT DE SACRIFICE.

Ous ne fommes entez en Jefus

N Chrift par la foi que pour être cru

cifiez avec lui, & pour devenir en lui la

victime de Dieu, la vie d'un Chrétien ne devant être qu'un facrifice continuel; & le facrifice de nous-mêmes & de ce que nous avons de plus cher, étant l'épreuve & la perfection de notre foi. C'est par la foi, dit S. Paul, qu' Abraham fut prêt de facrifier fon fils unique, & en lui toutes fes efperances, penfant en lui-même que Dien pourroit bien le reffufciter après fa mort. C'eft auffi par la foi que nous devons vivre & mourir dans l'efprit de facrifice; c'est-à-dire, que perfuadez que nous n'avons d'être & de vie que pour Dieu, nous n'en devons faire ufage que pour lui; que nous ne devons rapporter à nousmêmes aucun ufage de notre efprit, de notre volonté, de nos talens, de notre tems & de nos biens, mais que tout

doit être confacré & facrifié à la volonté & à la gloire de Dieu, & que nous devons toujours être difpofez à quitter nos pensées, nos deffeins, nos vûes, nos interêts & tous nos avantages fpirituels & temporels, pour entrer dans ceux de Dieu, y fervir de toutes nos forces, & leur être parfaitement confacrez.

C'est par ce même Efprit que nous de vons être disposez à recevoir tout ce que Dieu ordonnera fur nous. Nous devons

vivre continuellement comme fous la main & fous le glaive du Prêtre qui nous doit facrifier. Comme ce facrifice ne fe fait pas en un moment & qu'il dure toute la vie, ce Prêtre ne frappe pas auffi fa victime d'une feule maniere, & ne l'immole pas d'un feul coup. Une perte de biens, une humiliation, une calomnie à fouffrir, une affliction, une maladie, une infulte, un procès injufte, un emprifonnement, un exil, & tout ce qui fert à mortifier la nature, & la facrifier à Dieu, font autant de coups que Jefus-Christ notre Prêtre décharge fur nous avec ce glaive (a) qu'il eft venu apporter fur la terre, & dont il fit prédire à fa fainte Mere que fon ame feroit percée.

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Mais enfin un jour viendra que ce fa crifice fera confommé, & que le dernier coup fera donné à cette victime. Comme ce n'eft pas à une victime de choisir ni Pheure, ni la maniere de fon facrifice & de fa mort, & qu'il doit laiffer ce foin au Prêtre; c'est son devoir d'être toujours dans l'attente du moment qui la doit fe parer du monde préfent, toujours contente de tout ce qu'il fera d'elle, toujours prête à recevoir le coup, toujours difpo

(a) Matth. 10. 34. Luc. 2. 39.

fée à facrifier à Dieu le fond de fon être & de fa vie par telle mort qu'il lui plaira, comme elle lui en a facrifié l'ufage durant le cours de fa vie, & non-feulement dans la difpofition, mais même dans l'empreffement de voir ce facrifice accompli, étant d'autant plus affûrez qu'Abraham, qué par la refurrection Dieu lui rendra tout avec un avantage & un centuple ineftimable; que ce n'eft pas par un Ange que Dieu nous fait connoître fa volonté fur ce facri

fice, mais par fon propre Fils; que nous ne croyons pas feulement que Dieu nous peut reffufciter , comme Abraham le croyoit de fon Ifaac, mais que nous fom mes affûrez qu'il le fera; & que nous n'a vons pas feulement une figure de la refur. rection dans Ifaac qui furvit à son sacrifi ce, mais que nous en avons la verité dans Jefus-Chrift, & que fa refurrection eft raffurance, le gage, le modele & le prin cipe de la nôtre. C'eft dans lui-même qu'il faut étudier & chercher cet efprit de fa crifice. C'eft de lui feul qu'il le faut at tendre.

CONCLUSION.

Examen. Humiliation. Priere. Regard fur Jefus Chrift.

Reciter le Pfeaume 42. Fudica me

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