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quelle Adolphe Brongniart a publié un Mémoire lantes. Le principal gîte des cristaux de néphé(Ann. des Sc. nat., vol. I, p. 29), qui a déter-line existe au mont Somma, dans les laves rejeminé ensuite l'érection de cette section en fa-tées par le Vésuve et dans les roches qui servent mille distincte (voy. CYTINÉES). Les népen- de gangue à la sodalite et à la méionite. On la renthes dont on connaît aujourd'hui quatre à cinq contre aussi disséminée dans les roches basaltiespèces, sont des plantes herbacées et vivaces, ques du Kazzenbukkel, en Wurtemberg, DR..z. ayant des feuilles alternes, pétiolées, coriaces; NÉPHRITE, COLIQUES NÉPHRÉTIQUES, du grec des fleurs disposées en panicule. Les feuilles desveppiris, douleur de reins, de vappòs, rein. L'imdiverses espèces de ce genre présentent un ap- portance de la fonction dont les reins sont pendice d'une forme et d'une structure bien chargés, la sécrétion de l'urine, et l'activité singulières; elles se terminent à leur sommet par très-grande de cette fonction, peuvent aisément un long filament qui porte une sorte d'urne faire pressentir la susceptibilité morbide de ces creuse, d'une forme variable dans les diverses organes. Parmi les nombreuses altérations dont espèces; elles sont recouvertes à leur sommet ils peuvent être atteints celles qui constituent par un opercule qui s'ouvre et se ferme naturel- la néphrite ou néphritis, c'est-à-dire l'inflamlement. Ces urnes ont toujours causé l'admira- mation des reins, sont le mieux connues dans tion des voyageurs par le phénomène singulier leurs causes, comme dans les symptômes qui les qu'elles présentent. En effet, on les trouve pres- traduisent à l'observation. Ces causes sont trèsque constamment remplies d'une eau claire et nombreuses; nous nous bornerons à énoncer limpide très-bonne à boire. Pendant longtemps ici celles dont l'action a été le plus exactement on a cru que cette eau provenait de la rosée qui étudiée. Une contusion dans la région lombaire; s'y accumulait. Mais comme leur ouverture est une plaie dans cette région, qui a pénétré jusassez étroite et qu'elle est souvent fermée par qu'aux reins et en a divisé les fibres; un corps l'opercule, on a reconnu qu'elle avait sa source étranger, tel qu'un calcul; des vers développés dans une véritable exhalation ou transpiration dans l'intérieur de l'organe, ou même dans les dont la surface interne est le siége. En effet, uretères ou dans la vessie, voilà sous quelles incette surface interne présente dans une étendue fluences on voit la néphrite se développer de la plus ou moins considérable, ces corps glandu- manière la plus évidente. Le froid humide est leux, qui paraissent servir à cette fonction. aussi une condition qui favorise le développeC'est ordinairement pendant la nuit que l'urnement de cette maladie : la connexion étroite qui se remplit, et, dans cet état, l'opercule est gé-existe entre la peau et les reins en fait aisément néralement fermé. Pendant le jour, l'opercule s'ouvre, et l'eau diminue de moitié, soit qu'elle s'évapore, soit qu'elle soit résorbée. Dans l'Inde et à Madagascar, patrie des népenthes, les habitants des montagnes y attachent des idées superstitieuses; ils pensent que si l'on coupe les urnes et qu'on renverse l'eau qu'elles renferment, il pleuvra infailliblement dans la jour-affection. née. DR..Z.

NEPER (JOHN). Voy. LOGARITHME et NAPIER. NÉPHÉLÉMANCIE. Voy. DIVINATION. NÉPHÉLINE. Substance minérale dont la forme primitive est un prisme hexaèdre régulier, la pesanteur spécifique 3,27; la dureté supérieure à celle du verre. Cette substance, ordinairement de couleur blanche, est fusible au chalumeau, et se résout en gelée dans les acides. Elle est composée, d'après l'analyse d'Arfwedson, de trois atomes de silicate d'alumine et d'un atome de silicate de soude. On la trouve disséminée dans les roches d'origine ignée, en cristaux hexaèdres, quelquefois modifiés sur les arêtes des bases. On la rencontre aussi sous la forme de grains lamelleux, et d'aiguilles bril

comprendre la raison; mais c'est surtout dans certaines circonstances, comme dans la convalescence de quelques éruptions cutanées, principalement de la scarlatine, que cette cause agit de la manière la plus funeste sur les organes de la sécrétion urinaire, Les maladies de la moelle épinière donnent également lieu à cette

La néphrite franchement aiguë, qu'elle attaque les deux reins à la fois, ou qu'elle ne frappe que l'un d'eux, développe en général un ensemble de symptômes qui ne permet guère de la méconnaître. Comme dans la plupart des inflammations atteignant un organe important de l'économie, on voit presque toujours la maladie débuter par un frisson intense, auquel ne tarde point à succéder une réaction également vive. En même temps, une douleur moins remarquable en général par son intensité que par son caractère obtus, gravatif, se fait sentir dans la région lombaire, soit d'un seul côté, soit des deux côtés à la fois. Cette douleur irradie à divers organes du bas-ventre, jusqu'aux cuisses, dans lesquelles les malades accusent une sensation

flammation est très-vive, surtout si elle a atta-
qué les deux reins à la fois, l'urine est suppri-
mée; dans le cas contraire, la sécrétion en est
seulement diminuée, et le liquide coule goutte à
goutte. Si la maladie est venue à la suite d'une
plaie pénétrante des reins, d'une violente con-
tusion, c'est surtout alors que le sang peut être
mêlé à l'urine en plus ou moins grande quan- |
tité, comme plus tard on pourra voir apparaître
du pus en nature. A un haut degré d'intensité,
la phlegmasie des reins peut réagir sur l'esto-
mac, et provoquer des hoquets, des nausées,
des vomissements; sur l'encéphale, et occasion-
ner une céphalalgie plus ou moins vive, l'insom-
nie, rarement des accidents plus graves. Il est
une forme de la néphrite, dont nous avons in-
diqué la cause principale et les conditions spé-
ciales de développement, qui amène à sa suite
un état morbide grave, l'hydropisie. Mais la né-
phrite développée sous l'influence de semblables
conditions, se spécialise en outre par un singu-
lier phénomène, une modification constante de
la composition chimique de l'urine, qui, sous
l'influence de certains réactifs, laisse déposer
une plus ou moins grande quantité d'albumine
(d'où le nom de néphrite albumineuse, albu-
minurie, qui lui a été donné).

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d'engourdissement, de pesanteur. Quand l'in- | arrêtés dans leur marche, ils irritent plus ou moins fortement, par leurs aspérités, les parois des conduits urétraux de là les douleurs plus ou moins intenses qui caractérisent les coliques néphrétiques. Ces douleurs sont telles parfois, qu'elles ne se bornent pas à agir sur les organes urinaires proprement dits, mais qu'elles réagissent sur d'autres appareils de l'économie, de manière à développer une fièvre plus ou moins vive, des hoquets, des nausées, des vomissements. Le plus souvent, quand ces phénomènes ont duré un certain temps, ils cessent brusquement : c'est que le corps étranger est enfin arrivé dans la vessie, et en a été expulsé avec le liquide urinaire. Heureusement, la thérapeutique n'est point impuissante en face de ces accidents : une saignée générale, en faisant tomber rapidement le spasme que l'irritation traumatique des graviers a développé dans les tissus vivants, les bains, en agissant dans le même sens, suffisent souvent pour mettre un terme au mal. Toutefois, comme on le conçoit bien, ce n'est là qu'une médecine palliative qui ne touche point à la cause éloignée de la maladie; cette cause réside dans une crase particulière du sang, qu'il est nécessaire de combattre directement si l'on veut ne point voir le mal se reproduire; mais nous n'avons point à nous occuper ici de ce traitement, il a été indiqué à l'art. GRAVELLE, dont les coliques néphrétiques ne sont qu'un des accidents possibles. M. SIMON.

Le traitement de la néphrite aiguë est celui de toutes les inflammations : les antiphlogistiques généraux et locaux, proportionnés à la fois à l'intensité du mal et à la force de la constitu- NEPHTALI, sixième fils de Jacob, qu'il eut tion, doivent être mis en usage au début. Plus de Bala, servante de Rachel. (Ce nom de Bâla tard, quand la maladie est passée à l'état chro- n'était point heureux : il signifie dans l'idiome nique, ou bien quand elle s'est développée pri- | sacré vieillir, s'épuiser.) Nephtali vient de la mitivement sous cette forme, les antiphlogisti-racine hébraïque phâtal (il lutta, il combatques locaux, surtout les ventouses scarifiées ou sèches, doivent être seulement employés; les révulsifs, les bains de vapeur, les toniques, les excitants trouvent aussi souvent leur application dans certaines formes chroniques de la maladie.

Il ne nous reste plus qu'un mot à dire des coliques néphrétiques. La présence de quelques graviers dans le tissu des reins suffit, dans certains cas, par l'irritation qu'ils occasionnent, pour déterminer l'inflammation de cet organe. Le plus ordinairement, il n'en résulte point une lésion aussi grave entraînés avec l'urine, à mesure que celle-ci s'échappe de l'organe qui la sécrète, ils passent dans les uretères ou conduits qui font communiquer les reins avec la vessie. Mais, parvenus dans ces canaux étroits, il arrive quelquefois que leur forme irrégulièrement anguleuse les empêche d'y cheminer facilement;

tit, il supplanta); ce prince pasteur fut ainsi appelé par la raison ci-après. Tel est le texte de la Genèse à ce sujet : « Rachel voyant qu'elle était stérile, porta envie à sa sœur Lia, et elle dit à son mari : « Donnez-moi des enfants, ou je mourrai. » Jacob lui répondit en colère « Suis-je, moi, comme Dieu, et n'est-ce pas lui qui empêche que votre sein ne porte son fruit?» Rachel ajouta : « J'ai Bala, ma servante; allez à elle, afin que je reçoive entre mes bras ce qu'elle enfantera, et que j'aie des enfants d'elle.» Elle lui donna donc Bala pour femme. Jacob l'ayant prise, elle conçut et elle accoucha d'un fils. Bala conçut encore, et, étant accouchée d'un second fils, Rachel dit de lui : « Le Seigneur m'a fait entrer en combat avec ma sœur, et la victoire m'est demeurée : » c'est pourquoi elle le nomma Nephtali (c'est le niphal ou passif du verbe phâtal, il a combattu). La

NEPOS (CORNELIUS), historien latin. Voy. CORNELIUS NEPOS.

NEPOS (FLAVIUS-JULIUS), empereur d'Occident de 473 à 475, fut proclamé après Glycérius qu'il avait vaincu, fut ensuite battu par le patrice Oreste, qui donna la pourpre à son propre fils Augustule. Il s'enfuit dans la Dalmatie sa patrie, où il se soutint encore quatre ans. Glycérius le fit tuer. Népos, dans la courte durée de son règne, avait cédé l'Auvergne au roi wisigoth Euric. BOUILLET.

Genèse nous donne peu de particularités sur la [ premiers attaqués et des premiers envoyés capvie de Nephtali, si ce n'est qu'il eut quatre fils : tifs par les rois d'Assyrie, particulièrement par Jaziel, Guni, Geser et Sallem. Jacob avait une Téglatphalasar, avec les tribus de Ruben et Gad, grande tendresse pour cet enfant; elle se mani- 756 ans avant J. C. Isaïe, en récompense de tant festa par cette bénédiction en style oriental de tribulations, leur prédit qu'ils verraient la qu'il lui donna avant de mourir : « Nephtali est pure lumière du Messie, et qu'ils seraient des comme un arbre qui pousse des branches nou- premiers illuminés par les rayons de l'Évangile. velles, et dont les rejetons sont beaux. » Elle | En effet, ce fut dans leur province que le sauprédisait la nombreuse lignée de l'heureux fils veur du monde se manifesta le plus souvent aux de Bala. En effet, à la sortie d'Égypte, sous la yeux des Juifs. La Galilée semble avoir été la conduite de Moïse, sa tribu était forte de 53,400 prédilection de Jésus-Christ, surtout le beau lac hommes capables de porter les armes. C'est à sa de Génézareth. Nous devons signaler ici le Testribu bien-aimée que le législateur des Hébreux tament des douze patriarches, livre où il est adressa cette autre bénédiction que Jacob, de- question de Nephtali, le fils de Jacob, et où on puis longtemps dans le sein de Dieu, entendit lui attribue quelques prédictions; mais ce livre avec une joie paternelle : « Nephtali jouira en est apocryphe et nullement digne de foi; c'est abondance de toutes choses; il sera comblé des la production sans doute de quelque rêve rabbibénédictions du Seigneur, il possédera la mer et nique. DENNE-BARON. le Midi. » C'est-à-dire la mer de Génézareth, qui NEPOMUCÈNE (saint JEAN). Voy. JEAN. était au midi du partage de cette tribu. C'était une terre riche, une terre d'huile et de froment; elle s'étendait dans la basse et haute Galilée, ayant le Jourdain à l'orient, les tribus d'Aser et de Zabulon au couchant, le Liban au septentrion, et la tribu d'Issachar au midi. La tribu de Nephtali était campée dans le désert au septentrion du tabernacle. Ahira, fils d'Énan, était le prince de la tribu des enfants de Nephtali, dit le livre des Nombres. Cette tribu était rangée dans le désert entre celles de Manassé et de Dan. La tribu de Nephtali, avec celles de Dan et d'Aser, faisait partie du quatrième et dernier corps, qui était l'arrière-garde de l'armée des Israélites. Leur étendard était blanc et rouge, · portant diverses images; celui de Nephtali portait brodée une grande phalange carrée, flanquée de guerriers, le bouclier au bras, l'épée à la main et au centre desquels surgissait une forêt, carrée aussi, de lances étincelantes; peut-extension, on a appliqué cette expression aux être était-ce le camp des Israélites que fermait à la guerre cette tribu redoutable. Après que Josué eut partagé entre les tribus la terre de lait, | d'huile et de miel, la terre promise, les enfants de Nephtali n'exterminèrent point tous les habitants des villes de Canaan; ils y en laissèrent pour leur payer tribut. Ce fut pour les avides soldats de Josué une habile politique, une grande source de richesses, car ces Cananéens n'étaient autres que ces fameux commerçants, ainsi que leur nom signifie, ces riches Phénités nouvelles, ce privilége qui a succédé aux anciens, qui trafiquaient déjà depuis les mers de Sidon jusqu'aux îles Britanniques. Toutefois, le sort de la guerre atteignit à leur tour, mais plus tard, les enfants de Nephtali. Comme les plus avancés vers le septentrion, ils furent aussi des

NÉPOTISME, du latin nepos, neveu, petit-fils. Ce mot ne s'employait d'abord que pour exprimer l'autorité que prenaient les neveux d'un pape dans l'administration des affaires pendant le pontificat de leur oncle. C'est de là qu'est venue l'expression de cardinal-neveu, pour désigner les cardinaux qui devaient leur promotion à leur parenté avec le pape. Bientôt, par

actes des hommes haut placés qui se servent de leur influence pour appeler leurs parents aux emplois. Avant la révolution de 1789, ce terme devait s'employer assez peu dans ce sens. La constitution du pays rendait le népotisme général, et par cela même insignifiant : les rangs étaient classés, les positions désignées à l'avance, et, dès lors, l'injustice semblait ne pas exister on naissait président comme on naissait colonel. Le népotisme, cette plaie des socié

ciens priviléges, s'est introduit dans les mœurs comme il était dans les cœurs après la déclaration de l'admissibilité de tous les Français indistinctement aux emplois publics. Ainsi, le jour où l'on semblait étouffer tous ces priviléges dé

volus à une seule classe, on en créait un nou- de la sagesse qui force le temps à lui rendre le veau, on créait le népotisme, qui dément si étran- passé, afin de s'en servir comme d'un objet de gement ce principe fondamental de la charte comparaison, et en former ses desseins. PausaLes Français sont tous également admissibles nias raconte que Rhéa cacha son fils nouveau-né aux emplois civils et militaires. Le népotisme dans une étable en Arcadie, et montra à son est un énorme abus qu'il sera difficile de déraci- époux un poulain, lui faisant accroire qu'elle ner sous la restauration, les réclamations les venait d'en accoucher. Ce mythe, en apparence plus énergiques ont signalé l'indigne usage que ridicule, voile un sens philosophique, ou tout au les hauts fonctionnaires faisaient de leur in- moins physique. Pausanias lui-même, homme fluence pour jeter les places à la tête de leurs pa- d'esprit, historiographe exact, avoue qu'il se rents. La révolution de 1830, en appelant au pou-garde d'en rire. Le poulain, animal rapide en sa voir des hommes nouveaux, semblait promettre | course, ne marquerait-il pas le vol léger des un terme à ces actes honteux. Malheureusement, il n'en a pas été ainsi; et nous avons vu des ministres tirés des rangs du libéralisme oublier leurs anciens principes, et livrer avec une inqualifiable avidité les emplois les plus hauts à des parents et à des amis qui n'y avaient d'autre titre que leur ambition, JONCIÈRES.

NEPTUNE. (Marine.) C'est le nom ou le titre des ouvrages d'hydrographie qui sont composés de cartes, plans et instructions relatives à la navigation: quand un semblable ouvrage contient toutes les cartes des mers du globe, c'est un neptune général, qui n'est complet que lorsqu'il contient une instruction sur les dangers, les côtes, les vents, les courants, les bancs, les profondeurs et les qualités des sondes. On a fait | un neptune oriental qui comprend tout ce qui est nécessaire à la navigation à l'est du cap de Bonne-Espérance jusqu'aux Moluques, ce nep-| tune est de la plus grande utilité dans un voyage aux Indes orientales. Il y a aussi des neptunes de la Méditerranée, de l'Adriatique, de la Baltique, etc.

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heures, que le temps atteint et absorbe? Hérodote, d'accord avec Homère, veut que Neptune soit originaire de la Libye, dont Saturne était roi, contrée qui était à l'occident de l'Égypte, et s'y étendait jusqu'au lac Tritonis. Homère dit au premier livre de l'Odyssée que, « quant à Neptune, il était allé chez les Éthiopiens, qui habitaient aux extrémités de la terre, où ces peuples irréprochables lui offraient une hécatombe. Plusieurs veulent, et non sans raison, que Neptune n'ait été autre que Japhet, fils de Noé, qui eut les îles en partage; sous ce nom d'îles, l'Écriture désigne l'Europe. Diodore de Sicile prétend que Neptune fut l'amiral de Saturne, et qu'il refoula avec une flotte formidable les princes titans dans les pays occidentaux. L'effroi que tout peuple pasteur a naturellement pour la mer justifie l'horreur que les Égyptiens avaient pour ce dieu. Toutefois, les Grecs reçurent avec ardeur ce dieu des Libyens, le symbole de cette mer, où bientôt jetèrent un si grand éclat leurs flottes victorieuses. Ils le nommèrent Poseidon (de deux mots de leur langue posi-seiô, j'ébranle NEPTUNE, l'une des plus puissantes divinités par les pieds). Tel est réellement l'effet de la du paganisme, et le dieu exclusif de la mer, puissance des ondes, ce qui fit que les anciens c'est-à-dire qui avait sous sa juridiction l'Océan mirent les murailles et les remparts sous la et Nérée, était de la race illustre des princes Ti- protection de ce dieu. Les Latins nommèrent tans, tous enfants de la Terre, comme le mot le dieu grec Neptunus (comme qui dirait nagrec titanos (argile ou gypse) l'indique. Fils de vibus opportunus, favorable aux vaisseaux). Saturne (le temps) et de Rhéa (la nature), Nep-| Toutes les eaux du globe, celles des mers, tune (la mer) eut pour frères Jupiter, le dieu des fleuves et des fontaines, lui étaient soudes plaines éthérées, et Pluton, le dieu des enfers mises; il tenait les clefs du liquide abîme. Les ou du centre du globe tel fut le partage que marbres de Paros attestent que 1,600 ans avant s'étaient fait du monde ces trois fils de Saturne. Jésus-Christ, au temps de Cécrops, roi d'ACe dernier, appelé par les Grecs Khronos ou le thènes, Neptune avait séparé d'un coup de son Temps, dévorait, comme l'on sait, ses enfants trident le mont Ossa du Pélion, ouvrant ainsi sitôt qu'ils étaient nés, c'est-à-dire les instants, des canaux à la mer. Quelque temps avant cette les jours, les années, qui venaient d'éclore, et époque, Athènes s'appelait Posidonie, du nom dont l'avenir est toujours gros. Immédiatement du dieu des mers; elle le changea en celui d'Aaprès la naissance de Neptune, son père le dé- thènes à cette occasion. Un différend étant survora; mais une des océanides, Métis (la pru- venu entre Minerve et Neptune, à savoir lequel dence), lui fit avaler un breuvage qui força le des deux aurait sous sa puissance et sa protecdieu glouton de le rejeter vivant. C'est l'image❘tion cette ville naissante: « Elle sera, dirent les

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habitants de l'Olympe, à qui aura fait naître à | la vraie situation de cette Troie, dont l'exisl'instant la chose la plus utile aux hommes. Sou- tence fut quelquefois si follement contestée. Le dain, Neptune frappa la terre de son trident, et dieu de la mer devait nécessairement avoir il en sortit un cheval frémissant, et Minerve fit des passions violentes comme ses flots: aussi, un signe de sa main, et il surgit du sol un oli- un grand nombre de héros, incontestables vier avec ses olives. Les dieux voyant cet ar- dans l'histoire de la Grèce, se vantaient haubuste, dont l'onctueuse liqueur est si nécessaire tement d'être les enfants du dieu des flots. On à la vie, et dont les rameaux modestes seront regarde aussi Neptune comme le père de Midésormais le symbole de la paix parmi les peu- nerve, qu'il eut du lac libyen Tritonis, ou pluples, d'un commun accord, donnèrent Posidonie tôt de sa nymphe. I enfanta encore le cheà Minerve (en grec Athênê). La grave déesse val Arion et le bélier doré, qui porta Phryxus voulut que depuis lors la ville bien-aimée portât sur les flots d'Hellé. Le sens de ces trois mythes désormais son nom. Toutefois, le culte de Nep-nous est à peu près voilé. Tout ce que l'on sait tune et de Pallas resta commun parmi la nation de Cécrops. Platon prétend que Neptune fut un roi de l'Atlantide, fle ensevelie de temps immémorial sous les eaux, et dont les traces sont encore visibles dans les marées. Selon le philosophe grec, ce roi dieu aurait eu 10 enfants d'une fille de Cliton et de Leucippe, par la lignée desquels il aurait peuplé cette île toute d'or, d'argent et de pierreries. Ce dieu, dans un temple bâti merveilleusement, et recouvert des plus précieux métaux, y aurait | eu une statue colossale toute d'or. Il exista encore un différend entre Neptune et Pallas au sujet du protectorat de Trézènes, ville maritime: Jupiter les mit d'accord en adjugeant la ville à tous les deux. Les Trézéniens sanctionnèrent le jugement du maître des dieux, car, sur leurs médailles ou monnaies, on voit encore sur une face un trident, et une tête de Minerve sur l'autre. Neptune disputa encore à Junon la ville de Mycènes, et à Apollon Corinthe. Mycène resta à Junon, Corinthe fut adjugée à Apollon, et son isthme à Neptune. On reconnaît ici la sagesse de la Grèce naissante, à donner une haute importance à ses cités, à ses bourgades même, admirable politique, par laquelle elle imprima tout d'abord le respect et la crainte aux barbares. Toutefois, ce dieu ne fut point à l'abri des vicissitudes humaines. Enveloppé avec Apollon dans une conspiration contre le maître de la foudre (sans doute, ce fut une peste fameuse enfantée par le soleil et les eaux, et qui infecta l'air, qui en triompha), il fut, avec le dieu du jour, exilé sur la terre. Là, tous deux, moyennant un salaire convenu, ils relevèrent de leurs mains divines les murs de Troie. Laomédon, son roi, refusa aux dieux maçons le prix de leurs travaux. Neptune, dans sa fureur, renversa jusqu'aux fondements la cité qu'il avait élevée lui-même. On voit là les digues et les murailles de cette ville célèbre, renversées par un envahissement de la mer: les géographes y reconnaissent

du premier, c'est que Minerve fut d'abord une divinité libyenne, ainsi que Neptune, adorée à Saïs; du second, qu'Arion signifie le meilleur, le plus courageux, nom si convenable au cheval enfant de Neptune; et du troisième, que le bélier de Phryxus n'était qu'un vaisseau peint et couvert sans doute de dorures. Ainsi que Jupiter, Neptune, inconstant comme ses vagues, eut cependant une légitime épouse: ce fut la jeune Amphitrite. L'océanide, soigneuse de sa chasteté, se refusait à la tendresse pressante du dieu; mais Neptune lui envoya un ambassadeur qui la persuada, et cet ambassadeur fut un dauphin agile et doré; il fut mis au rang des astres. Ce mythe ne paraîtrait qu'un charmant conte d'enfant, si l'on ne faisait réflexion qu'Amphitrite (nom composé des deux mots hellènes, amphi, autour, et truô, je bats, je ronge, pour ainsi parler), signifie cette vague paisible qui brise doucement dans les baies fréquentées des dauphins, et dont ils auraient montré la route à un Neptune, c'est-à-dire à un célèbre navigateur. Car l'on sait que les chefs des grandes expéditions maritimes, ou guerriers ou marchands, prenaient le nom emphatique du dieu des flots, ainsi que les rois des grandes îles, et même des corsaires. Sextus-Pompée, fier d'avoir battu la flotte d'Auguste, parut en public avec une robe azurée, couleur des eaux dans son éphémère orgueil, il se crut aussi un Neptune. Ce dieu avait particulièrement des temples ou des autels en Achaïe, à Téos, Corinthe et son isthme, à Lacédémone, Éleusis et Trézène, ville maritime, sur les rives de laquelle il vomit le monstre qui s'élança sur Hippolyte, fils de Thésée, héros auquel cette divinité dut les jeux isthmiques établis en son bonneur, et qu'immortalisèrent les beaux chants de Pindare. Au rapport d'Hérodote, la statue d'airain qu'on avait dressée à Neptune au milieu de l'isthme s'élevait de 7 coudées (10 pieds et demi) au-dessus des deux mers qu'elle dominait. A Délos, il y avait, hors des

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