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Facilité de

fet, laquelle de tems en tems il remettroit entre ler mains du Receveur fédentaire en la ville Epifcopale, qui envoyeroit à Paris, tous les trois mois, les deniers Royaux, pour les délivrer au Trefor Royal. Et comme les Tailles & les contributions feroient modiques, en comparaifon de ce qui fe leve aujourd'hui, chacun avec plaifir porteroit fa part fans retardement; de maniere qu'il n'y auroit pas dans tout le Royaume un écu de fraix par an. L'expérience du tems paffé le juftifie. Comme les Tailles étoient modiques, ils augmentoient eux-mêmes leurs contributions, à l'envi l'un de l'autre. En tout cas les Receveurs uferoient de contrainre avec befoin, comme font aujourd'hui les gens d'affaires fans néceffi

té.

Ce qui eft encore à eftimer de ce réxécution projet, Monfeigneur, c'eft la facilité de ce projet. de l'éxécution; car il eft aifé de faire

venir des Provinces les Memoires fur lefquels on peut régler, dans le Confeil du Roi, les contributions d'un

chacun, fuivant l'une de ces trois divifions qui font dans ce Memoire, au choix de S. M. ; en arrêter l'état, dreffer pour fon exécution la déclaration du Roi, la faire vérifier par tout où befoin fera, regler par Diocéfe des Receveurs ambulans neceffaires à la levée des deniers Royaux, & regler même leurs apointemens, pour don ner, avec plus de connoiffance de cause, à une puiffante compagnie folidairement obligée, à faire le recouvrement de tous les revenus du Roi, fur le pied de l'état general arrêté en son Confeil à fix deniers pour livre au plus de remife, à condition de faire les mauvais deniers bons, & avec défenfe d'éxiger aucune chofe au-delà de la fixation des contributions d'un chacun à peine de concuffion. Cependant les affaires fans aucune interruption iroient toûjours leur train, fur le pied qu'elles font prefentement, puisqu'au jour destiné pour commencer la levée du revenu futur de S. M. tous les autres impôts feroient abolis, à la dé charge du peuple.

que

Et fi S. M. ne vouloit pas attendre le terme des derniers Baux fût expiré, elle pourroit donner aux Fermiers d'aujourd'hui un dédommagement plus avantageux pour eux, que ne feroit l'entiere joüiffance de leur Ferme, & elle en auroit encore beaucoup de refte, & y trouveroit un profit confiderable.

C'eft dans ce tems-là, Monfeigneur, que les Financiers feroient dés fortunes innocentes, legitimes & fans envie ; qu'ils auroient la confcience en repos, & qu'on les verroit en eftime auprès du Monarque, & en vénération par mi fes Sujets.

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CHAPITRE III.

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ce paye au

de chofe, au

Ncore que la plupart du monde combien co s'imagine que le Roi ait autant que la Fran de revenu lui feul qu'en ont tous les Roi, eft peu Sujets ensemble, il eft conftant que prix de ce tous les deniers qu'on leve fur le peu- qu'elle prople, ne font pas la centiéme partie des biens infinis que la France produit tous les ans. Voici une preuve affez aparente, Monfeigneur, de cette verité.

duit.

habitans de

Nos Géographes les plus éclairez Nombre des tiennent qu'il y a vingt-trois à trente la France, & millions de Sujets en France prefente- total de ce ment, qui y vivent des biens qu'elle qu'ils dépenfent pour produit, fans fecours étranger. Je leur nourri fapofe que tous ces Sujets-là, depuis ture. le premier jufqu'au dernier dernier, dépenfent, l'un portant l'autre, chacun dix fols par jour pour leur nourriture, qui font deux cens livres : fur ce pied, vous trouverez que tous les ans

Combien le

fournit d'autes chofes aux habit ins & aux E trangers.

la France fournit des vivres pour cinq milliards environ, qui font cinquante fois cent millions de li

vres.

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› que

Joignez à cela tout ce qu'elle fourRoyaume nit, & pour les vêtir, & pour les loger, & tout ce qu'elle vend aux Etrangers, vous trouverez encore plus de cinq milliards en ces trois derniers articles; de maniere que l'on peut dire Monseigneur la France produit chaque année plus de dix milliards > en ce que l'Etat & la Nature donnent ensemble ou féparément qui font cent fois cent millions de livres, fans parler des dépenfes fuperfluës, qui prefque en toutes chofes excedent le neceffaire.

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Or fi le Roi ne reçoit de fes Sujers qu'environ fix-vingt millions par an, il n'y a pas lieu de croire que S. M. toute feule ait autant de revenu que tous fes Sujets enfemble puifqu'elle n'en retire que la centiéme partie, qui eft bien éloignée de la moitié,

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