Page images
PDF
EPUB

éviter la rupture du charbon, on se sert de chariots, et l'excès de gravité de ceux qui sont chargés et qui descendent au moyen d'une combinaison de cordes et de poulies, fait remonter ceux qui reviennent à vide (Voy art. Chemin de fer).

Les machines fixes sont très rarement employées, et seulement pour remorquer un convoi d'un bout à l'autre d'une longue galerie (Newcastle).

Les mines de houille du duc de Bridgewater, près de Manchester, et plusieurs mines en Silésie, offrent l'exemple d'un développement considérable de canaux souterrains pour le transport du combustible exploité.

Du bas du puits d'extraction à l'orifice, le minerai est élevé dans des sceaux, caisses ou paniers suspendus à des cordes ou à des chaînes qui, passant sur de grandes poulies de renvoi (mollettes) fixées à des charpentes au-dessus du puits, vont s'enrouler sur des tambours. Une machine à vapeur à double effet, une roue hydraulique ou tout autre moteur, imprime un mouvement de rotation au tambour. Un sceau vide descend tandis que le sceau plein remonte. Pour éviter le transbordement du charbon qui augmente la proportion de menu, on élève quelquefois au jour les caisses pleines des chariots qui ont servi au transport dans les galeries.

Les cordes plates sont préférées aux cordes rondes et aux chaînes pour de grandes profondeurs.

Les chaînes quoique, dans certaines localités, moins dispendieuses que les cordes, sont rarement employées, parce qu'elles sont plus sujettes à se rompre.

Circulation des hommes. Les hommes descendent dans les mines ou reviennent à la surface, en se plaçant dans les sceaux qui servent à l'extraction du minerai; quelquefois (Newcastle) ils passent simplement un pied dans un étrier fixé au bas de la corde, se tiennent au câble et se servent de leur jambe restée libre pour s'éloigner des parois du puits contre lesquels ils pourraient s'accrocher. Enfin ils circulent dans les puits au moyen d'échelles ou d'escaliers. Le premier moyen est le plus mauvais de tous, parce qu'il arrive assez souvent que les cordes se rompent, que les sceaux se renversent ou s'accrochent, que les hommes même s'accrochent et se tuent en tombant dans le puits,

ou restent suspendus dans l'espace, au grand risque de perdre la vie. Il est, en outre, dispendieux, car on est obligé d'interrompre l'extraction du minerai lorsque les hommes montent, et on le fait même pendant qu'ils descendent, de peur qu'ils ne soient écrasés par des morceaux qui tomberaient du sceau plein lorsqu'il aurait dépassé le sceau vide. Enfin une dernière circonstance qui fait préférer l'emploi des échelles, quoique plus fatigant pour l'ouvrier, c'est qu'en cas d'accident subit dans la mine, un grand nombre d'ouvriers peuvent se sauver en même temps par les échelles, ce qu'ils ne pourraient faire au moyen des sceaux.

Règles générales applicables à l'exploitation souterraine de toute substance métallifère, saline et combustible.

1° Il convient généralement d'aller rejoindre et d'attaquer le gîte à une grande profondeur, au moyen de puits ou de galeries préparatoires percées dans le rocher, et d'exploiter au-dessus;

2° Il faut commencer par reconnaître le gîte minéral sur une certaine étendue par des galeries d'allongement, et ensuite procéder à l'abattage des massifs compris entre ces galeries.

Cette règle se modifie pour les gîtes de houille, où souvent il faut, autant que possible, percer les galeries d'exploration dans une même direction.

3o Disposer les travaux de manière à inspecter et éclairer le plus grand nombre d'ouvriers possible à la fois;

4° Concentrer l'exploitation autant que possible, afin d'économiser l'éclairage, l'inspection, le roulage et l'épuisement des eaux;

5°. Enlever le plus vite possible les massifs préparés, afin de pouvoir employer ailleurs les boisages que l'on en retirera; 6o Enlever les massifs ou piliers en revenant vers le puits d'extraction, de peur que les éboulements ne ferment le passage aux ouvriers et n'empêchent l'air frais de leur parvenir, et afin de retirer les boisages de la partie exploitée dans laquelle on ne doit plus passer;

7° Préparer de nouveaux massifs au far et à mesure que l'on procède à l'exploitation des massifs déjà préparés, de sorte que l'ouvrage ne reste jamais en arrière;

8 Lorsque le toit est ébouleux et peu solide, éviter d'en découvrir une trop grande partie à la fois, et soutenir avec soin la partie découverte par des remblais on par des étais en bois;

9° Monter l'exploitation sur la plus grande échelle possible, afin de diminuer les frais généraux, tout en la proportionnant cependant au débit.

Cette règle s'applique à toute espèce d'entreprise industrielle. Dans une mine métallifère, on sait à peu près le rendement des minerais au fourneau, et on part de cette donnée pour calculer l'étendue du massif à exploiter chaque jour, pour subvenir aux besoins des usines.

Dans les mines de houille, il faut savoir à quel volume, en place, correspond un certain volume mesuré après l'abattage. Règles particulières d'exploitation applicables aux couches de houille.

1o Percer les galeries ou tailles, autant que possible, perpendiculairement aux fissures de la houille; c'est pour cela qu'on évite de percer un grand nombre de galeries en sens divers;

2o Percer de larges tailles, afin d'enlever la houille par gros blocs et diminuer ainsi le nombre des entailles qui ne donnent que de la houille menue et augmentent les frais de maind'œuvre.

La direction, l'inclinaison et les dimensions des galeries dépendent aussi des besoins du roulage et de l'aérage; elles en dépendent même uniquement lorsque la galerie est ménagée à travers les remblais.

3o Isoler les tailles lorsqu'on redoute les irruptions subites d'eau ou de gaz.

C'est ce résultat qu'on se propose d'obtenir en suivant la méthode par massifs longs et celle par compartiment.

4o Éviter d'ouvrir un trop grand nombre de galeries à la fois, et de laisser trop long-temps les piliers ou massifs de houille exposés à l'action nuisible de l'air et de la pression.

La houille des piliers, lorsqu'on la laisse long-temps exposée aux courants d'air et à la pression des bancs supérieurs, perd de sa qualité; elle devient tendré et impropre à donner un bon coke pour le haut fourneau.

5o Éviter d'abandonner du menu dans les vieux ouvrages, et d'y laisser circuler l'air, afin de se préserver des incendies;

6° Disposer les travaux de manière à employer le moins de boisage et de remblais possible, et aviser aux moyens de ne jamais manquer des remblais nécessaires.

Cette règle peut aussi s'appliquer aux mines métallifères, elle est cependant plus particulière aux mines de houille, où le remblai est bien plus rare. AUG. PERDONnet.

EXPLOSION DES CHAUDIÈRES. Des résultats importants sont attendus en ce moment sur les moyens propres à éviter les accidents dont il s'agit ; nous avons cru devoir attendre la terminaison de ces recherches et renvoyer ce que nous avons à dire à ce sujet à l'article MACHINES A VAPeur.

EXPORTATIONS. (Commerce.) Quand les nations sont arrivées à un degré de richesse qui leur permet de produire plus de choses qu'elles n'en peuvent consommer, l'excédant de leur production devient la base de leurs exportations. Le Brésil exporte du sucre et du café; la Suède et l'Angleterre exportent du fer, la Pologue des blés, le Canada des bois, la Russie du chanvre et du goudron, la France des vins, l'Espagne des huiles, l'Italie des soies, l'Allemagne des laines, les États-Unis du coton, le Bengale des indigos. Chaque nation exporte un ou plusieurs articles principaux sur lesquels roule presque tout son commerce extérieur. Elle se procure ainsi les articles qui lui manquent par la vente de ceux dont elle abonde. La Suède paie en fers les vins de Bordeaux, l'Italie en soies les cotons d'Amérique, la Russie en goudron les sucres du Brésil.

Il est facile de voir que pour tous les pays la faculté de s'approvisionner dépend de la faculté des échanges, et que si la Russie, par exemple, voulait recevoir du Brésil autre chose que des sucres et des cafés, elle courrait le risque de n'y pas vendre ses goudrons et ses chanvres. Exiger de l'argent, c'est supposer que le Brésil aurait déjà trouvé un peuple auquel il convenait d'échanger ses espèces contre des productions brésiliennes, ce qui, après tout, n'empêcherait pas le Brésil de payer définitivement en produits brésiliens les produits russes. Chaque peuple a donc un intérêt puissant à recevoir les denrées étrangères pour écouler les siennes. Quiconque ne produit pas

d'indigo et veut s'en procurer, doit les payer avec une marchandise de sa façon ou avec une denrée de son sol. Quand on n'a que des cuirs à vendre, comme Buenos-Ayres, il faut recevoir des vins de France ou des blés de Pologne, sous peine de se passer de blé et de vins, au milieu de la surabondance des cuirs.

Aussi remarque-t-on qu'en général et sauf quelques exceptions, les nations ne font pas difficulté d'admettre sur leurs marchés les denrées exotiques qu'elles ne produisent point ou ne peuvent produire elles-mêmes, et la question des exportations serait bientôt résolue, si elle ne portait que sur ce genre d'objets d'échange. Mais à mesure que l'industrie et l'agriculture ont fait des progrès, chaque peuple a essayé de produire les artiticles qui lui étaient fournis par son voisin : la soie est venue de l'Inde, de la Chine, de l'Espagne, de l'Italie, de la France. Le fer a été fabriqué à des prix bien différents, en Suède, en Angleterre, en France, en Allemagne, en Espagne, partout. Le sucre colonial a trouvé une rivalité formidable dans la betterave; l'Inde orientale a subi la concurrence des Indes occidentales et même celle de l'Égypte pour les cotons. La concurrence est de venue bien vive encore pour certains genres de marchandises, pour les tissus, pour les produits chimiques, pour les boissons fer

mentées.

Dès lors a commencé cette fatale guerre des douanes, dont le but est encore une victoire stérile sur de prétendus rivaux, auxquels on ne peut nuire sans ce nuire à soi-même. Telle nation qui prohibait ou frappait de droits exorbitants les marchandises fabriquées de la nation voisine, a vu frapper les siennes par représailles; elle voulait protéger son industrie, on a frappé son agriculture; d'autres fois elle a cru protéger son agriculture, elle a ruiné son industrie. Vous refusez les bestiaux de la Suisse et du duché de Bade : Bade et la Suisse repousseront vos tissus, et vous verrez s'élever des manufactures aux environs de Zurich, où naguères, on ne rencontrait que des pâtres conduisant leurs troupeaux. Tout le monde a voulu de l'argent, et en définitive l'argent est devenu d'autant plus difficile à gagner, c'est-à-dire les profits d'autant plus difficiles à faire, que les échanges ont éprouvé plus d'obstacles. On s'est imaginé que les exportations

« PreviousContinue »