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1,000 sabres-baïonnettes;

1,000 sabres pour carabines;

3,000 fourreaux de sabres;

600 cuirasses.

En 1845, la fabrication n'a été que de 36,000 fusils, mais, en revanche, on a demandé un crédit de 100,000 fr. plus fort qu'en 1846 :

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La fabrication de 1846, telle qu'elle résulte des chiffres cidessus, suppose, pour les 18 années, une fabrication de :

1,600,000 fusils à percussion;

40,000 fusils de rempart;

40,000 carabines;

160,000 mousquetons;

80,000 pistolets;

340,000 sabres;

400,000 bafonnettes;

40,000 sabres-baïonnettes;

40,000 sabres pour carabines; 120,000 fourreaux de sabres':

24,000 cuirasses.

En consultant l'inventaire des magasins en 1830, et en le comparant à l'inventaire des magasins actuels, déduction faite des armes fournies depuis 1830, on serait sur la voie de grandes dilapidations.

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Fonderies et forges. — Le chiffre total de ce chapitre est de 30,311,000 fr.

200 canons de bronze de tout calibre coûtent 300,000 fr. 200 canons de fonte de 30 coûtent 310,000 fr.

200 obusiers de fonte de 0/22 coûtent 360,000 fr.

Les canons de bronze figurent pour 40-0/0; ceux de fonte pour 20 0/0; les obusiers pour 20 0/0; les projectiles pour 15 0/0, dans les 30 millions.

En comparant l'inventaire de 1830 à celui de 1848, et en

XII.

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déduisant toutes les pièces et les projectiles sortis des magasins dans l'intervalle, on peut contrôler exactement si la fabrication n'a pas donné lieu à des dilapidations.

Poudres. - Il en est de même pour les poudres, dont les fournitures faites à la guerre atteignent le chiffre total de 14,055,000 fr.

Observations sur l'effectif. — L'effectif réel ne comprend ni l'état-major, qui croît d'année en année, ni la gendarmerie.

L'effectif réel de 1831 à 1833 a été de 390,000 h.

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L'appel annuel est de 80,000 hommes; les citoyens pauvres arrachés par l'ordre du hasard aux travaux utiles n'auraient donc dû passer sous les drapeaux :

De 1831 à 1833, que 5 ans ;

De 1834 à 1841, que 3 ans et demi;

De 1843 à 1849, que 4 ans.

D'où vient qu'ils y restent souvent 8 ans?

La réponse se trouverait-elle dans les registres mortuaires des corps en pleine paix?

Frais généraux.-En prenant la différence entre le chiffre total de chaque budget de la guerre et celui de ses dépenses réelles, on établit une colonne de chiffres qui est très curieuse, en ce qu'elle représente les frais généraux.

Cet excédant de dépenses, plus que contestable, se réduit en 1832, sous le maréchal Gérard, à 5,865,000 fr., somme qui s'est élevée, sous le maréchal Soult, jusqu'à 171 millions. La moyenne des dernières années est de 58 millions. Il y a là tout un problème à résoudre.

Dépenses du génie. Sauf les cas extraordinaires, ce sont toujours les mêmes allocations qui y figurent. Ainsi, pour les réparations annuelles des casernes et autres bâtiments militaires, figure toujours le chiffre de 2,500,000 fr. Pour les acquisitions de terrains, c'est tantôt l'allocation de 1,700,000 fr. qui figure de 1831 à 1834;

Tantôt celle de 2,500,000 fr. et 2,150,000 fr. qui figure de 1835 à 1841;

Tantôt celle de 1,675,000 fr. qui figure de 1842 à 1849.

Il serait curieux de cadastrer toutes les acquisitions faites; elles sont portées au budget pour 34 millions.

Observations sur l'effectif des chevaux. L'effectif des chevaux, de 1841 à 1849, est en moyenne de 72,000 chevaux. Ils figurent pour l'article fourrages. Or, les régiments de cavalerie, qui devraient avoir sur ce taux 800 chevaux en moyenne, n'en ont pas 600; l'effectif est donc frauduleux. C'est ce qui explique que, dans les moments de guerre, l'on est obligé de faire faire des achats extraordinaires de chevaux pour remplir un effectif imaginaire.

Observations sur le chiffre des remontes. On calcule les remontes de France sur 1/7° de l'effectif; si l'effectif est fictif d'un tiers, les remontes sont également illusoires. Jusqu'en 1841, le chiffre des remontes se calculait sur le 1/8° de l'effectif. M. le maréchal Soult l'a fait calculer depuis 1841 sur le 1/7o. Différence : 9,780,000 fr.

Résumé le système de la paix armée a coûté à la France, de 1831 à 1849, au détriment du travail, la somme de 6 milliards 850 millions.

1849.

CE QUE COUTE UN SOLDAT.

23 août 1819.

Selon le Moniteur de l'Armée, « chaque homme de troupe, de toute arme et de tout grade, ne coûte, en moyenne, que 371 fr. 23 c. par an, pour ses dépenses de solde, nourriture, habillement, couchage, traitement d'hôpital, etc. » Le simple soldat d'infanterie compte dans cette moyenne pour environ 320 fr.

Si chaque homme de troupe de toute arme et de tout grade ne coûte, en effet, que 371 fr. 23 c.; si chaque homme de troupe coûte si bon marché, d'où vient donc que l'armée coûte si cher? Où sont donc les abus? Le Moniteur de l'Armée pourrait-il nous expliquer comment, avec un budget de la guerre exorbitant, M. Molé, président du conseil, s'est trouvé fort embarrassé pour envoyer un corps d'armée sur la frontière belge, en 1838, lors du réglement de la question du Luxembourg? Comment M. Thiers, en 1840, a été obligé d'accroître le nombre des régiments? Comment, en 1847, le gouvernement a dû accroître le chiffre et la dépense de la gendarmerie? Comment enfin, en 1848, après le 24 février, la dépense de l'armée a encore été augmentée? Où ces augmentations s'arrêteront-t-elles? Si chaque homme de troupe de toute arme et de tout grade ne coûte que 371 fr. 23 c., si ce chiffre est exact, 500,000 hommes

sous les drapeaux ne devraient coûter que 185 millions: cependant, 457,881 hommes coûtent 430,707,476 fr., ainsi que cela résulte du décompte suivant :

L'effectif voté par la loi du 12 décembre 1848, portant fixation du budget rectifié des dépenses de 1848, se trouve réglé à 457,881 hommes.

Les crédits alloués par ladite loi, pour ce même exercice (budget rectifié), s'élèvent à la somme de 430,707,476 fr.

En divisant le chiffre des crédits par le chiffre de 457,881 hommes, la dépense totale moyenne par homme s'élève à 940 fr. 65 c., ce qui équivaut à 245 millions en sus des dépenses de solde, nourriture, habillement, couchage, etc., pour tout homme de toute arme et de tout grade.

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