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en augmentant dans la première année et ThorneThorne, chef du Board local government, attribue cette mortalité au fait qu'en Angleterre les étables ne sont pas surveillées.

A côté de l'influence nocive du lait de mauvaise qualité ou du lait employé de manière défectueuse, il est bon de veiller sur la qualité de l'eau qui sert au coupage du lait pendant les premiers mois et qui peut être le véhicule d'agents pathogènes. Les statistiques avaient montré dès 1864 que, dans deux pays d'Europe, en Norwège et en Portugal, la mortalité infantile ne dépassait pas 8 à 9 p. 100. Il semble très probable que cette faible mortalité n'est pas uniquement due à la qualité du lait, mais aussi à la pureté de l'eau qui sert au coupage. La Norwège et le Portugal présentent en effet au point de vue topographique quelque analogie : les deux pays sont coupés par des montagnes; sur les plateaux, la population est clairsemée, et l'eau est par conséquent exempte des souillures qui contaminent parfois dans les autres pays les sources qui semblent le mieux captées.

En terminant, je signalerai encore un des dangers auxquels les enfants sont exposés. En France, la tradition veut qu'on sorte les nouveau-nés presque par tous les temps. Combien n'en voiton pas à Paris, glacés par la bise d'hiver, subissant des intempéries insupportables même aux adultes?

Schutzenberger de Strasbourg a publié une statistique qui semble au premier abord un peu paradoxale; il en ressort que les enfants nouveau-nés meurent moins que partout ailleurs dans les établissements pénitentiaires. Les raisons de cette anomalie sont multiples, les enfants soignés par leur mère ne sortent pas, et sont toujours soumis à la même température; la mère, sachant fort bien que la manière dont elle soigne son enfant, comptera pour la réduction de la peine qu'elle doit subir, lui donne des soins méticuleux.

Malgré ses imperfections, la loi Roussel doit être rigoureusement appliquée, jusqu'au temps prochain où une loi nouvelle et plus complète de protection de l'enfance, actuellement à l'étude, viendra la remplacer.

Mais elle se base sur la confiance que le législateur a dans le médecin.

Le médecin du lieu d'où part le nouveau-né doit s'assurer que celui-ci n'emporte pas avec lui une maladie dangereuse pour la nourrice.

Le médecin du lieu où arrive le nourrisson doit s'assurer que la nourrice est saine, que les soins de propreté sont bien donnés, que le lait qui sert à l'allaitement est de bonne qualité et provient d'une bête saine, enfin que ses conseils sont réellement suivis.

Ces constatations sont souvent bien difficiles à faire, et le médecin se plaint avec raison que sa responsabilité et ses moyens de contrôle sont bien peu concordants.

Les fonctions confiées à ces médecins par la loi Roussel sont bien plus préservatrices que curatives. Ici encore l'hygiène prime la thérapeutique.

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Depuis 1882, il existe une inspection médicale des écoles, mais, en dehors des grandes villes, ce

service laisse beaucoup à désirer. Tout d'abord, il ne peut guère fonctionner de manière efficace dans les communes où ne réside pas de médecin.

A Paris, le Préfet de la Seine, par arrêté du 15 décembre 1883, a organisé le service de l'inspection médicale des écoles primaires et maternelles, qui sont groupées par circonscriptions comprenant chacune de quinze à vingt classes. Tout enfant qui présente les symptômes d'une affection contagieuse est immédiatement renvoyé à sa famille et n'est de nouveau admis à reprendre place dans la classe qu'après avoir obtenu un certificat médical, constatant qu'il ne présente aucun danger pour ses condisciples.

Des arrêtés préfectoraux ont fixé les mesures prophylactiques à observer dans les écoles.

C'est ainsi qu'il est prescrit que les locaux doivent être désinfectés une fois chaque année, et lorsqu'il est survenu une épidémie.

Un autre arrêté porte que lorsqu'un enfant aura été atteint de diphtérie, le médecin inspecteur devra joindre à son certificat, constatant la guérison de l'enfant, une attestation du service bactériologique de la ville de Paris, portant que

l'enfant n'a plus dans la gorge ou la bouche de bacilles de Loeffler.

La rentrée des élèves, lorsqu'ils ont eu une fièvre éruptive, est réglée, quant à sa date, conformément aux prescriptions de l'Académie de médecine.

Ces mesures prophylactiques sont excellentes, elles garantissent l'enfant contre les maladies. surtout contre les maladies épidémiques. Mais, pour être efficaces, elles doivent être mises en pratique par un médecin très soigneux. Je sais qu'à l'école le maître signale au médecin les enfants qui lui paraissent souffrants, qui ont la fièvre, qui sont fatigués; mais il est des maladies transmissibles qui ne se traduisent chez l'enfant par aucun malaise appréciable, tel est le groupe des teignes, qui font tant de ravages parmi les écoliers. Le médecin est donc obligé de procéder avec un soin extrême à l'examen de ces jeunes élèves.

La loi porte que les écoles doivent être blanchies et lessivées tous les ans et que tous les jours elles doivent être balayées et arrosées.

A Paris, ces prescriptions sont suivies, mais je

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