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Il n'a pas contesté avoir vu Pichegru à Paris.
Il a confessé avoir vu Georges avec Pichegru.

Il a déclaré avoir entendu dire à Pichegru, qu'il croyait que Moreau ne travaillerait pas pour les Bourbons.

Qu'on avait parlé vaguement sur ce texte.

Qu'il avait demandé quel était le but que Moreau se proposait; et qu'à ce qu'il croyait, Pichegru lui avait répondu qu'on ne pouvait le deviner.

Devant le magistrat chargé de l'instruction, il a persisté. Il a été reconnu par Dubuison et sa femme, par les filles Rochelle et Lebault.

Il est impossible de ne pas voir en lui, et en son frère les mêmes pensées, les mêmes motifs pour arriver en France, la même marche et la même direction;

Ils doivent donc, dans le présent acte être placés sur la même ligne.

CHARLES D'HOZIER.

Il a été nommé page des grandes écuries en 1789.

Il a commencé son service en 1790, et l'a fini au mois d'Août 1792.

11 resta long-tems à Chartres,

Il y a contracté beaucoup de dettes,

Il annonça en 1799, l'intention de passer à Saint Domingue; il obtint même un passeport, mais au lieu de s'embarquer il se jeta dans la chouannerie.

Il a servi sous Limoelan, dont le nom connu était alors pour le Roi.

Il a servi sous la Prévalaye.

C'est sous ses ordres qu'il a été commandant en second de la légion de la Guerche.

Après la pacification, il a été chargé du licenciement des différens corps, et s'est rendu à Rennes, pour s'occuper de la liquidation des dettes du corps de la Prévalaye. Il paraît qu'il continua d'y recevoir des fonds pour la paye des jeunes gens enrôlés.

On prétend que toutes les dettes payées, il est resté plus de 60,000 fr. qui ont été versés entre les mains de Georges,

Ses intrigues à Rennes excitèrent la surveillance de la police générale.

Un mandat d'arrêt fut lancé contre lui, au mois de Janvier 1801.

Une actrice nommée Richardi, sachant qu'on devait l'arrêter
la sortie du spectacle, trouva le moyen de le faire évader.
Il se cacha long-tems à Rennes, et partit enfin pour Paris.
Il y resta quelque tems, sans rien faire.

Il fit un voyage à Londres, où il vit Coster St. Victor, et les autres chefs de Chouans et rebelles qui s'y étaient réfugiés..

Revenu en France, il acheta des chevaux et des voitures qu'il fit valoir.

La première destination de ces chevaux et de ces voitures était sans doute de faciliter les transports et les communica tions des ennemis de la tranquillité de la France.

L'établissement fut d'abord fixé rue Saint Apolline, il le fut aussi, vieille rue du Temple.

Charles d'Hozier vit de son propre aveu Bouvet qui lui demanda s'il ne pourrait pas procurer des logemens à quelques émigrés qui passeraient d'Angleterre en France.

Il vit aussi Raoul Gaillard, dit St. Vincent et Jean Marie, dit Lemaire, qui lui parlèrent également de logemens.

Les dernières résolutions des conjurés lui furent communiquées il promit de s'occuper, et s'occupa réellement de faire préparer les endroits pour recevoir les sicaires qui devaient dé barquer d'Angleterre.

C'est lui qui corrompit Spin, et l'attacha à la conspiration. C'est à son instigation, que cet homme a fait louer par la fem me Dubuission, sous le nom de femme Berry, rue de Carêmeprenant No. 21. l'appartement où Georges a logé avec Picot son domestique, et Joyaux, son aide-de-camp. Spin n'y eut pas fait une cache, s'il n'eût pas été instruit des motifs de la location.

C'est encore lui qui a fait louer le logement où était placé Michelon, rue de Bussy, faubourg Saint Germain et c'est toutjours Spin qui s'en est mêlé, et qui a fait une cache, que Michelot et sa femme prétendent même n'avoir jamais connue,

C'et lui qui a payé la location de ce dernier appartement, et des travaux qui y ont été faits.

Qui pourrait douter que c'est encore à sa sollicitation, que Spin a fait louer, sous le nom de Dubuissou, la maison rue Jean Robert, où avait été préparé un nouveau repaire pour les brigands.

Il a été, lors du premier débarquement, avec Desol audevant de Georges et de ceux qui l'accompagnaient, il l'a ramené de Saint Leu Taverny dans sa voiture.

Il avait fait louer pour son compte, le local de la fruitière, rue et montagne St. Genevieve. C'est lui qui l'a cédé à Georges Joyaux et Bourbon.

Il a été habituellement voir Datry, chez Dubuisson et Michelot.

Il l'avait placé avant chez Hizay.

Il n'a pu disconvenir de tous ces faits, lors de son arrestation. Il a été obligé d'avouer qu'il avait vu Raoul Gaillard chez Georges, à Chaillot et rue de Carême-prenant, et qu'il l'avoit également vu chez Dubuisson.

Il a été forcé de convenir qu'il avait vu Georges à Chaillot, et rue de Carême-prenant, et que dans une conversation, en présence de Villeneuve, Saint Hilaire, Georges et autre, il avait

entendu dire qu'on pourrait tenter un changement du gouver

nement.

Il a ajouté qu'il avait cru qu'on entendait replacer un Bourbon sur le trône, qu'on devait réunir le plus de monde possible et que les ci-devant princes français devaient venir en France.

Enfin, il n'a pu dénier qu'il connoissait depuis deux ans, la fille Hizay, qui a joué un rôle marquant dans la conspiration et que c'etait lui qui, étant lié avec la fille Bedigié, avait fait placer chez sa mère un sac renfermant des uniformes, trois sabres commandés et fabriqués à Paris, et des effets dont partie a été reconnue pour être à Raoul, à Armand Gaillard et à Tamerlan.

On a entendu celui qui avait fait découvrir ce sac, et qui. saviat que c'était Charles d'Hozier qui l'avait fait déposer.

On a entendu un armurier, qui a déclaré qu'un des sabres avait été commandé par Roger, et d'Hozier est convenu qu'un de ces sabres lui appartenait.

Ses liaisons avec Desol sont connues, c'est lui qui l'avait placé chez la femme Denand.

Ses liaisons avec la fille Mallet le sont aussi.

On n'igore pas l'intérêt qu'il a toujours pris aux conjurés poursuivis par la justice.

Il est établi par l'instruction, qu'après avoir fait louer, par la fille Bedigié, rue Saint Martin, un local qui a été meublé à ses frais, au lieu de l'habiter, il s'est retranché dans un grenier.

Il est établi qu'il avait pris toutes les mesures pour tâcher qu'on ne vit dans cette maison, dont Gallais est propriétaire aucune trace de son existence.

Il l'est, qu'on lui a trouvé une paire de pistolets de poche chargés.

Il a été généralement reconnu dans les confrontations. Toutes ces vérités ne l'ont point empêché de soutenir qu'il était innocent et incapable de s'unir à des assassins.

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Il était à Mitaw en 1799.

Il est premier aide-de-camp du ci-devant comte d'Artois.
Il est son confident,

Ses fréquens voyages en France pour la contre-révolution,

sont connns.

Il a fait partie du troisième débarquement.

Il était lié à Londres, avec Georges et Pichegru.

Il l'était aussi avec Lajolais.

Il a logé pendant environ huit jours avec les deux frères Po

lignac, dans le repaire préparé aux conjurés, chez Dubuisson, rue Jean Robert;

Il été arrêté le 13 Ventôse, rue des Quatre fils No. 8, chez un nommé la Bruyère qui prétend avoir été long-tems son de mestique.

Il y logeait avec Polignac (Jules).

On lui a trouvé deux pistolets chargés, une croix de St. Louis, des lettres de change, écrites en anglais payables à Hambourg.

Il y avait trois jours qu'il était dans cette maison garnie avec Polignac (Jules) et aucune déclaration n'avait été faite à la po lice.

On a trouvé son portrait dans le secrétaire de la Bruyère, qui prétendit qu'il lui en avait fait présent, en reconnaissance sans doute, des services du même genre qu'il lui avait rendus. Dans le nombre des effets saisis comme lui appartenant, était une boîte renfermant un portrait.

Derrière ce portrait est écrit ce qui suit.

PAROLES DE MONSEIGNEUR.

Conserve-toi pour tes amis, et contre nos ennemis communs !! 22 Oct. 1796.

Donné par Monseigneur le comte d'Artois à son fidèle de Rivière son aide-de-camp, au retour de plusieurs voyages dan◄ gereux à Paris et à la Vendée.

Le portrait est celui du ci-devant comte d'Artois. Les expres sions recueillies prouvent l'attachement qu'il a pour son aidede-camp.

C'est de Rivière qui a écrit lui-même ce qu'on lit derrière ce portrait.

La conséquence juste est qu'il a eu, dans la Vendée et à Pa ris, des missions concordantes avec la dernière qu'il venait remplir en France.

Interrogé, le 16 Ventôse dernier, au ministère de la police, il n'a pu contester qu'il était débarqué à l'aide d'un bâtiment anglais Capt. Right.

Il a fait sur le surplus des réponses évasives et négatives. Il n'a pu cependant dissimuler qu'il avait vu Pichegru et Rousillion.

Ne voulant pas faire un aveu complet sur l'objet de son voyage, il a prétendu qu'il avait voulu s'assurer de l'état des choses et de la situation politique de l'intérieur de la France, afin d'en faire part aux princes, qui auraient jugé d'après ces observations, s'il était de leur intérêt de venir en France ou de rester en Angleterre.

Il n'a pu nier qu'il connaissait Rochelle, dit Richemont, porté sur la liste des brigands.

Le 21 il a avoué avoir vu Georges en Bretagne.

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Il a dit que ne commandant ni n'obéissant à personne, il ne pouvait influer ni agir sur la détermination de Georges.

Il n'a pu continuer de soutenir, comme il l'avait fait dans son premier interrogatoire, qu'il n'avait pas vu Georges à Paris. Il a prétendu lui avoir trouvé beaucoup d'indécision.

Il a dit qu'il croyait que le moyen qu'on devait employer pour opérer le rétablissement désiré par les Princes, était la réunion d'une force assez imposante pour s'attirer des parti

sans.

Il a été reconnu par Dubuisson et sa femme.

Il a été obligé d'avouer, le 8 Germinal, qu'il avait logé chez eux avec les frères Polignac.

Il a éte reconnu par Couchery, qui a attesté l'avoir vu chez Lajolais, rue Culture Saint Catherine, depuis le débarque

ment.

Par Couchery, qui a déclaré l'avoir trouvé souvent avec Pichegru, chez la fille Gilles, rue des Noyers, et l'avoir toujours considéré comme ayant toute la confiance de cet exgénéral.

Sa présence à Paris, ses rapports avec plusieurs des chefs et des agens de la conspiration, ses anciens voyages en France, et leur but, sa qualité d'aide de camp et de confident du cidevant comte d'Artois, son débarquement avec des hommes à la solde de l'Angleterre, ét qui arrivaient armés de poignards, démontrent que c'est avec raison qu'il a été signalé sur la liste des conspirateurs.

Lours DucÓRPS.

Ila servi en 1796, dans l'armée des rebelles, à Sancerre, sous le commandement d'un nommé Mallet.

Il fut arrêté et condamné à Bourges, par une commission militaire, à dix années de fers.

Au bout de treize mois, il s'évada des prisons et se retira à Orléans.

Quatre ou cinq mois après, Mallet découvrit sa demeure et le fit venir à Rouen. Mallet avait auprès de lui deux jeunes gens, nommés Louis et Auguste, qui paraissaient commander sous ses ordres.

Un de ces jeunes gens le plaça chez Monnier, maître de pension, qui demeurait alors à Rouen,

Sa mission était d'enrôler pour l'armée royale; il recruta trente jeunes gens, il avait deux louis par mois.

Monnier quitta Rouen pour s'établir à Aumale, où il pouvait servir plus utilement le parti des rebelles.

Louis Ducorps le suivit et demeura chez lui.

Plusieurs années après, il reçut de Mallet, prenant la qualité de commandant en chef pour le roi, un brevet de' capitaine, ainsi conçu:

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