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LES

DERNIERS JOURS

DE

LA GRANDE ARMÉE.

LIVRE SIXIÈME.

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CHAPITRE XXI.

SOMMAIRE. Tableaux des forces respectives des armées, à l'appel du 14 juin 1815.— Le jeudi, 15, à deux heures et demie du matin, la diane bat dans tous les bivouacs de l'armée française; ordre du jour de l'Empereur! - L'armée franchit la frontière moins un seul homme, et cet homme, c'est le maréchal duc de Trévise. - Positions des armées anglaise et prussienne. Marche joyeuse des Français vers l'ennemi; PREMIÈRE FATALITÉ de la campagne; le général Vandamme n'exécute pas à temps son ordre de mouvement; vives et inutiles instances du général Rogniat auprès de ce général; causes et conséquences de ce refus. Enlèvement des premiers postes prussiens; aspect du pays depuis Beaumont jusqu'à Charleroy. Arrivée de l'avant-garde devant cette ville; les sapeurs et marins

maréchal.

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de la garde en gagnent la tête, au pas de course, pour suppléer à l'absence du troisième corps; combat de Marcinelles; premiers trophées de la campagne. Attaque et enlèvement du pont de Charleroy par les sapeurs et les marins de la garde. L'Empereur entre à Charleroy à onze heures. Combat de Gilly; mort du lieutenantgénéral Letort, colonel des dragons de la garde impériale, aide de camp de l'Empereur. - Part du maréchal Grouchy dans ce combat; ses explications sur le peu de fruit que l'on sut en tirer; refus du comte Vandamme de seconder le maréchal Grouchy dans une reconnaissance sur Fleurus. Combat de Thuin, enlèvement de ce poste par l'avant-garde du deuxième corps; son entrée à Marchiennes-au-Pont. Combat du 1er de hussards contre le 6o de hulans prussiens. Résultats de la journée. Arrivée du maréchal Ney à Charleroy; accueil que lui fait l'Empereur en lui confiant le commandement en chef de son aile gauche. Arrivée du maréchal à Frasne, son retour à Charleroy, à minuit; il soupe et confère avec Napoléon jusqu'à deux heures du matin, et rejoint ses troupes; explications du colonel Heymès à l'occasion des reproches adressés au prince de la Moskowa par la plupart des historiens de cette campagne. Instructions écrites de Napoléon transmises au Aspect du grand quartier-général pendant la nuit du 15 au 16 juin; positions de l'armée française; sourdes rumeurs : défection du lieutenant-général comte de Bourmont, et des officiers de son état-major; son entretien avec le général Hulot avant de franchir la frontière; réflexions sur ce fâcheux incident. général Bourmont et du colonel Clouet au comte Gérard dredi, 16 juin, marche sur Fleurus; l'armée se déploie dans la plaine et la parcourt en tous sens, en se rendant à la rencontre de l'armée prussienne. Description topographique du champ de bataille. — Causes déterminantes de son choix par Blücher; dispositions stratégiques de l'armée prussienne. Combat de tirailleurs à Fleurus; premier coup de canon de la journée ; préliminaires de la bataille. Premières positions des divers corps de l'armée française. — Échauffourée qui faillit coûter la vic ou la liberté au comte Gérard, pendant une reconnaissance. Effectif des combattants des deux armées en présence. — L'Empereur inspecte la ligne des vedettes, et jette un dernier coup d'œil sur le champ de bataille. Première lettre du major-général duc de Dalmatic au prince de la Moskowa. Entrevue de Blücher et de Wellington avant le combat; elle dure depuis une heure jusqu'à une heure trois quarts de l'après-midi. Trois heures, signal de la bataille. Paroles remarquables de Napoléon au comte Gérard. Trois heures un quart, deuxième lettre du major-général au prince de la Moskowa; conséquences de la nou

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Lettres du

· Ven

exécution des ordres qu'elle transmettait; DEUXIÈME FATALITÉ de la campagne.

Tableaux des forces des armées respectives, le 14 juin 1815, au soir et avant l'ouverture des hostilités.

Armée française.

Le 14 juin, au soir, les appels constatèrent que la force de l'armée qui, dans quelques heures, allait franchir la frontière, était de cent vingt-deux mille quatre cent huit hommes, et de trois cent cinquante bouches à feu (a).

Toutes les dispositions de concentration avaient été exécutées avec tant d'ordre, de précision et de mystère, que l'armée ennemie ne se doutait pas que nous fussions campés et en ligne à une lieue et demie d'elle, et que nos grand-gardes ne fussent séparées des leurs que par quelques monticules.

Le but de l'Empereur était donc atteint sous ce rapport essentiel.

Tableau général des armées alliées, en ligne devant nous, le 15 juin (b).

(a) Voir le tableau récapitulatif de l'armée du Nord, page 494 du tome 1er.

(6) Extrait de la campagne de l'armée prussienne en Belgique, en 1815, par Wagner, aujourd'hui général, et alors major à l'état-major de l'armée prussienne. Ouvrage officiel, imprimé à Berlin, en 1825, avec autorisation supérieure, c'est-à-dire du Roi.

Armée prussienne du Bas-Rhin, sous les ordres du feldmaréchal prince Blücher de Wahlstadt.

Premier corps d'armée, lieutenant-général de Ziéten : 34 bataillons, 32 escadrons, 12 batteries composées de 96 pièces, total: 30,831 hommes.

Deuxième corps d'armée, général Pirch : 36 bataillons, 36 escadrons, 10 batteries composées de 80 pièces, total: 31,758 hommes.

Troisième corps d'armée, lieutenant-général de Thielmann: 30 bataillons, 24 escadrons, 6 batteriés composées de 48 pièces, total: 23,980 hommes.

Quatrième corps d'armée, général comte Bulow de Dennewitz : 36 bataillons, 43 escadrons, 11 batteries composées de 88 pièces, total: 30,328 hommes.

Total général de l'armée prussienne: 136 bataillons, 135 escadrons, 39 batteries composées de 312 pièces, totaux : 116,897 hommes et 312 bouches à feu.

Depuis le 15 mai, le feld-maréchal Blücher avait transféré son quartier-général à Namur, et à la fin du même mois, la plupart des brigades se trouvaient au complet; l'armée fut cantonnée ainsi qu'il suit :

Premier corps d'armée à Charleroy ;

Deuxième id. id.

à Namur ;

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