ART. VII. Les Actes de saint Didyme, martyr à Alexandrie, et de sainte Theddon, vierge. ART. VIII. Les Actes de saint Irénée, évêque de Sirmich et martyr, et ceux de saint Pollion, ART. IX. Les Actes de sainte Sotère, vierge, et de saint Pancrace, martyrs à Rome. ART. X. Les Actes de sainte Afre, martyre à Augs- bourg, et de saint Euple, diacre et martyr.. DES AUTEURS SACRÉS ET ECCLÉSIASTIQUES. AUTEURS ECCLÉSIASTIQUES. [Ive SIÈCLE.] CHAPITRE PREMIER. Des Actes des Martyrs dans la persécution de Dioclétien Origine de 1. Dioclétien était en Orient vers l'an 302. persecu- euen, en de Dio- Comme sa timidité naturelle 1 lui donnait de la 1 Lactant., de Mort. Persecutor., num. 10 et seq. tous ceux qui se trouveraient dans son palais, Tertull., lib. de Idolol., cap. 16 et 17. Premier édit contre en 303. le sentiment de Galère et furent d'avis qu'il fallait exterminer les chrétiens. Dioclétien refusa encore de se rendre, et voulut que l'on consultât les dieux. Il envoya donc un aruspice à Milet demander le sentiment d'Apollon, qui avait là un oracle célèbre parmi les païens, en un lieu appelé Branquides. L'oracle répondit en ennemi du culte du vrai Dieu. Ainsi Dioclétien, ne pouvant résister à ses amis, à César et à Apollon, consentit à une persécution générale, à condition toutefois qu'elle se ferait sans effusion de sang: Galère, au contraire, voulait que l'on brûlât tout vifs ceux qui refuseraient de sacrifier aux idoles. 2. Le jour que l'on choisit pour ouvrir la les chrétiens persécution fut la fête des Terminales, le dernier jour de l'année romaine, qui était le 23 de février, comme si ce jour eût dû être le terme et la fin de la religion chrétienne. C'était l'an 303 de Jésus-Christ, le vingtième du règne de Dioclétien, son huitième consulat, et le septième de Maximien Hercule. Ce jour étant venu, dès le grand matin, un préfet, avec des officiers de guerre et du fisc, suivis de soldats des gardes, vint à l'église de Nicomédie, qui était placée sur une éminence, d'où on la voyait du palais de l'empereur. On enfonça les portes, et on y chercha l'idole du dieu; car les païens croyaient que les chrétiens avaient aussi des idoles dans leurs temples. Les Écritures que l'on y trouva furent brûlées, et le reste fut abandonné au pillage. Dioclétien et Galère considéraient ce désordre de leurs fenêtres, et disputaient entre eux s'ils feraient mettre le feu à cet édifice. Dioclétien fut d'avis qu'on se contenterait de l'abattre, de peur que l'embrasement ne se communiquât à plusieurs grandes maisons qui étaient voisines de cette église, et son avis fut suivi. Le lendemain, 24 février, on afficha un édit par lequel il était ordonné que toutes les églises seraient rasées et les Écritures brûlées; que tous les chrétiens seraient privés de tout honneur et de toute dignité; qu'aucun rang ne pourrait les exempter de la torture; que toutes sortes de personnes auraient action contre eux, et qu'ils n'en auraient contre qui que ce fût; qu'ils ne seraient reçus à demander justice ni pour vol, ni pour violence, ni pour adultère; que les affranchis perdraient leur liberté. Tel fut le premier édit de Dioclétien, qui, quoique très-rigoureux, ne contenta pas néanmoins Galère, qui voulait la perte entière des chrétiens. Pour y faire résoudre Dioclétien, il fit lui-même mettre le feu au palais par ses gens, et en accusa les chrétiens, comme des ennemis publics. On prétendait qu'ils avaient fait complot avec les eunuques, qui étaient aussi chrétiens, de faire périr dans cet embrasement les deux empereurs. Il semble qu'on les rendit encore coupables de quelques révoltes qui s'émurent dans la Mélitène, en la petite Arménie, peu de temps après ce premier édit. Second e troisième les chrétien en 303. 3. Quoi qu'il en soit, il en vint un second 2 la même année 303, portant que tous ceux édits contre qui gouvernaient les Églises, seraient mis aux fers et contraints par toutes sortes de moyens à sacrifier aux dieux. Ainsi les prisons se trouvèrent remplies d'évêques, de prêtres, de diacres, de lecteurs et d'exorcistes. On en publia aussitôt un troisième, qui ordonnait que les prisonniers qui sacrifieraient, seraient mis en liberté, et que ceux qui refuseraient de le faire, seraient tourmentés par tous les supplices imaginables, jusqu'à ce qu'ils consentissent à obéir. 3 Quatriem édit contr en 304, 4. Vers la fin de la même année 303, la persécution fut plus violente; car les édits les chrét es précédents ordonnaient la peine de mort * seulement contre les ecclésiastiques, et celui que Dioclétien donna en dernier lieu, portait ordre généralement à tout le monde de sacrifier aux idoles sous peine de mort. C'est à cet édit qu'il faut rapporter ce que dit Constantin, « que Dioclétien tira contre l'innocence le glaive qui ne doit être employé que contre le crime, et qu'il écrivit avec la pointe de ce glaive, s'il est permis de parler ainsi, des édits sanglants, et commanda aux juges d'employer toute la force et la subtilité de leur esprit à trouver de nouveaux supplices. » 8 Mabillon, tom. Analector, pag. 136. Euseb., lib. II de Vit. Constantini, cap. 51. 7 Lact., lib. de Mort. Persecutor., num. 16. 8 Sulpitius-Severus, lib. II, cap. 46. |