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Ces Mémoires se composent de quatre volumes. Nous n'avons rien à dire d'avance sur les révélations d'un honnête homme, témoin pendant si longtemps des mystères du chevet impérial; mais cependant nous sommes frappés de cette idée que, puisque l'on a souvent remarqué en Napoléon d'incroyables petitesses dans les voies immenses de sa politique, on doit s'attendre, par suite même d'un caractère aussi violemment contrasté que le sien, à voir surgir des jets de grandeur du milieu des plus petits détails de la vie privée. Ainsi, après avoir connu le grand homme d'état dans l'intérieur de son cabinet et quelquefois le héros sur le champ de bataille, on connaîtra l'homme débarrassé des soins de l'empire, redevenu homme seulement et se livrant, dans la partie la plus intime de sa vie, aux saillies de son caractère, de ses passions humaines, et de cette bizarrerie élevée qui s'accommode si bien avec la puissance d'un vaste génie.

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MÉMOIRES D'UN PAGE.

POUR SERVIR A L'HISTOIRE DE L'INTÉRIEUR DES COURS DE FRANCE, DE NAPLES, DE MADRID, DE HOLLANDE, DE WESTPHALIE,

ET DE FLORENCE,

DE TURIN

SOUS LA DYNASTIE DE NAPOLEON.

QUATRE VOLUMES IN-8.

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Les deux premiers volumes paraîtrout le 1er novembre prochain.

Déjà, dans un de nos précédens prospectus, nous avons annoncé les Mémoires d'un Page, et nous avons fait observer que, par l'effet d'un hasard aussi heureux que singulier, l'auteur de ces Mémoires, page de Napoléon, était fils d'un page de Louis XVI et petit-fils d'un page de Louis XV. Certes le titre de page ne promet pas de la part de l'auteur une grande discrétion, mais ses souvenirs sont mûris par l'âge; car déjà le temps de l'empire est pour nous bien loin dans le passé, et d'ailleurs les personnes qui jusqu'ici ont honoré de leur confiance nos nombreuses publications, savent qu'il n'est jamais sorti de notre établissement un ouvrage dont la lecture ait pu causer le moindre scandale. La langue française se prête avec tant de souplesse à peindre tous les tableaux et à en varier les nuances, qu'aujourd'hui on peut presque tout dire sans choquer personne. Notre page, ainsi que le titre

détaillé de ses Mémoires l'annonce, a vu surtout les cours des princes et des princesses de la famille de Napoléon. Ces princes, disséminés autour de la grande figure qui domina l'Europe pendant quinze ans, ne ressemblaient pas mal à ces petits enfans qui se jouent sur la statue du Nil, dans le jardin dest Tuileries. Nous pensons qu'après avoir vu dans les Mémoires de M. de Bourrienne quel était l'éclat du foyer de la lumière impériale, il ne sera peut-être pas moins intéressant de voir les reflets de cette lumière sur des personnes dont la plupart ne brillèrent que par réverbération. C'est, au surplus, ce dont le public sera bientôt à même de juger.

MÉMOIRES

DE

BRISSOT-WARVILLE,

SUR SES CONTEMPORAINS, LA FIN DU DIX-HUITIÈME SIÈCLE, ET SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

QUATRE VOLUMES IN-8.

Les deux premiers volumes paraîtront le 15 octobre prochain.

Au milieu des souvenirs de la révolution française, il en est peu de plus touchans que ceux qui nous rappellent les malheureux Girondins, et l'on ne pourrait sans doute choisir un moment plus propice pour publier les Mémoires d'un homme qui fut considéré comme chef de ce parti désigné souvent sous le nom de Brissotins.

Brissot, en butte à des attaques journalières et aux plus odieuses calomnies, pour répondre à ses détracteurs, avait écrit une partie de ses Mémoires en 1785. Enfermé à l'Abbaye après le 31 mai, il reprit ce travail et chercha à adoucir les ennuis de sa prison, en faisant le récit de sa vie privée et celui de sa carrière pendant la révolution.

Né à Chartres, Brissot y eut pour amis d'enfance, pour camarades de collége, des hommes tels que Guillaud, Chasles, Sergent et Pétion, qu'il devait suivre ou retrouver plus tard sur la scène du monde. Il se rend à Paris et devient clerc de procureur avec Roberspierre. Il abandonne la chicane pour la litté

rature, et accueilli par Linguet, il se trouve bientôt en contact avec les chefs des divers partis, qui se divisaient la société : avec Linguet et d'Alembert; avec la Barre et Palissot. Il peint en passant les beaux esprits, les philosophes, les conteurs de salons, les critiques des journaux. Son goût pour les sciences le jeta dans l'étude de la physique, et ce fut avec Marat qu'il s'associa pendant plusieurs années pour se livrer à cette étude. Qui mieux que Brissot peut nous faire connaître Marat? C'est peut-être le seul homme qui ait eu des relations intimes avec cet être qu'on croyait insociable. Plus tard il se lie avec Mirabeau, Clavières, d'Espremenil, Bergasse, et il nous montre comment, réuni à eux, il a préparé par des écrits politiques, composés en commun et répandus secrètement par les soins de Kommast, la grande insurrection de la nation française. Secrétaire de la chancellerie du duc d'Orléans, Brissot révèle aussi, sur l'intérieur du Palais-Royal, plus d'un détail que madame de Genlis a oubliés, et qui ne doivent pourtant pas être perdus pour l'histoire.

Telle est l'esquisse rapide mais incomplète de la première partie des Mémoires de Brissot. La seconde partie commence en 1788, et demanderait trop d'espace et de temps pour être analysée. Rédacteur du Patriote Français, depuis cette époque jusqu'au 31 mai 1793, membre de l'assemblée législative et de la convention nationale, long-temps l'un des principaux chefs du club des Jacobins, lié de la plus tendre amitié avec madame Rolland et avec presque tous les Girondins, après avoir marché avec Danton, Camille Desmoulins et Roberspierre, comme précédemment avec Lafayette et Dumouriez, il a vu de près toutes les célébrités du temps. Témoin des événemens les plus mémorables, et souvent acteur dans ces événemens, depuis la prise de la Bastille jusqu'au 31 mai, depuis le procès du roi jusqu'au procès des Girondins, qui mieux que lui a pu peindre les hommes et retracer les événemens? Ce qu'il a écrit n'a ni l'ordre, ni le style de l'histoire; il a souvent jeté au hasard, et à mesure qu'elle's se présentaient à son esprit, les pages qui forment cette seconde partie de ses Mémoires, mais ces pages, écrites jusqu'au matin du jour où il mourut, et comme au pied de l'échafaud, sont pleines d'intérêt, de vérité, et souvent de la plus pénétrante éloquence.

Conditions de la Souscription.

Le prix de chacun des ouvrages est de 15 francs la livraison de deux volumes et 18 francs par la poste.

On peut souscrire séparément à chacun des trois ouvrages.

DE M.

DE BOURRIENNE,

MINISTRE D'ÉTAT.

CHAPITRE PREMIER.

-

- Abo

Premier temps de mon établissement à Hambourg. lition du calendrier républicain. Armemens en Autriche. Communication d'une note diplomatique. Griefs de Napoléon contre l'empereur d'Autriche.-Apologie de la conduite de Bonaparte faite par lui-même. — L'empereur au sénat. — Projet d'organisation de la garde nationale. Napoléon à Strasbourg. Mot de Bonaparte sur Mack. Proclamation de l'empereur. - Prétention de Napoléon d'être toujours attaqué. Reconnaissance sous les murs de Vienne. Un plan de cam

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pagne.
Colère feinte et satisfaction réelle de l'empe-
reur. Le capitaine Bernard en Illyrie. Long oubli.
Besoin de connaître Raguse. Le colonel Bernard
aide-de-camp de Napoléon. -Avancement rapide et mé-
rité. Le premier officier du génie et niaiserie de Clarke.

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J'étais déjà depuis trois mois à Hambourg, lorsque j'appris qu'enfin l'empereur venait d'en finir

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