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Les trois premiers Chapitres de ces Leçons de Grammaire, que l'Auteur appelle Inftruction préliminaire, ont pour objet de donner aux pères de famille & aux Inftituteurs les moyens propres à préparer l'efprit des enfans à la connoiffance de la Grammaire. 1°. En leur faifant connoître ce que c'eft qu'un mot; 2°. en les exerçant à faire l'énumération d'un affemblage quelconque de mots, & à les diftinguer les uns des autres par les différentes idées que chacun d'eux exprime; 3°. en leur apprenant ranger tous les mots d'une Langue en trois claffes principales ; favoir Nom, Verbe, Particule.

Quelques perfonnes qui ne connoiffent que des méthodes peu philofophiques, pourroient ne pas approuver cette divifion en trois parties effentielles du Difcours cependant l'Aureur n'a fait que fuivre le fentiment de plufieurs Grammairiens célèbres, il paroit même que cette divifion nappartient pas aux Modernes, ainsi que Ja remarqué M. de Rochefort, l'un de MM. les Commiffaires.

Pour aider encore plus l'intelligence des enfans, M. l'Abbé Gaultier fait ufage avec

volt rendre fa méthode plus généralement & plus conftaniment utile, qu'en adoptant le moyen de reunion qu'indique ici MM. les Commiffaires de l'Académie, vient de former un Cours de Jeux inftructifs pour la Jeuneffe, que le Gouvernement a jugé digne d'être mis fous fa protection.

eux de deux moyens peu connus jusqu'à préfent dins les Livres élémentaires, mais qu'il croit de la plus grande utilité.

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Le premier de ces moyens eft l'Etymologie. Il eft certain, di-il, que tous les » inots qui expriment les rapports de la » Grammaire, ne fint pour les enfans » que des mots vides de fens, des mots » barbares; mais que ces mors foient expliqués par l'étymologie, les enfans ne "manqueront pas d'être conduits à la connoiffance du rapport qu'ils expriment. » Il est étonnant qu'après tour ce qui a été dit par le Président de Broffes fur l'Art de l'étymologie, il n'y ait encore qu'un très petit nombre de perfonnes qui aient connu les avantages.

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Le fecond moyen dont l'expérience » m'a fait voir qu'on peut faire ufage avec » fuccès pour aider l'intelligence des enfans, » eft celui des geftes. Ce langage fimple, naturel & fenfible, conduit fans peine leur efptit à l'analyse des rapports les plus » abftraits, les plus compliqués, & les moins perceptibles de l'Art de la parole, fi l'on fair en tirer parti fans en abufer, » & fans affiblir l'action de l'entendement, Je fais perfuadé que fi cette même » vérité étoit plus généralement connue fi elle étoit fur-tout adoptée dans l'éducation avec les procédés néceflaires pour » qu'elle foit conftamment utile, elle " pourroit avoir plus d'influence qu'on ne FS

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» penfe, fur les progrès de l'efprit humain, » Elle le formeroit prefque naturellement » à l'analyse la plus claire, la plus facile, » d'un grand nombre d'idées compliquées, « reçues par les oreilles. Ce fens, fi parel«feux par lui-même, feroit avantageufement remplacé par celui des yeux, fens exquis dans les enfans, & qu'on doit beaucoup exercer, lorfqu'on veut leur » donner une véritable inftruction.

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On fe plaint fouvent que l'intelligence des enfans ne fe développe pas allez, quoiqu'ils travaillent beaucoup; mais cette lenteur ne feroit-elle pas notre ouvrage ? Nous ne parlons jamais à tout leur efprit, & même, en lui parlant, nous »ne nous mettons pas à fa portée «.

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Nous avons cru devoir rapporter ce morceau de l'Avant-Propos des Leçons de Grammaire, afin de donner une idée de la fagacité de l'Auteur, & de la manière vraiment philofophique avec laquelle il a éclairci & développé une des parties les plus abftraites du fyftême des connoiffances humaines.

M. l'Abbé Gaultier, après avoir offert dans fes Leçons préliminaires les principaux rapports de la Grammaire, expofe les autres dans les Leçons fuivantes, fous les titres de Développement du Nom, développement du Verbe, développement de la Particule. Chacune de ces Leçons eft fuivie de l'exercice du jeu qui lui eft relatif, & du tableau de fon mécanisme.

Il fuffit de réfléchir un peu fur cette méthode, pour fentir combien elle eft propre à faire difparoître les difficultés qu'on a regardées jufqu'à préfent comme inféparables de l'étude de la Grammaire, & à mettre en peu de temps les perfonnes même les moins inftruites en état de l'enfeigner' aux autres.

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PANÉGYRIQUE de Saint LOUIS de France, prononcé dans l'Eglife des Prêtres de l'Oratoire, rue S. Honoré,. devant MM. de l'Académie Royale des Infcriptions & des Sciences, le 25 Août 1787, par M. l'Abbé LAMBERT, Chanoine & Grand-Chantre de Vienne. A Paris, chez Periffe, Libraire, Pont S, Michel; & chez les Marchands de Nou

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veautés.

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» Le premier vœu des Peuples, dit M. Lambert, en fe donnant des Rois, a été d'être heureux. Ils ont voulu ramener parmi eux la juftice & la paix. Ils ont penfé qu'en remettant leurs intérêts en"tre les mains d'un feul, il les rendroit plus facrés; que le dépofitaire de l'au»torité fouveraine la feroit fervir au bien » de tous; qu'il feroit l'appui du foible le fléau du méchant, le vengeur de linnocent. Le malheureux, ont-ils dit » car il entre dans les deffeins de la Fro

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"vidence qu'il y ait des infortunés fur » la terre, malgré les efforts des hommes, » le malheureux du moins aura un pro»tecteur; il ira à fon Roi, & s'en retour» nera confolé.

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Parmi les Sonverains cependant dignes de régner dans la mémoire des hommes, j'en découvre un célèbre par fes talens » & par fes vertus, qui a rendu fes Peuples tout à la fois heureux & puiffans,

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qui au grand nom de Héros a joint le »nom plus glorieux de Roi Citoyen; en » un mot, qui a été grand, & qui a été "bon. Ce Souverain eft S. Lonis, Roi de » France; & c'eft fous ce point de vue que je me propofe de vous le préfenter".

M. Lambert préfente auffi - tôt la fituation du Royaume à la mort de Louis VIII, des troubles que Blanche de Caftille, Régente, eut la fageffe de diffiper, en oppofant un vaffal à l'autre, & en gagnant les Miniftres Anglois. S. Louis, jeune encore, conduit les foldats & marche à l'ennemi Il donne à Taillebourg des preuves de la plus grande valeur & d'une exceffive prudence. Le tableau des fcènes qui fe reproduifoient dans tous les Royaumes, quoique purement hiftorique & dégagé de la pompe oratoire, eft ingénieufement rapproché, & fert à faire fortir S. Louis de cere foule de Rois fes contemporains, parmi lefquels il devoit tenir la première place.

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