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NADERMANN (F. J.). Compositeur; professeur de harpe; premier harpiste de la musique de S. M. l'empereur et roi, et de la musique particulière de S. M. l'impératrice et reine; ayant composé une foule de morceaux de musique dédiés à l'impératrice. Premier harpiste de la chapelle et de la musique du roi, en 1814; ayant composé des romances royalistes, notamment le Tombeau de Louis XVI.

NANSOUTY. Grand-aigle de la légion d'honneur; nommé par l'empereur général de division; premier écuyer de sa maison. Par sa lettre du 2 avril, il informe le gouvernement provisoire de sa soumission à la maison de Bourbon. (Journal des Débats, du 10 avril 1814); chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, le 1er juin 1814; capitaine-lieutenant de la ire compagnie des mousquetaires de la garde du roi. (10 juin 1814). Mort le 11 février 1815.

NAPOLEON (Buonaparte). Eve de l'école militaire de Brienne; ayant servi la république et juré haine à la tyrannie. Premier consul de la république; empereur des Franais et roi d'Italie.

Il abdiqua en avril 1814.

Le 20 mars 1815 il prétend qu'il n'a pas abdiqué.
Le 22 juin suivant il abdique encore.

NAPOLEON (Lucien). Républicain ardent, ministre de 'intérieur sous le consulat; il avait juré fidélité à la répulique et haine à la royauté ; il compose les vers suivans :

Sur un siége éclatant, vois cet autre Louis
Dont le regard serein exprime l'indulgence;
Rien ne pourra lasser sa tranquille clémence,
Et dans tous ses sujets il aura des amis.
Que de pleurs répandus à son heure dernière !
Privés d'un si bon père,

Les peuples orphelins connaîtront la douleur.
Un meilleur roi jamais ne porta la couronne;
Jeune, il profitera des leçons du malheur;
Monarque, il placera la bonté sur son trône.

(Charlemagne ou l'église délivrée, poëme en 24 chants; par Lucien Buonaparte.)

Lui qui prêchait l'égalité; prince de Canino.

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NEY, né le 10 janvier 1769. Général sous la république ; maréchal d'empire; nommé par l'empereur grand-aigle de la légion d'honneur (13 pluviose an 13); grand-officier de l'empire; prince de la Moscowa, duc d'Elchingen.

Copie d'une lettre de M. le maréchal Ney à S. A. le prince de Bénévent, président de la commission composant le gouvernement provisoire.

<< Monseigneur,

» Je me suis rendu hier à Paris avec M. le maréchal duc de Tarente et M. le duc de Vicence, comme chargé de pleins-pouvoirs pour défendre près de S. M. l'empereur Alexandre les intérêts de la dynastie de l'empereur Napoléon. Un événement imprévu ayant tout à conp arrêté les négociations, qui cependant semblaient promettre les plus heureux résultats, je vis dès lors que, pour éviter à notre chère patrie les maux affreux d'une guerre civile, il ne restait plus aux Français qu'à embrasser entièrement la cause de nos anciens rois; et c'est pénétré de ce sentiment, que je me suis rendu ce soir auprès de l'empereur Napoléon, pour lui manifester le vœu de la

nation.

» L'empereur, convainèn de la position critique où il a placé la France, et de l'impossibilité où il se trouve de la sauver lui-même, a paru se résigner, et consentir à l'abdication entière et sans aucune restriction; c'est demain matin que j'espère qu'il m'en remettra lui-même l'acte formel et authentique ; aussitôt après, j'aurai l'honneur d'aller voir Votre Altesse Sérénissime. »

Je suis avec respect,

Monseigneur,

De Votre Altesse Sérénissime,
Le très-obéissant serviteur.
Signé le maréchal NEY.

Ney faisait partie du cortège de Monsieur, lors de son entrée dans Paris.

<< Monsieur, a dit le maréchal, nous avons servi avec zèle un gouvernement qui nous commandait au nom de la France. V. A. et S. M. verront avec quelle fidélité et avec quel dévouement nous saurons servir notre roi légitime. »>

(Journal des Débats, du 14 avril 1814.)

Et on a vu avec quelle fidélité et avec quel dévouement M. Ney a servi S. M.

Extrait de l'ordonnance du roi, donnée au château des Tuileries, le 20 mai 1814.

da

« Notre cousin le maréchal Ney est nommé commandant en chef corps royal des cuirassiers, des dragons, des chasseurs et des chevau-légers-lanciers de France. »

Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, le 1er juin 1814; pair de France le 4 juin suivant.

« M. le maréchal Ney, prince de la Moscowa, a prié le roi de lui donner une destination. S. M. l'a assuré qu'elle comptait sur så fidélité. M. le maréchal a baisé la main du roi avec un enthousiasme respectueux, et lui a dit que le plus beau jour de sa vie serait celui où il pourrait lui donner des preuves de son dévouement. »

(Journal de Paris, du 11 mars 1815.)

ORDRE DU JOUR.

Le maréchal prince de la Moscowa aux troupes de son

ime

gouvernement.

<< Officiers, sous-officiers et soldats !

» La cause des Bourbons est à jamais perdue! La dynastie légique la nation française a adoptée va remonter sur le trône: c'est ■ l'empereur Napoléon, notre souverain, qu'il appartient seul de -égner sur notre beau pays! Que la noblesse des Bourbons prenne e parti de s'expatrier encore, ou qu'elle consente à vivre au milieu le nous, que nous importe? La cause sacrée de la liberté et de notre ndépendance ne souffrira plus de leur funeste influence. Ils ont -oulu avilir notre gloire militaire; mais ils se sont trompés: cette loire est le fruit de trop nobles travaux, pour que nous puissions amais en perdre le souvenir.

>> Soldats! les temps ne sont plus où l'on gouvernait les peuples en touffant tous leurs droits: la liberté triomphe enfin, et Napoléon, otre auguste empereur, va l'affermir à jamais. Que désormais cette ause si belle soit la nôtre et celle de tous les Français! Que tous les raves que j'ai l'honneur de commander se pénètrent de cette grande érité !

>> Soldats! je vous ai souvent menés à la victoire, maintenant je eux vous conduire à cette phalange immortelle que l'empereur Naoléon conduit à Paris, et qui y sera sous peu de jours; et là, notre =pérance et notre bonheur seront à jamais réalisés. Vive l'empereur!» Lons-le-Saulnier, 13 mars 1815.

Le maréchal d'empire,

Signé PRINCE DE LA MOSCOWA.

Aussi M. Ney est-il pair de France. (Décret impérial du 4 juin 1815.)

NICOLAÏ (de). Nommé par l'empereur préfet de la Doire; nommé par le roi préfet de l'Arriége. (20 juin 1814.)

NOEL. Auteur des nombreuses et volumineuses compilations à l'usage des lycées impériaux-royaux-impériaux; membre de la légion d'honneur.

M. Noël, pour ses cartes de visites, aurait pu faire graver une planche sur laquelle il aurait fait tirer les épreuves

contenant ces mots :

Noël, conseiller ordinaire, inspecteur général du conseil de l'université......... Avant 1814, il ajoutait au mot université, impériale; en 1814, royale; et après 1814, impériale, ainsi de suite. On conçoit qu'il est une foule de nos messieurs qui ont été obligés de faire des frais pour renouveler leurs têtes de lettres ou leurs cartes, suivant les circonstances. Les girouettes un peu expérimentées ne font jamais imprimer ou graver que des cadres, et on remplit à la main les dénominations régnantes. Si nous avions, je suppose, le malheur de tomber sous la domination du sophy de Perse, on voit que sa hautesse n'adopterait ni le titre de royale, ni celui d'impériale, et moins encore peut-être celui de républicain.

Pour en revenir à M. Noël, à qui nous demandons pardon de cette petite digression, nécessaire cependant aux personnes qui, comme lui surtout, seront dans le cas de mettre en usage ce que nous proposons, nous ajouterons qu'il fut nommé inspecteur général des études par le roi (17 février 1815); et qu'il avait publié en 1793 une lettre sur l'antiquité du bonnet rouge, considéré comme signe de la liberté, et que M. Barbier lui attribue le Nouveau Siècle de Louis XIV, imprimé à la même époque. Voici quelques passages de l'avertissement de ce dernier ouvrage.

« L'ouvrage que nous offrons au public est un de ceux qui n'auraient jamais vu le jour sous l'empire du despotisme. La partie louangeuse aurait seule échappé au ciseau de la censure; car en fait de gouvernement, on ne permettait jamais de voir qu'un côté du tableau, et le revers était soigneusement dérobé aux yeux de la pos

térité. Tout ce qui semblait défavorable aux principes reçus où à l'amour propre des familles dominantes, tout ce qui prêtait aux allusions était enlevé des écrits destinés à l'impression. Ceux qui ont été à portée de connaître les détails de cette inquisition politique, savent qu'il n'y a guère eu d'ouvrages sur l'histoire de France, qu'elle n'ait rectifié impitoyablement. >>

Cet avertissement est terminé par ce passage.

« Il existe une infinité de personnes qui, ne pouvant remédier aux maux actuels, ont besoin, pour respirer un peu, de détourner de temps en temps les yeux des tableaux affligeans qui les poursuivent depuis quelques années. C'est à elles particulièrement que nous présentons cet ouvrage d'un genre absolument nouveau, et le plus propre peut-être à lui procurer de salutaires distractions. Sa rédaction a été pour nous du même genre d'utilité; nous nous y sommes livrés dans les momens de repos qui nous ont été laissés; mais l'on doit s'imaginer que notre travail a été souvent interrompu. Pour peu qu'il soit accueilli, nous satisferons promptement sa curiosité sur la régence du duc d'Orléans et le règne de Louis XV. Tous les matériaux sont déjà rassemblés et mis en ordre : ils sont d'autant plus intéressans, que les événemens se rapprochent de nous davantage, et qu'on y voit très-clairement le germe de la mémorable révolution qui de la France doit vraisemblablement se communiquer aux autres contrées de l'Europe. »

NOUGARÈDE DE FAYET. Chevalier d'empire; membre de la légion d'honneur; conseiller titulaire de l'université impériale, en 1814; conseil honoraire au conseil royal de l'instruction publique, en 1814; et redevenu titulaire de l'université impériale, le 31 mars 1815. Il est difficile, en dix mois de temps, de varier plus constamment.

OTTO. Comte d'empire; grand-officier de la légion d'honneur; ministre plénipotentiaire près S. M. l'empereur l'Autriche; conseiller d'état, service extraordinaire (1811); conseiller d'état honoraire au conseil du roi (1814); rentré au service de Napoléon, sous-secrétaire d'état au ministère Hes affaires étrangères, le 27 mars 1815; et envoyé par lui comme plénipotentiaire en Angleterre, le 25 juin 1815.

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