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chez les vertébrés supérieurs, est cependant fort intéressant à étudier chez les poissons. L'oreille n'est pas renfermée dans un labyrinthe cartilagineux, mais bien membraneux. On y trouve un vestibule puis une sorte de limaçon, des canaux semi-circulaires, un canal externe et des sacs renfermant un liquide qui tient en suspension des corpuscules calcaires nommés otolithes. Ces otolithes semblent destinés à favoriser l'audition, car des nerfs s'y épanouissent. Les otolithes manquent chez bon nombre de poissons. Les canaux semicirculaires, généralement grands, portent chacun une ampoule munie d'un filet nerveux.

Sens de la vue.

Les yeux des poissons sont parfois très grand, d'autres fois très petits, quelquefois même si minuscules qu'ils ne peuvent servir à la vue, chez les myxinoïdes par exemple. Chez le cyprin télescope (cyprinus macrophtalmus), les yeux font sur la tête une saillie de 2 à 5 centimètres, de là son nom. Le globe oculaire est hemisphérique chez les poissons, la cornée transparente est peu convexe et très étendue. Le cristallin est sphérique et souvent volumineux, il fait saillie au-devant de la pupille. Dans l'intérieur du corps vitré on trouve quelques corpuscules dont on ignore encore la fonction.

Voici, d'après le Dr Moreau', les dimensions comparées des yeux du thon et du merlan; elles font voir que le diamètre transversal peut différer dans de notables mesures du diamètre longitudinal.

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La plupart du temps, les yeux des poissons sont découverts, cependant, quelques squales ont une paupière placée à

1. Dr Moreau, Histoire naturelle des poissons, tome I.

l'angle interne de l'oeil et qui peut s'étendre au-devant de lui: l'humeur aqueuse se trouve par cela même fort réduite. L'iris présente des teintes variées, d'un beau brun doré chez la tanche, il est jaunâtre chez la brème, rouge chez le rotengle, doré chez la lotte, etc.

Les anableps, poissons de l'Amérique septentrionale, présentent la singulière particularité d'avoir la partie antérieure du globe de l'œil traversée par une bande qui la coupe en deux segments d'inégale convexité, de sorte qu'ils peuvent voir aussi bien dans l'air que dans l'eau, ce qui leur permet de saisir avec sûreté leur proie dans l'un et l'autre de ces éléments. (Paul Gervais.)

Production d'électricité.—Quelques poissons sont pour

Fig. 7. Torpille électrique.

vus d'organes électriques qui sont pour eux des armes défensives ou offensives, et dont ils se servent le plus souvent pour paralyser leurs proies. Les torpilles, les silures, les gymnotes et quelques autres espèces sont dans ce cas.

Les propriétés électriques de la torpille (fig. 7), d'abord signalées par Rédi au dix-huitième siècle, puis par Réaumur, furent étudiées ensuite par le Dr Brancroff qui, le premier soupçonna la force électrique. Plus tard, Walsh, Matteuci, Breschet, Becquerel, etc., complétèrent ces études.

L'appareil électrique est double, il est placé de chaque côté de la bouche et des organes respiratoires. C'est un organe en forme de demi-disque, formé d'une foule de petits prismes hexagonaux placés à côté les uns des autres et perpendiculairement au sol. Ces prismes sont divisés transversalement en segments superposés, par des diaphragmes qui alternent régulièrement et qui sont imbibés d'un liquide albumineux. Il y a, suivant la taille des torpilles, de 800 à 1,200 de ces prismes dans chaque organe, ils sont séparés les uns des autres par des cloisons de tissu cellulaire qui reçoivent des filets nerveux et des vaisseaux. L'électricité s'élabore dans le cerveau, à la volonté de l'animal, les filets nerveux le transportent dans les organes précédemment décrits, où elle s'accumule et sert alors suivant les besoins.

D'après M. Sicard, ces organes offrent avec les muscles une analogie complète; selon cet auteur 1, l'électricité produite sous l'influence de l'excitation nerveuse excito-motrice, n'est pas autre chose qu'une transformation de la force, qui se traduirait en mouvement si ces parties étaient formées de tissu musculaire normal.

Chez le silure électrique, poisson qu'on trouve dans les eaux douces de l'Afrique centrale et dans le Nil, où les Arabes le désignent sous le nom de raasch, c'est-à-dire tonnerre, l'appareil électrique est situé immédiatement audessous de la peau. Il est double, une cloison qui règne tout le long du dos et du ventre sépare les deux parties.

Le gymnote ou anguille électrique est propre à l'Amérique du Sud. A. de Humbold en a fait une étude fort intéressante. Les décharges produites par le gymnote sont beaucoup plus intenses que celles fournies par la torpille et le silure on ressent la commotion dans quelque partie du corps qu'on les touche; mais c'est surtout par les attouche

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1. Éléments de Zoologie, par Henri Sicard.

ments sous le ventre et aux nageoires pectorales qu'on donne lieu à d'étonnantes secousses. « Quand on a vu que les anguilles électriques renversent un cheval en le privant de toute sensibilité, dit M. de Humbold, on doit craindre sans doute de les toucher au premier moment qu'on les a sorties de l'eau. Cette crainte est effectivement si forte chez les gens du pays, qu'aucun d'eux ne voulut se résoudre à dégager les gymnotes des cordes du harpon, ou à les transporter aux petits trous remplis d'eau fraîche que nous avions creusés sur le rivage de Cano de Bera. Il fallut bien nous résoudre à recevoir nous-même les premières commotions, qui certainement n'étaient pas très douces. Les plus énergiques surpassaient en force, les coups électriques les plus douloureux que je me souvienne jamais d'avoir reçus fortuitement d'une grande bouteille de Leyde complètement chargée. Nous conçûmes dès lors que, sans doute, il n'y a pas d'exagération dans le récit des Indiens, lorsqu'ils assurent que des personnes qui nagent se noient, quand une de ces anguilles les attaque par la jambe ou par le bras. Une décharge aussi violente est bien capable de priver l'homme pour plusieurs minutes de tout l'usage de ses membres. Si le gymnote se glissait le long du ventre et de la poitrine, la mort pourrait même suivre instantanément la commotion. >>

On trouve des gymnotes dont la longueur dépasse 1,60. L'organe producteur d'électricité chez ce poisson, règne tout le long du dessous de la queue; il est formé de quatre faisceaux constitués par de petits prismes analogues à ceux qui forment l'appareil électrique de la torpille.

C. Fonctions de reproduction.

Organes mâles. Chez les poissons, la reproduction est sexuelle, c'est-à-dire qu'elle nécessite l'intervention de deux éléments, l'un mâle et l'autre femelle, pour donner naissance à un être nouveau.

que dans les eaux de la baie de Santorin, à un tel point, que les navires doublés de cuivre s'y rendent pour nettoyer leur carène.

Les eaux courantes renferment encore des quantités très variables de matières organiques qui, suivant M. Bobière, paraissent augmenter pendant les crues. L'action de ces substances sur la nature des eaux est étudiée tout au long dans un autre chapitre (Altérations des cours d'eau, page 158 et suivantes).

Les eaux renferment des proportions assez diverses d'azote et d'ammoniaque, qui proviennent soit de la dissolution des azotates, soit des pluies, qui apportent des quantités plus ou moins fortes de ces deux substances, surtout par les temps d'orage.

Les eaux de sources sont encore de composition très variable; de plus, leur température est loin d'être toujours la même.

Température des eaux. Le degré de température des eaux est le plus souvent en raison de la nature et de la profondeur du terrain d'où elles émergent. Ainsi dans les terrains de sédiment supérieurs, on ne rencontre jamais de sources thermales, et rarement des sources tempérées; mais dans les terrains de sédiment moyen, inférieur, de transition, et même volcaniques anciens, les sources froides. jaillissent aussi bien que les sources tempérées ou thermales; d'où l'on a conclu, avec raison, que les eaux minérales froides émanant de terrains de sédiment supérieurs, se minéralisent à la manière des eaux de mines, par la lexiviation seule, tandis que celles des terrains plus profonds empruntaient leurs principes, partie à la lixiviation, partie aux réactions qui s'opèrent entre les matériaux solides du globe, sous l'influence d'un gaz et d'une température toujours supérieure à celle de l'air ambiant. (Dictionnaire des eaux minérales.)

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