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remarquait M. Boulay, section de législation, service ordinaire. (Moniteur du 26 mars 1815.).

BOULOGNE (Etienne-Antoine de), né dans le département de Vaucluse.

Baron d'empire, membre de la légion d'honneur; évêque de Troyes, sacré à Paris dans la chapelle impériale des Tuileries, le 2 février 1809. Parmi les nombreux sermons débités par monseigneur, suivant les temps, les circonstances, les occasions, la présence des auditeurs, on remarquera que celui qui commença sa réputation fut celui qui avait pour objet l'éloge de saint Louis, prononcé avant la révolution devant l'académie française. Il fut secrétaire du concile national convoqué à Paris en 1811 ? par l'empereur Napoléon; il avait été en 1807 nommé pour faire les fonctions de secrétaire au chapitre général des sœurs de la Charité, présidé par Madame Mère, et prononça dans cette assemblée le discours d'ouverture, dans lequel on remarque ce passage :

<< Gloire donc et actions de grâces au héros réparateur qui, au milieu des plus hauts faits dont l'histoire fasse mention, n'a pas dédaigné de porter un regard favorable sur vos pieux asiles, et vient, par son nouveau décret, leur donner un nouveau gage de leur durée, comme un garant de plus de leur prospérité : génie unique, qui suffit à tout, et auquel rien ne semble suffire; qui ne laisse rien échapper à sa vigilance, ainsi qu'à sa valeur; qui ne trouve rien au-dessous de sa sollicitude, ainsi que rien n'est au-dessus de sa puissance; qui ne s'occupe pas moins des sœurs de la Charité que de ses capitaines; qui élève à la fois des hospices et des arcs de triomphe; qui, non moins habile dans la science des détails que dans ces vastes plans qui embrassent l'ensemble, tient jusqu'au dernier fil de l'administration, et trace un décret sur les hospitalières, de cette même main qui balance le sort des rois et signe le destin du monde.... »

Malgré ce passage éloquent, M. l'abbé donna sa démission d'évêque; mais il remonta sur son siége en 1814, et prononça dans l'église de Saint-Denis, le 21 janvier 1815, l'oraison funèbre de très-haut, très-puissant, trèsexcellent prince, Louis XVI, roi de France et de Navarre. On a publié en 1815, chez madame veuve Lepetit, un volume in-8° intitulé : La France en deuil, dans

lequel on trouve des fragmens de cette oraison funèbre; nous y renvoyons nos lecteurs.

BOURDOIS. M. Bourdois était, depuis long-temps un paisible oratorien que les vanités de ce monde ne tentaient guère. Il lui prit la fantaisie, en 1806, de troquer son froc contre un bonnet carré de conseiller ordinaire et d'inspecteur général de l'université impériale. Moyennant une légère formule de fidélité à S. M. l'empereur et roi il fut installé dans lesdites fonctions. (Almanachs impériaux depuis 1806 jusqu'à 1813 inclusivement.)

Moyennant la légère formule renouvelée à quelques mots près, S. M. le roi de France et de Navarre le maintint dans sa place de conseiller ordinaire et d'ins, pecteur général de l'université, qui se trouvait alors royale. (Voyez Almanach royal.) L'empereur revient, M. Bourdois, avec sa petite formule d'usage de fidélité, se retrouve dans son même fauteuil en 1815. (Décret impérial du 31 mars 1815.)

· BOURDONNAY DE BLOSSAC (de la). Sous-préfet de l'arrondissement de Sancerre; auditeur au conseil d'état, service extraordinaire (avant 1814); maître des requêtes ordinaire au conseil du roi. f4 juillet 1814.)

BOURGEOIS DE JESSAINT. Baron d'empire; chevalier de la légion d'honneur ; préfet, de temps immémorial, du département de la Marne. La première fois que M. de Jessaint ou Jessain est entré dans les murs de la ville de Châlons, il a dit : M'y voilà, et je m'y maintiendrai quoi qu'il arrive. En effet, le drapeau tricolore décorait les édifices publics on y vit successivement des aigles, le drapeau blanc; enfin le drapeau tricolore et les aigles. M. de Jessaint sur sa chaise préfectorale a vu toutes ces mutations sans sourciller. Moyennant un bon serment dûment prononcé et signé, il se moquait du reste. Voilà de la philosophie pour un préfet, ou nous ne nous y connaissons pas.

BOURIENNE. Camarade de collége et secrétaire intime de l'empereur, fut par lui nommé conseiller d'état ;

chargé d'affaires à Hambourg, au nom de S. M. l'emperenr

et roi.

Nommé par le gouvernement provisoire directeur général des postes, vu l'absence de M. de la Valette. (Moni teur du 4 avril 1814. )

Conseiller d'état (le 4 juillet 1814), chargé d'affaires à Hambourg au nom de S. M. Louis XVIII. (Journal des Débats, du 18 septembre 1814.)

Nommé par le roi préfet de police à Paris, le 14 mars 1815.

BOURLIER (Jean-Baptiste ). Baron d'empire; membre de la légion d'honneur, par l'empereur; né à Dijon, le 1er février 1731; sacré le 25 avril 1802 évèque d'Évreux.

Pair de France. (Ordonnance du roi, du 4 juin 1814.) BOUTARD. Un des collaborateurs du Journal de 'Empire ou des Débats, et signant M. B. (Voyez le Journal des Débats, du 10 mai 1814.)

<< Sans doute ce bonheur inespéré, ces bienfaits d'une sagesse et d'une grandeur d'âme sans exemple, n'ont point été, pour toute Ja France, sans mélange de quelques maux; 'la guerre la plus juste ses calamités; nos campagnes et plusieurs de nos villes ont con sidérablement souffert. Mais à qui se prendre de ces désastres? Ne sont-ils pas, comme tant d'autres, les fruits de l'ambition de l'orgueil, de l'avarice, de la dureté d'âme du tyran? N'est-ce pas Buonaparte, et Buonaparte seul, qui a rassemblé, de tous les points de l'Europe, pour les amener comme par la main sur nos frontières, ces multitudes d'armées formidables; et lorsqu'elles ont eu atteint ces frontières, n'est-ce pas Buonaparte encore qui n'a rien fait pour les empêcher de les franchir? La France envabie était bonne pour se défendre, et lui avec elle. Sa politique hasardeuse ne voyait dans l'invasion de notre territoire, dont, après tout, les peuples lui sont étrangers, qu'un prétexte aux impôts arbitraires et sans bornes, aux conscriptions anticipées, aux levées en masse, à l'armement des femmes et des enfans, à toutes les sortes de mesures destructives pour nous, sur lesquelles il fondait le salut des siens. C'est Buonaparte encore qui a plus que doublé les maux de cette guerre, en grevant nos campagnes de la subsistance et de l'entretien de nos propres armées, qu'il laissait sans vivres, sans vêtemens, sans chevaux pour les transports, tandis que lui-même tenait en réserve des trésors, dont une faible partie

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soustraite à la rapacité de sa famille, a suffi pour payer tout à la fois un mois de la solde de cette même armée. Et que dirə de l'affreux despotisme qui livrait nos villes sans muralles aux horreurs des siéges et des assants, en exigeant d'elles une résistance insensée ?

Il est certain que les alliés n'ambitionnaient pas d'envahir la France; leur conduite à Paris est actuellement le témoignage irréfragable de la sincérité de leurs déclarations sur les bords da Rhin, et le sens clair de ces déclarations n'était autre que celuici : « Donnez-vous un gouvernement avec lequel nous puissions » vivre en paix, et nous vous donnerons la paix. » Dès lors nous avons eu l'alternative ou d'abolir la tyrannie, ou de laisser périr la patrie. Loin de moi l'idée de rappeler un choix dont nous avons depuis réparé, sinon l'immense dommage, du moins la honte. Mais ce qu'aujourd'hui encore il n'est point inutile de redire, c'est que Buonaparte et son gouvernement subsistant, l'invasion de la France était d'une nécessité absolue pour les puissances de l'Europe; il fallait, pour leur salut à toutes, qu'elles brisassent la verge de fer avec laquelle Buonaparte dirigeait, au gré de son ambition, un peuple tel que les Français. Il était inévitable que la France fit accablée à son tour pour son opiniâtreté à se faire l'instrument des fureurs du plus dangereux comme du plus imprévoyant des conquérans; rien désormais ne pouvait la soustraire à ce grand ́acte de représaille. Mais, après cela, quel abime de misère et de honte s'il lui eût fallu demeurer esclave de Buonaparte vaincu! Par fortune, le sang de nos souverains légitimes n'avait point été tout épuisé; il s'est trouvé des Bourbons pour faire que nous ne demeurassions pas sous un joug avili : grâces à eux, les Français rendus à leurs rois, rendus à eux-mêmes, pourront se vanter da moins de n'avoir été asservis qu'aussi long-temps que la main qui les tenait enchaînés les a conduits à la victoire. »

Croirait-on que M. Boutard n'a eu que cette opinion? Le lecteur sera agréablement surpris en apprennant que ledit M. Boutard ne pensait pas ainsi autrefois : en parlant de M. Roehn, il prétend « qu'on passe devant son tableau sans même remarquer ce qui devrait le faire distinguer, la disposition des masses, la finesse des tons, l'imitative et le fini des détails, tels, par exemple, que la broderie et l'étoffe demi-usées de quelques habits, et, ce qui mérite surtout d'être observé, la ressemblance précieuse et si zare du portrait de S. M. »

(Journal de l'Empire, du 28 décembre 1812.)

<«< De toutes les grandes choses qui se sont faites de nos jours, auchne peut-être n'est plus digne de l'attention du monde, que cette fameuse expédition d'Egypte dont on publie aujourd'hui la relation et les précieux résultats; entreprise jusqu'alors sans exemple, qui ne pouvait en effet s'exécuter que dans un siècle tel que le nôtre, et sous la conduite d'un héros auquel les âges précédens n'ont rien qu'ils puissent comparer.

>> L'antiquité n'a pas manqué de conquérans illustres, et ses sages n'ont point ignoré que le perfectionnement de l'homme est la plus noble fin des travaux de l'homme : plusieurs se sont dévoués, ont affronté de grands périls et fait de grands sacrifices, les uus pour porter la civilisation aux peuples barbares, les autres pour aller recueillir au loin les trésors de la sagesse et de la science. Dans les temps modernes, ces excursions sublimes, régularisées et perpétuées par la toute-puissance des institutions religieuses, ou favorisées par les efforts de gouvernemens bienfaisans et éclairés, prirent un caractère encore plus imposant, et influèrent en plus d'un sens sur Ja prospérité des états qui les secondaient : les travaux des missionnaires et les expéditions pacifiques des navigateurs du siècle dernier, tiendront une grande et honorable place dans l'histoire de l'esprit humain.

>> Toutefois, aucune de ces entreprises n'approche de l'expédition d'Egypte, par l'importance de l'objet, l'étendue et l'ensemble des vues, la force des combinaisons, les résultats probables. Jamais on n'avait pensé si positivement à employer ensemble à une même fin, deux choses aussi incompatibles en apparence, que la civilisation et Ja guerre ; à réunir, pour en faire l'application simultanément, les deux principes desquels dérive toute domination, l'ascendant des lumières et la force des armes. Or, tel est incontestablement lé système selon lequel a été conçue l'expédition d'Egypte.

» La partie militaire de l'expédition se trouva composée comme naturellement de l'élite d'une armée victorieuse, sous ce même capitaine qui s'offrait de la conduire à de nouveaux triomphes. Quant à l'autre partie, qu'on appelle la partie civile,.... le secret avait été jugé nécessaire; nul ne savait le but de l'entreprise dans Jaquelle il s'engageait; et telle était la confiance de tous dans Villustre chef qu'on leur nommait, que cette incertitude n'arrêta personne; on vit pour la première fois un corps nombreux de savans entrer dans la formation d'une armée, etc. »

(Journal de l'Empire, du 5 avril 1813.)

BOUVIER (Claude-Pierre ), né en 1759. Avocat au parlement de Dijon, professeur à l'université de droit, maire de Dôle; baron d'empire; membre de la légion

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