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LETTRE HISTORIQUE ET CRITIQUE,

Au fujet du Bréviaire imprimé fous le nom de Louis XIII, en 1642 1743 ; à M. l'Abbé D***.

J'Ad

'Admire tous les jours l'étendue de votre Littérature, mon cher Abbé, les faits les plus cachés, ceux même qu'on ne trouve que dans les plus vaftes Bibliothéques, vous font connus, comme fi vous poffédiez ces immenfes tréfors que le goûr, les foins & l'habileté de plufieurs hommes fçavans ont fucceffivement amaffés.

Cependant avec toutes vos lumieres connoiffiez-vous Louis XIII pour Auteur? Voilà un fait que je ne fçais que d'aujourd'hui, & ravi de la découverte, je me hâte de vous l'apprendre. En feuilletant ce peu de Livres que vous nous connoiffez, j'ai trouvé un gros in- 16 de 726 pages, chiffre arabe, & de 146, chiffre romain, qui a pour titre : Parva Christiane pietatis Officia, per Chriftianiffimum Regem Ludovicum XIII, ordinata : Parifiis, è Typegraphia Regia, 1642. Ces mots per Chriftianiffimum Regem, m'ont arrêté; car je con

noiffois bien Louis XIII pour un Prince inférieur à fon pere, & fort au deffous de fon fils; plus fage & plus dévot que l'un & l'autre, dans le fens qu'on prend aujourd'hui ces deux termes; mais je ne soupçonnois pas même qu'il pût être Auteur : j'ai donc voulu fçavoir fi, outre le titre qui eft formel, je ne trouverois pas encore d'autres preuves qui attribuaffent à ce Prince cer Ouvrage de piété; or ces preuves, je les ai trouvées dans les Approbations qui fuivent. Celle qui eft à la tête de toutes eft du célébre Charles-François Abra de Raconis (a), connu des Sçavans.

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(a) De Raconis fut nommé à l'Evêché de Lavaur en 1837; il mourut au château même de Raconis près Monfort-l'Amaury, le 16 Juillet 1646. Oa rapporte de lui un fait fort fingulier: » il eft vrai, dit M. Simon: (Lettres choifies, tome premier, pag. 10. 2o édit. 1702.) que le Cardinal de Richelieu avoit auprès de lui M. de Raconis, Docteur de Sorbonne, ( il étoit Docteur de la Maifon de Navarre.Vide Launoy. R.Navar » r&, Gymn. Hift. tom. 2. pag. 828.) & qui a été Evêque de Lavaur: il étoit même très bien dans fon efprit; mais j'ai appris du P. du Laurens (de l'Oratoire ), qu'il étoit auprès de Son Emi» nence plutôt en qualité de bouffon que de Docteur. M. de Richelieu avoit à lui plufieurs per» fonnes pour le divertir: il donnoit de tems en tems à de Raconis un texte bizarre pour prêcher devant lui fur le champ, dans une cham»bre où il s'enfermoir exprès. Ce Docteur qui

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par fes démêlés avec les Théologiens de P. R. & plus généralement par la critique que Despréaux en a faite dans fes Vers. (Voy. Lutrin, Chant IV. vers 171.)

Or cette Approbation eft trop finguliere pour le fond & pour les termes, pour ne pas vous l'envoyer toute entiere.

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Quod poft Robertum (b) ac Ludovicum IX » étoit payé pour faire rire le Cardinal, difoit cent impertinences. Le P. du Laurens qui étoit quel » quefois de la partie, ne peut s'empêcher de rite toutes les fois qu'il me parle de cette comédie ; » & comme le Cardinal donnoit ordre qu'on ne l'appellat, pour quelque chofe que ce fûr, dans » ce tems-là, il leur difoit en riant, on croit que » nous traitons ici des affaires les plus importantes » de la Religion. On trouve ce fait, & prefque dans les mêmes termes, quoique plus abbregé, dans les Mémoires hiftoriques d'Amelot de la Houffaye, tome premier, pag. 434. édit: 1722. Voyez auffi les notes fur le vers 171 du quatrième Chant du Lutrin, édit. de 1747. Par M. le Fevre de S. Marc.

(b) Voici un texte qui juftifie la remarque de M.de Raconis. »> Il ne faut pas oublier le tour que » le Roi Robert fit à fa femme Conftance, qui le »preffoit de faire quelque Hymne à fa louange. Pour la contenter en apparence, il fit à l'hon» neur de S. Denis & d'autres Martyrs, l'Hymne qui commence, O conftance admirable des Martyrs! & la Reine Conftance qui pas Latin n'entendoit, cuida que ledit Repons fut fait à fa louange, & le chantoit fans fçavoir ce qu'elle » difoit ». Le Clerc, Bibl. univerfelle, tome piemier, pag. 190.

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noiffois bien Louis XIII pour un Prince inférieur à fon pere, & fort au deffous de fon fils; plus fage & plus dévot que l'un & l'autre, dans le fens qu'on prend aujourd'hui ces deux termes; mais je ne foupçonnois pas même qu'il pût être Auteur: j'ai donc voulu fçavoir fi, outre le titre qui eft formel, je ne trouverois pas encore d'autres preuves qui attribuaflent à ce Prince cet Ouvrage de piété; or ces preuves, je les ai trouvées dans les Approbations qui fuivent. Celle qui eft à la tête de toutes eft du célébre Charles-François Abra de Raconis ( a ), connu des Sçavans.

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(a) De Raconis fut nommé à l'Evêché de Lavaur en 1837; il mourut au château même de Raconis près Monfort-l'Amaury, le 16 Juillet 1646. Oa rapporte de lui un fait fort fingulier: » il eft vrai, dit M. Simon: (Lettres choifies, tome premier, pag. 10. 2o édit. 1702.) que le Cardinal de Richelieu avoit auprès de lui M. de Raconis, Docteur de Sorbonne, ( il étoit Docteur » de la Maison de Navarre.Vide Launoy. R.Navar » ra, Gymn. Hift. tom. 2. pag. 828.) & qui a été Evêque de Lavaur: il étoit même très bien dans fon efprit; mais j'ai appris du P. du Laurens » ( de l'Oratoire }, qu'il étoit auprès de Son Eminence plutôt en qualité de bouffon que de Docteur. M. de Richelieu avoit à lui plufieurs perfonnes pour le divertir: il donnoit de tems en tems à de Raconis un texte bizarre pour prê– » cher devant lui fur le champ, dans une cham»bre où il s'enfermoir exprès. Ce Docteur qui

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par fes démêlés avec les Théologiens de P. R. & plus généralement par la critique que Defpréaux en a faite dans fes Vers. (Voy. Lutrin, Chant IV. vers 171.)

Or cette Approbation eft trop finguliere pour le fond & pour les termes, pour ne pas vous l'envoyer toute entiere.

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Quod poft Robertum (b) ac Ludovicum IX » étoit payé pour faire rire le Cardinal, difoit cent impertinences. Le P. du Laurens qui étoit quel quefois de la partie, ne peut s'empêcher de rite toutes les fois qu'il me parle de cette comédie; » & comme le Cardinal donnoit ordre qu'on ne » l'appellat, pour quelque chofe que ce fûr, dans » ce tems-là, il leur difoit en riant, on croit que » nous traitons ici des affaires les plus importantes » de la Religion. On trouve ce fait, & prefque dans les mêmes termes, quoique plus abbregé, dans les Mémoires hiftoriques d'Amelot de la Houffaye, tome premier, pag. 434. édit. 1722. Voyez auffi les notes fur le vers 171 du quatrième Chant du Lutrin, édit. de 1747. Par M. le Fevre de S. Marc.

(b) Voici un texte qui juftifie la remarque de M. de Raconis. » Il ne faut pas oublier le tour que » le Roi Robert fit à fa femme Conftance, qui le >>preffoit de faire quelque Hymne à fa louange. Pour la contenter en apparence, il fit à l'hon» neur de S. Denis & d'autres Martyrs, l'Hymne qui commence, O conftance admirable des Martyrs! & la Reine Conftance qui pas Latin n'entendoit, cuida que ledit Repons fut fait à fa louange, & le chantoit fans fçavoir ce qu'elle » difoit 17. Le Clerc, Bibl, univerfelie, tome pie

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mier, pag. 190.

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