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être un roué qui méditait le déshonneur de la jeune fille. Mais il est encore pour l'honnête perruquier d'autres su jets d'alarmes. Un officier du czar, qui a remarqué Agathe à l'Opéra, la suit obstinément depuis cette soirée. Enfin, comme si la fortune qui jusqu'alors avait sourià Fléchinel voulait l'accabler de ses plus rudes coups, un détachement de gardes-françaises vient lui enlever Agathe en vertu d'une lettre de cachet signée du Régent. C'était là le cas ou jamais de chanter: « Quel est donc ce mystère?» et nous pardonnons de bon cœur aux auteurs de la pièce de n'y avoir pas manqué.

Ces incidents remplissent le premier et le second acte; au troisième, nous sommes à Saint-Pétersbourg. Nous y retrouvons Agathe, non plus dans la boutique d'un artisan, mais au palais impérial, où, grâce à la protection spéciale que lui accorde le czar, elle est environnée d'hommages, de médisances et de flatteries. Mme la duchesse de Grandval, dont le mari a été nommé ambassadeur à la cour de Russie, et son frère le marquis de Forlanges, doivent être présentés à la favorite ce jour-là. Au moment de la présentation arrive un courrier envoyé de Paris par le Régent. Ce courrier n'est autre que le pauvre Fléchinel, qui est aussi loin de comprendre la raison qui l'a fait choisir pour une mission pareille, que de de viner le véritable motif de l'enlèvement de sa fille adoptive. Mais tous nos personnages sont en présence, et nous allons avoir l'explicatiion de ces bizarres événements. Agathe ne peut entendre sans une vive émotion le récit du voyage de Fléchinel et l'expression de la douleur profonde que lui cause la perte de l'enfant qu'il a élevée avec tant de sollicitude et de tendresse. Forlanges, de son côté, donne les marques les moins équivoques de la sincérité de son amour pour elle, en mêlant ses larmes à celles du malheureux perruquier. A ce spectacle, la protégée du czar ne peut garder plus long-temps l'incognito, elle leve son voile et se précipite dans les bras de Fléchinel, Pierre-leGrand présente alois Agathe à sa cour comme la fille d'un des plus grands seigneurs de la Russie, que le czar trompé a condamné à un exil injuste ; et c'est pour réparer autant que possible ses

torts envers le père qu'il a voulu rendre à la fille ses titres, sa fortune et son nom. Je n'ai pas besoin d'ajouter que l'heureux Forlanges, dont on avait gratuite. ment calomnié les intentions, épouse sa bien aimée, et que Fléchinel, installé et choyé dans le palais du czar, ne rasera plus désormais ni grenadiers ni vieilles duchesses.

Grâce à la jolie partition de la Double échelle, le nom de M. Thomas était déjà avantageusement connu ; celle-ci vient de confirmer les espérances que ce premier succès avait fait naître. On y remarque une touche vigoureuse, une fermeté de style et un luxe d'instrumentation fort rares, non-seulement à l'Opéra Comique, mais partout ailleurs. J'aurais désiré seulement que le jeune compositeur eût assez de confiance en ses propres forces pour résister à l'entraînement de l'exemple et ne pas employer aussi souvent des effets violents que rien ne motive. C'est grand dommage, car son orchestre est géné. ralement traité de main de maître : tout y est à sa place, les instruments y sont groupés d'une façon piquante et souvent neuve, chacun d'eux dit ce qu'il doit dire, et l'ensemble produit un résultat des plus heureux.

Mile Colon a mis beaucoup de dé. cence et de grâce dans le rôle d'Agathe; Henry a bien compris la rude noblesse de celui du czar ; et dans le personnage à la fois touchant et bouffon du perruquier, Chollet a su émouvoir et faire rire jusqu'aux larmes. L'exécution instrumentale, dirigée avec le soin et l'intelligence qui font de M. Girard l'un des plus habiles chefs d'orchestre connus, a été meilleure que de coutume et fort satisfaisante.

9. Paris. Theatre-Français. Première représentation de L'ATTENTE, drame en un acte, en vers, de Mme Senan. Il existe un jeune et bel orphelin, pauvre, roturier, tres-épris de noble, riche demoiselle; payé du plus tendre retour. Son nom? Leonce. L'objet de ses ardeurs discrétes, de toutes ses pensées? Clary, fille de certaine baronne ou comtesse de Linard, entichée de sa haute naissance, et qui destine l'illustre infante à son neveu Théodore de Saint-Martin. Néanmoins, vaincue par les prières d'une enfant chérie, par

les instances réitérées de M. Dor, ex. banquier, l'ami, le protecteur du plė béien, la grande dame approuverait, malgré elle, cette mésalliance bizarre, si la fortune de Léonce faisait oublier une obscure origine. N'est-ce que cela? Pas davantage. Bagatelle! L'orphelin, industriel actif, s'embarque, cingle vers Lima; dans trois ans, il revient million naire, le jour même de l'anniversaire de la naissance de Clary, mettre à ses pieds amour et trésors. Soit. Le délai convenu passé, plus d'bymen. Adieu. La comtesse imagine ne jamais revoir l'intrépide navigateur. Clary compte les minutes de l'absence. Dor appelle sans cesse celui qu'il aime comme un fils. Les mois disparaissent, coulent insaisissa bles. Déjà Léonce a envoyé au financier Dor des sommes considérables. Rien n'annonce cependant qu'il doive bientôt fouler le sol de la patrie. Et la dernière année d'exil avance... Elle va finir... Le terme fatal et désiré approche. Quelques instants, Mme de Linard se trouve dégagée de sa parole. Ici commence une série, un pêle-mêle d'entrées, de sorties, un parlage continuel, enfin ce que l'auteur nous donne comme une pièce !

Clary raconte à Ernance, gentille, espiègle, dont jadis le petit cousin Théodore daigna s'occuper, quelle terreur l'assiége, quelle infortune la menace, répète, redit les mêmes doléances jasqu'à satiété ; et le refrain continuel de la même chanson est toujours: Il ne reviendra pas ! ou, reviendi a-t-il ! Le soir même, car l'époque désignée approche, on y touche, il lui faudra épouser Théodore, Théodore la meilleure pâte d'homme qu'on puisse rêver, dont elle accueille les hommages, les tendres soins avec une sorte de rudesse, d'aigreur, de dédain. Ingénieuse à tourmenter Clary, Mme de Linard invente mille prétextes du retard de Léonce. Nul doute, il soupire près d'une superbe Indienne. Infidèle, inconstant, ingrat, il mérite qu'on l'oublie : et la chère mère acariâtre termine ces inventions. ces suppositions infernales, intéressées, par un: Prends vite M. de Saint-Martin. D'ailleurs les trois ans sont écoulés, la journée de son anniversaire expire bientôt tant pis pour Léonce! attendez un, deux jours. Pas une minute... Jusqu'à minuit au moins,

Clary demeure maîtresse de son sort. Minuit sonne, le timbre sinistre ne résonne plus! on apporte un coffret à l'adresse de la jolie fille. Elle ouvre : de riches présents! de magnifiques pa. rures! le portrait de l'exile! et l'origi nal bien près sans doute ! Non, cette boîte parvint, il y a six mois, à un correspondant, avec ordre de l'envoyer à sa destination aujourd'hui seulement. Illusion évanouie! autre effroi ! un journal publie que le brick l'Espérance, monté par le riche armateur Léonce et venant de Lima, vient de se briser en vue de Marseille. Trois ou quatre individus ont échappé au naufrage. Affreuse nouvelle ! le maudit journal tombe entre les mains de Clary. Infortunée, sa raison s'égare. La comtesse pleure, M. Dor pleure, Théodore, Ernance sanglotent; chacun, comme dans tout le cours de la pièce, ne sait ce qu'il dit. Un grand garçon s'élance, se pend au cou de Clary... C'est Léonce. Le rideau tombe. On siffle, on siffle, habitude prise des les premières scênes, et Samson abandonne aux murmures le nom de l'auteur !

des

Lorsqu'un critique consciencieux, étranger à toute camaraderie, vrai quand même, aura signalé ici quelques traits d'une finesse spirituelle, des parties de style remarquables par une élégante facilité, le tour ingénieux de quelques idées, l'art plus ingénieux de les rendre, il doit dire aussi que jamais on n'offrit pièce aussi pauvre, aussi misérable, aussi dépourvue d'adresse, d'intelligence théâtrale. Ici rien, rien: pas une scéne dessinée, développée ; pas un caractère, un contraste essayés. Excepté celui de Clary, où brillent une sorte de lueur dramatique, rôles pitoyables, des personnages automates, pantins maladroits, auxquels la diction fine, intelligente de Samson (Dor), la naïveté et la gentillesse de Mile Anais (Ernance), la grâce de Mile Plessis (Clary), le bon goût de Menjaud (Théodore), ne sauraient donner ni la vie ni le mouvement. Je ne parle pas de Léonce, espèce d'ombre qui passe et embrasse. Il faut désespé rer de l'avenir d'un auteur qui debute ainsi; et je ne sais pas assez de blâme pour un comité de lecture qui reçoit pareil ouvrage. Le public mérite plus d'égards, il ne faut pas le traiter en

buse. Les comédiens français ne devraient pas nous faire payer en ennui leurs molles complaisances pour messieurs tels et tels.

12. Paris. Election académique. L'Académie des beaux-arts a nommé le successeur de M. Thevenin; les suf. frages se sont ainsi répartis au second tour de scrutin: M. Langlois, 21 voix; M. L. Coignet, 10; M. Steuben, 4; M. Delacroix, 3; M. Couder, 4.

13. Londres. (Extraits de la Gazette de Londres, du 10 avril.) Proclamation pour annoncer le bon plaisir de S. M. au sujet de son couronnement royal et de la solennité y relative. Victoria, reine,

Après la reproduction des termes de la dernière proclamation, la nouvelle est ainsi conçue :

Attendu que la commission des lords de notre très-honorable conseil privé nous a soumis son rapport, duquel il résulte qu'il conviendrait de notre part négliger la partie du cérémonial ayant lieu d'ordinaire dans WestminsterHall, et la partie consistant dans la procession, pour nous en tenir à la partie de la solennité célébrée dans l'abbaye de Westminster; attendu que, dans le meme rapport, ladite commission nous a engagée a relever de leurs services et fonctions dans lesdites parties du cérémonial usité dans Westminster. Hall les personnes intéressées, en verta d'anciens us de la monarchie, sans pour cela faire perdre auxdits titulaires le droit qu'ils auraient de fonctionner au couronnement de tous autres rois ou reines de ce royaume; attendu que la dite commission nous a exposé qu'il conviendrait à ce sujet rendre une proclamation royale. Par ces motifs, de l'avis de notre affectionné conseil privé, ayant à cœur le bonheur de nos loyaux sujets, nous declarons par la présente proclamation royale que notre bon plai sir et que notre volonté royale est à cette fin que soit uniquement célébrée la partie de la cérémonie de notre couronnement royal qui a lieu d'ordinaire dans l'abbaye de Westminster. Déclarons en outre que nous dispensons, à l'occasion de notre couronnement, de faire acte de présence au cortège, et de Lous services ou fonctions, conforme

ment aux anciens us et coutumes de la monarchie, tous et quiconque en verta de droits positivement établis devraient figurer à Westminster-Hall et au cortége. Ladite dispense sera toutefois sans gatives de nos successeurs, rois et reines aucun préjudice aux droits et prérode ce royaume, qui continueront à pou voir exiger les services desdites personnes à tout couronnement ultérieur.

Nous déclarons gracieusement que ladite dispense n'enlèvera rien aux droits et priviléges des titulaires qui, lors d'un couronnement ultérieur, en pourront réclamer l'exercice. En conséquence, de l'avis de notre commission précitée, déclarons et savoir faisons à qui il appartiendra qu'il nous paraît convenable que ladite commission n'ait pas à s'occuper pour notre couronnement des demandes ayant pour but d'être admis à remplir l'un des services ou exercer l'un des droits relatifs au cérémonial jusqu'ici pratiqué dans West. minster Hall et au cortège.

Donné en notre château de Buckingham, le 10 jour d'avril 1838, la fre année de notre règne.

Dieu garde la reine!

Direction du comte-maréchal, 30 Great George street. Westminster, 30 avril 1838.

La reine, sa très-excellente Majesté, voulant qu'à titre de comte-maréchal d'Angleterre je prépare et contresigne les lettres revêtues de sa signature royale pour inviter les pairs et pairesses de la Grande-Bretagne à la cérémonie du couronnement royal de S. M.; la reine ayant daigné m'ordonner de préparer de semblables lettres d'invitation pour les pairs de la partie du royaumeuni de la Grande-Bretagne et de l'Irlande appelée Irlande, qui siégeaient et votaient avant l'union dans la chambre des lords d'Irlande, ou dont le droit à siéger et à voter, dans cette chambre, ou à prendre part à l'élection d'an pair representant l'Irlande, a (sur requète présentée en leur faveur) été reconnu par la chambre des lords du royaume-uni, j'invite tous lesdits pairs qui, conformément aux dispositions cidessus relatées, ont le droit d'assister à la cérémonie du couronnement royal de S. M., à transmettre leurs adresses respectives å sir William Wood, roi

d'armes, délegué de la Jarretière ; j'invite également les pairesses douairières et pairesses qui croient avoir le droit d'assister au couronnement de vouloir bien transmettre leurs noms et prénoms et adresses à sir William Wood, afin que les lettres d'invitation ne souffrent aucun retard.

NORFOLK, Comte-maréchal.

Direction du comte-maréchal. Westminster, 10 avril 1838. Ordre du comte maréchal relatif aux robes et couron nes que porteront les pairs au couronnement de sa Très-Sacrée (most sacred) Majesté la reine Victoria. Savoir faisons à tous pairs qui assisteront au couronnement de S. M. qu'ils devront porter une robe ou manteau de pair en velours cramoisi, avec bordure de petit-gris, le collet fourré en petit-gris pur, avec plusieurs rangées d'hermine, suivant la dignité; les barons deux rangées, les vicomtes deux rangées et demie, les comtes trois rangées, les marquis trois rangées et demie, les ducs quatre rangées. Ces manteaux seront portés sur l'habit de cour, l'uniforme ou habit de cérémonie porté d'habitude dans les grandes réceptions de la reine.

Les couronnes des pairs seront d'argent doré, la coiffe sera de velours cramoisi avec de l'hermine, surmontée d'un gland d'or: il ne doit pas être employé des joyaux ni des pierres précieuses dans la confection des couronnes, ni des perles fausses au lieu des globes d'argent.

La couronne d'un baron aura sur le cercle six globes d'argent, celle d'un comte huit globes d'argent, élevés sur des pointes ou rayons, et entre ces saillies des feuilles de fraisier en or.

La couronne d'un marquis aura quatre feuilles de fraisier en or et quatre globes d'argent entremêlés; ces derniers feront légèrement saillie.

resses qui assisteront au couronrement de S. M. que les robes ou manteanx appartenant à leurs dignités respectives devront être portés sur la toilette ordinaire de cour.

29. Paris. Cour d'assises. Procès du National.-La Cour d'assises, présidée par M. de Bastard, s'est occupée aujourd'hui du procés du National, sur la citation directe donnée par M. le procureur. général au gérant de cette feuille, pour le triple délit, 1° d'offense à un membre de la famille royale; 2o de provocation à la désobéissance aux lois; 3° de provocation non suivie d'effet au crime d'insubordination et de révolte dans l'armée.

L'article inculpé a éte publié le lundi 23 avril. Il contient une critique violente de l'ordonnance du 46 avril expli cative de la loi sur l'avancement.

M. Nouguier, avocat - général, a reconnu le droit de censure qui appartient aux journaux sur les actes des ministres; mais il a soutenu que le National avait dépassé de beaucoup cette limite en se permettant des personnalités offensantes contre le prince royal, et un appel à la désaffection des officiers contre le gouvernement.

Me Michel (de Bourges ), avocat du National, a prétendu que le blâme sévere contenu dans l'article ne s'adressait point à M. le duc d'Orléans, comme prince, mais comme général. La constitution, ajoute-t-il, a pris soin d'assigner le rang des fils du roi ; ils naissent pairs de France : voilà tout. Quelques gens vous diront que c'est peu de chose; mais enfin la Charte ne leur donne pas d'autre droit, et il est faux, comme on vous l'a soutenu, qu'ils soient colonels ou maréchaux par leur naissance.

Les princes se sont donc posés comme fonctionnaires publics, et à ce titre, il nous est permis de les critiquer; car remarquez que ce n'est pas l'héritier présomptif de la couronne que nous at

La couronne du duc portera huit taquons, c'est tout simplement le gé feuilles de fraisier en or.

Par ordre de la reine :

NORFOLK, Comte-maréchal.

Ordre du comte-maréchal relatif aux robes et couronnes que devront porter les pairesses au couronnement de sa Très-Sacrée Majesté la reine Victoria. —Savoir faisons à toutes les pai

néral d'Orléans, tel qu'il est porté dans l'Annuaire de 1838. Or, si nous étions poursuivis pour avoir offensé un général, la preuve des faits nous serait permise, nous aurions fait comparaître ici vingt, trente officiers qui se seraient plaints de la camarilla.

M. le président: Nous ne pouvons admettre ici une distinction pareille.

Le caractère des princes du sang est indivisible.

:

Me Michel Permettez..... Je ne plaide pas pour que la cour admette cette distinction, mais pour que le jury l'admette. Je tiens à établir que le duc d'Orléans a pu être critiqué comme général. Ne l'a-t-on pas critiqué déjà comme membre de la Chambre des Pairs?

M. le président: Mais il s'agit ici du délit d'offense.

M Michel: (C'est cela, c'est cela même, nous voulons prouver que l'offense ne s'adresse pas au prince royal.

M. Nouguier: la divisibilité établie par le défenseur est absurde.

Me Michel: Est?

M. Nouguier: Je dis que c'est une absurdité.

Me Michel: A la bonne heure. Je reconnais la douceur de votre langage. M. le président : La Cour prendra

acte.....

Me Michel: Oui, qu'elle prenne acte des paroles de M. l'avogat-génėral... (Agitation dans l'auditoire). Je ne sais s'il est permis de parler ainsi par cela qu'on occupe le fauteuil.

M. Nouguier: Je ne suis intervenu dans la discussion que pour qu'on vous laissât continuer.

M. le président : allons, Messieurs... Me Michel: Je me rappelle qu'à la place où je suis, j'ai été autrefois suspendu pour avoir offensé les gens du roi ; ils peuvent recommencer. Mais si j'ai pour complice le jury, je me passerai de l'approbation de la Cour. (Nouveau mouvement).

M. le président : Nous ne pouvons permettre...

Me Michel: Non! C'est qu'il est indigne qu'on veuille abriter le général sous le manteau du fils de France. C'est une hérésie politique !

Le défenseur a achevé sa plaidoirie. Le jury, entré dans la chambre des délibérations à six heures, a fait connaître à sept heures un quart son verdict, qui déclare le gérant du National non coupable sur toutes les questions.

M. le président a prononcé l'ordonnance d'acquittement.

ΜΑΙ.

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L'Institut de

des cinq Académies. France a tenu hier mai sa séance annuelle des cinq Académies. Cette séance était présidée par M. Jomard, de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, qui l'a ouverte par un discours dans lequel il a émis le vœu que le Gouvernement rendît à l'Institut son organisation première.

M. Daunou a fait le rapport sur le conCours ouvert au sujet du prix fondé par Volney, et destiné au meilleur ouvrage de philosophie comparée.

Le prix a été accordé cette année à M. Richard Lepsius, secrétaire-rédacteur de l'Académie archéologique de Rome, et auteur de divers Mémoires sur d'importantes questions philologi

ques.

M. Becquerel, de l'Académie des Sciences, a présenté un Mémoire sur le traitement électro-chimique du minerai d'argent, de cuivre et de plomb. Nous insérons ci-après le texte de cet important travail, qui a fixé à un haut degré l'attention de l'assemblée.

M. Népomucène Lemercier, de l'Académie Française, a lu une pièce de vers composée à la mémoire du célèbre peintre français David.

M. de Monmerqué, de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, a lu une notice sur le trouvère Jehan Bodel, notice qui contient des recherches intéressantes sur l'origine de l'art dramatique en France.

M. Lebas, de l'Académie des BeauxArts, a lu une notice sur les antiquités de Sainte-Colombe, située sur la rive droite du Rhône, près de Vienne.

M. Michelet, de l'Académie des Sciences morales et politiques, a présenté un mémoire sur l'éducation des femmes, dans les premiers siècles du moyen-âge.

Cette séance avait attiré un très-nombreux concours d'auditeurs.

5. Londres. Estimation de la raisselle royale. - On lit dans le Morning

Herald:

«La vaisselle royale est enfermée à Windsor dans une salle assez vaste et dans un petit cabinet y attenant; elle est évaluée 1,750,000 livres sterling (43,750,000 francs). Il y a un service d'or, composé par Georges IV, pour cent trente convives. Quelques pièces

3. Paris. Séance publique annuelle Ann. hist. pour 1838. App.

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