PAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS DE LETTRES;
CO N T E N A. N T Le Journal Politique des principaux évènemens de
routes les Cours; les Pièces Fugitives nouvelles en vers & en prose; l'Annonce & l'Analyse des Ouvrages nouveaux ; les Inventions & Décoil. yertes dans les Sciences & les Arts ; les Spec- tacles ; les Causes célèbres ; les Académies de Paris & des Provinces ; la Norice des Edits, Arréts; les Avis particuliers, &c. &c.
A PARIS, Au Bureau du Mercure, Hôtel de Thou.
rue des Poitevins, N°. 18.
Avec Approbation, & Privilege du Roi
Purces
103 CES FUGITIVE$. \La Science. L'Entrevue-
150 L'Argument irrésistible. Des Etais Gériéraux.
159 Vers.
Voyage. Epicre.
Collection,
16, Fers.
Peric Dictionnaire,
171 Le Bonheur Le Singe.
Variétés, 31, 79, 1:8, 1734 Coupleis,
145 Fable.
SPIEI ACLES, Charades, Enigmes & Logog. Concert Spirituel. 45
· !47
Académ. Roy, de Musiq: 126 NOUVELLES LITTÉR,
Comšdie Françı , 182 La France, Euvres.
19 Comédie Italienne. 8", 184, La Ingique, Letcos.
: Théatre de Monfieur. 38 Les Aventures, Nouvelles Offervacionspl s Annonces & Notices, 422 Loloce & Fanfan. 7+
goo 140, 187 Bibliothèque.
764
A Paris, de l’Imprimeric de MOUTARD
rue des Marhurins, Hôtel de Clunia
TRADUCTION D'UN Fragment tiré du Jer, Chant du
Poëme fur les Jardins, par le P. Rapin, où l'Auteur décrit avec feu la métamorphose subite & brillante de la Nature,
la renaissance du mois de MAI. Si ce beau mois , fertile en prodiges heureur , Eft refpeété d'Atlas & des vents pluvieux , Vois du sein créateur de ton sol qui fermente, s'échapper de tes flears la moisson abondante. C'est le moment ou Flore érale tous ses dons, Rensplit cette corbeille & ces cians feltons
Voyez déjà briller dans la plaine fleurie Le Genêt tran{planté des champs de l'Ibéric; Ces fleurs orner le front de l'humble Romarin ; Ces berceaux de Lilas , ces bouquets de Jasmin, La plante qui du Nil embellit le rivage, La Pivoine cherchant la fraicheur & l'ombrages De son casque guerrier, l'Aconit orgueilleux i L'Acanthe, hér tié d'épines & de næuds; Le Citise paré de ses fleurs jaunissantes ; Le Lifet déployant ses couleurs pâlisfantes : Lente dans ses travaux, la Nature jadis Fit, dit-on , cette fleur en ébauchant le Lis. Tout ferinente, tout naît : déjà s'offre à la vue. La Sauge s'élevant à côté de la Rue, Et cette fleur qu'Homère a chantée en fes vers ; Mille autres étalant leurs panaches divers. C'est le moment heureur, le règne des prestiges ; La terrc avec orgueil montre tous ses prodiges : Des nappes de verdure embrassent l'Univers ; Mille parfums exquis s'élèvent dans les airs; Les citoyens ailés, qui peuplent les bocages, Les animent du bruit de leurs tendres
ramages. Tels la Fable nous peiat dans ses tableaux flattés, D'Armide & de Vénus les jardins enchantés. Voyez-vous ces coursiers bondir dans les campagnes, Les cheyreuils suspendus au sommet des montagnes, Les cieux étincelans d'un feu brillant & pur, Ces ruisseaux transparens roulant des flors d'azur. Dieux ! que ne suis-je asfis aux rives de la Seine, Qu du fleuve brillant qui baigne la Touraine !
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Salut! ô ma Patrie ! au charme de tes bords, Qui pourroit préférer les antiques trésors, Les superbes côteaux dont Naple eft couronnée, Et le Tibre couvert d'une ombre fortunée ? Qu'un magique pinceau rassemble à mes regards Les monumens pompeux du faste des Césars; Qu'une Reine , autrefois l'idole de l'Asie, D'un art audacieux employant la magie, Place sur des remparts, aux yeux de l'Univers, Des jardins étonnés de flcurir dans les airs; Qu'un dragon vomissant de sa bouche enflamınée De longs & noirs torrens d'une épaille fumée, Défende des vergers ornés de pommes d'or, Qu'on nous vante l'Olympe & l'Elysée encor : Paris fait oublier ces prodiges antiques. Contemplez nos palais, nos jardins magnifiques ; Des fleuves inconnus roulant sur les lilions Où Cérès prodiguoit les trésors des moissons; L'Art quicharge, en créant des merveilles soudaines, Nos vallons en côteaux, & nos côteaux en plaines; Ces vergers d'ananas, ces forêts d'orangers, Etonnés d'enrichir des climats étrangers, Qu'opposer à c-sbords que le Printemps couronne, Toujours chargés des dons de Flore & de Pomone ?
A ce Saint-Cloud magique, à ce superbe lieu , Tout fier d'être paré du nom de Richelieu ; A ces murs que la Seine arrose de fun onde, Renfermant dans leur (ein les richeffes du Monde ? J'adınire, Saint-Germain , tes monts religieux, Ou le cæur fent, l'æil voit la présence des Dieux
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